C’est un beau cadeau et une surprise de taille que Biffy Clyro nous offrent ici. Un an seulement après la sortie de A Celebration Of Endings, le groupe écossais est de retour avec ce qui s’apparente en fait à une réaction au dernier album. Les deux opus sont donc étroitement liés, de part leurs morceaux qui se répondent, mais aussi dans les textes.
D’habitude, les membres de Biffy Clyro prennent leur temps entre leurs albums, et si on exclut les bandes originales de films, les projets acoustiques et les albums de faces B, il se passe au moins trois ans avant qu’un nouvel album ne voie le jour. Le confinement aura donc eu ses bons côtés, et le trio en a profité pour composer. En 6 semaines, le groupe a donc écrit les morceaux, répété et enregistré le disque, dans une ferme en Écosse, pas loin de là où ils résident.
Et le retour aux sources fait du bien ! Alors que son prédécesseur était plus classique, plus soft, mais riche en mélodies, The Myth Of The Happily Ever After semble plus brut, plus authentique et plus aventureux. Les deux premiers singles donnaient d’ailleurs le ton, avec « Unknown Male 01 » et « A Hunger In Your Haunt », Biffy Clyro ravissaient les fans de la première heure. Le premier est un morceau très abouti musicalement alors que l’autre est un hymne énergique surpuissant, un peu comme le « Mountains » des temps modernes.
Ce nouvel album, bien que produit en peu de temps, contient des titres que l’on avait déjà entendu auparavant : « Holy Water », une balade acoustique très réussie, avait été chantée par Simon Neil pendant le premier confinement, lors de ses concerts virtuels. La version finale est touchante et nous prouve encore une fois le talent de Biffy Clyro pour composer des morceaux plus doux mais indispensables tant ils sont efficaces.
« DumDum » qui fait office d’introduction, résonne comme un chant d’église, alors que « Denier » semble renouer avec les racines du groupe : c’est grunge, gras et le refrain est motivant. Mais les Biffy Clyro aiment aussi expérimenter, et à l’instar de leurs 3 premiers albums, certaines chansons valent le détour : « Witch’s Cup » et son instru extravagante, « Errors In The History Of God » et ses sons electro, ou encore « Haru Urara » et sa ligne de guitare à la limite du jazz / blues, il y en a pour tous les goûts. James Johnston (basse) et son frère Ben (batterie) nous montrent également tout leur bagage technique, notamment dans « Denier », frôlant le stoner rock.
Au final, la grosse surprise arrive au dernier moment, grâce à « Slurpy Slurpy Sleep Sleep », longue de 6 minutes et contenant tout ce que le groupe aime faire : une intro des plus déconcertantes, un chant crié très punk, et des parties plus calmes, ponctuées par un « life is a sad song » (comprenez « la vie est une chanson triste »).
Alors que A Celebration Of Endings marquait un tournant pour Biffy Clyro - les thèmes abordés étaient plutôt optimistes et célébraient la fin dans tous ses aspects et le changement -, The Myth Of The Happily Ever After se veut quant à lui plus pessimiste et explore des sujets comme le déni, la religion, ou encore les problèmes sociaux et personnels que l’on peut tous connaître dans la vie. Des thèmes que le groupe a l’habitude d’aborder, mais cette fois-ci, avec une touche de modernité, de fraîcheur et d’expérimentation dans les arrangements.
Pour un neuvième album studio, les écossais s’en sortent encore une fois à merveille, et nul doute que cet album ira, comme ses trois derniers petits frères, se placer numéro un des ventes au Royaume-Uni.
Disponible le 22 octobre via Warner Music.
Tracklist :
- DumDum
- A Hunger In Your Haunt
- Denier
- Separate Missions
- Witch’s Cup
- Holy Water
- Errors In The History Of God
- Haru Urara
- Unknown Male 01
- Existed
- Slurpy Slurpy Sleep Sleep