A tous les fans des pacifistes volatiles Chickenfoot : un must-have vient de débarquer en ce début 2013, ultime cadeau de Noël ! En effet, les électrisants américains tenaient à se faire pardonner auprès du public Européen leur présence minime dans l'Ancien monde lors de leurs tournées de 2009 et 2012 (Au vu de leur cachet on comprend mieux). C'est pour cela que vient de sortir début 2013 leur troisième album : Chickenfoot LV, sur le label Earmusic, uniquement composé de morceaux live issus de ces deux tournées. Divisé en deux partie, la première reprenant quatre titres du deuxième album Chickenfoot III (Non ce n'est pas une faute de frappe mais bel et bien de l'auto-dérision), enregistré sur la tournée 2012 Different Devil avec pour batteur le sensationnel Kenny Aronoff, remplaçant de Chad Smith occupé avec les Red Hot, puis une seconde comportant cinq titres du crus 2009 joué à Phœnix jusque là disponibles uniquement en bonus et face B.
Une jolie manière de dresser un bilan, de faire table-rase du passé pour peut-être se lancer dans une nouvelle aventure. Qui sait ? C'est également un moyen pour les fans de la première heure de replonger dans les annales du groupe, ou pour ceux venant de les découvrir (il était temps !) de rattraper leur retard en découvrant le groupe en live, là où leur musique prend une toute autre dimension. Car c'est effectivement sur scène que les Chickenfoot déploient tout leur talent.
Bien sûr on ne peut pas faire l'éloge des innovations introduites dans l'album comme ce fut le cas avec les lunettes 3D vendues avec le Chickenfoot III, et certains médiront sur le fait que le groupe n'a pas un assez gros bagage musical pour déjà faire un album live, sans oublier que réunir quatre morceaux de deux tournées différentes est un peu maigre et facile, pourtant tous devront reconnaître que la galette en elle même est terriblement efficace, surtout lorsqu'on se souvient que le groupe a été créé «par erreur». L'auditeur se laissera simplement griser par le plaisir de réentendre ces titres, devenus difficiles à trouver. Du gros son, de l'amour de la scène, du plaisir en barre en résumé. Mais aussi un Joe Satriani renversant, qui assure un jeu à la gratte possédant quelques points communs avec les germaniques Scorpions.
Un autre élément appréciable est la qualité de la prise de son, malgré les cris et applaudissements de la foule. Quoi qu'il en soit, ici, les basses rendent tellement bien qu'on imagine sans peine la foule en délire devant des musiciens en pleine forme, ainsi que les relents de bières, de transpiration et les jeux de lumière. Un seul reproche personnel : pas de «Soap on the roap» au programme de ce nouvel album.
Toutes les pistes se valent, toutes retournent l'estomac, c'est un concentré de ses meilleurs moments que le groupe nous propose, passant du Hard Rock au vieux rock 70's en surfant sur d'énorme riffs pour des prestations ultra carrées. C'est avec un énorme plaisir qu'on réécoute une piste devenue incontournable comme «Big Foot», encore plus délirant en directe. Et qui est, entre autre, l'un des morceaux les plus remarquable de leur second opus. Ou comme l'explosif «Oh Yeah», chanson phare du premier album éponyme grâce à ses accords langoureux, et ses choeurs qui résonnent comme une net référence aux mythique AC/DC. L'auditeur en prend plein les oreilles et en redemande, cette piste est réellement à hauteur de toutes nos espérances et beaucoup plus profonde que sur disque, agrémentée d'effets électriques impressionnants. Lorsque la musique s'achève dans un duo guitares-batterie incisif on croirait pouvoir compter le nombre de fans prêts à se jeter sur scène pour donner à Sammy Hagar tout l'amour dont il chante avoir besoin. On ressent aussi dans Chickenfoot LV les influences Van Halen et Red Hots Chili Peppers, particulièrement sur des morceaux comme «Something going wrong» et «Turnin' left». L'album s'achève, après près d'une heure de live enflammé, sur une note mélancolique avec un «Learning to fall» plus poignant que jamais.
Un bref mais immanquable tour d'horizon de ces deux tournées, qui restera probablement dans les mémoires du rock et qui n'est pas sans nous rappeler que l'Amérique est bien le berceau du rock'n roll. En attendant une tournée plus complète (on peut rêver) ou un album live plus complet, la qualité est ici clairement au rendez-vous et voici un petit échantillon pour vous en convaincre :
Tracklist :
. Lighten Up (Live In Chicago)
. Big Foot (Live In Seattle)
. Last Temptation (Live In Seattle)
. Something Going Wrong (Live In Boston)
. Oh Yeah (Live In Phoenix)
. Down The Drain (Live In Phoenix)
. Turnin’ Left (Live In Phoenix)
. My Kinda Girl (Live In Phoenix)
. Learning To Fall (Live In Phoenix)
Bonne écoute !