Ils nous avaient manqué les petits gars de The Bronx, et leur punk/hardcore énervé encore plus ! Après trois albums implacables, le groupe avait ressenti le besoin de s'éloigner un peu de son style de prédilection et a entamé un périple vers la musique chicanos sous le patronyme Mariachi El Bronx. La blague aura duré tout de même deux albums et autant on peut comprendre l'envie des zicos de s'éclater et voir jusqu'où ils pouvaient aller dans leur délire (et accessoirement s'éloigner un peu du bourrin non stop), autant on est ravis qu'ils aient pris le temps de nous pondre un nouveau brulôt de ce qui reste leur style de prédilection. D'autant plus que si les 3 premiers albums du groupe ne faisaient aucune concession, au point de s'avérer un peu lassants sur la longueur, autant ce 4e effort a visiblement bénéficié de l'ouverture des musiciens vers d'autres contrées.
Non pas que The Bronx se soit vraiment ramolli. Ce IV reste un concentré d'énergie pure et ne vous réconciliera certainement pas avec vos voisins (à moins qu'ils ne soient particulièrement cool). Mais le groupe nous propose sans doute son album le plus punk et le moins hardcore. Pas la peine de sortir les skates pour autant, on reste à des lieues du punk-rock à roulette type NoFx ou The Offspring. Mais l'influence de vénérables ancêtres comme les Ramones est davantage palpable. The Bronx n'hésite plus à pondre de véritables refrains, notamment grâce aux gros progrès effectués par le chanteur Matt Caughtran. Sans abandonner son côté survitaminé, le groupe a ajouté juste ce qu'il fallait de mélodie (le mot est lâché !) et de légers ralentissements ici et là pour ne pas lasser l'auditeur. Pas d'inquiétudes à avoir, des titres comme "The unholy hand" ou "Under the rabbit" sauront rapidement rassurer tous ceux qui pourraient s'inquiéter du léger tournant opéré sur ce 4e album.
Le sentiment qui prédomine est que les musiciens semblent avoir atteint une certaine maturité et se sont véritablement éclatés à faire cet album, sans chercher autre chose que se faire plaisir. La musique prend le pas sur la volonté d'épater la galerie. En résulte une collection de titres réellement imparables, avec des refrains massue à réveiller les morts. Allez, notons tout de même que le groupe lève véritablement le pied sur deux titres, l'un d'entre eux s'avérant carrément être une ballade. Mais les deux titres en question ("Torches" et "Life less ordinary" pour ne pas les nommer) sont tellement dans l'ambiance générale... Sans compter qu'une petite respiration ne fait jamais de mal entre quelques baffes. Non vraiment, The Bronx atteint ici la quintessence de sa musique. Les plus énervés regretteront peut-être le côté défouloir pur des albums précédents, mais pour les autres, il s'agit d'un gros pavé. 2013 commence sous les meilleurs auspices, vivement les concerts !