Une chose est sûre : avec Mat3r Dolorosa, Jarring Effects a bien vu la vierge !
-Mat3r Dolorosa, un clin d'oeil à la vierge à l'enfant sans équivoque. La souffrance, la tristesse contemplative, explique nous la genèse (douloureuse ?) du projet ? :
Frustration et envie en sont les 2 grandes lignes; frustration d'il y a 10 ans et d'un groupe où l'on avait juste à se regarder pour être connectés; le groupe est mort subitement alors que tout marchait bien (on allait faire la première partie de Propellerhead!), et envie. Envie de sortir ce que j'ai au fond de moi. La musique est faite pour ça, quand on a envie de crier, c'est pas facile de le faire n'importe où. La musique le permet, elle permet d'exorciser pas mal de démons… C'est pour ça que l'album s'appelle Think about your future now. Je voulais faire cet album depuis longtemps, pouvoir me regarder dans la glace et être fier du travail accompli, savoir où aller avec ce que j'ai appris, et ce que je laisserai derrière moi.Cette phrase invite juste tout un chacun à concrétiser une part de ce qu'il a dans la cervelle…
-Rock, électro, hip-hop, electronica, idm et même breakcore, ta musique est à la frontière de ces genres. Comment en es tu arrivé à ce croisement ?
En fait au début des années 2000 j'étais un guitariste rock, puis j'ai acheté un sampler et parcouru pas mal de scène différentes, du hip-hop, au dub, à l'electro, la drum'n'bass, le jazz ou la musique ethnique. Du coup quand je me suis remis à faire de la musique avec un ordi je voulais faire un mélange de tout ça, et raconter des histoires. L'avantage de s'essayer à pleins de styles différents c'est d'appuyer différentes atmosphères. Le tout est de s'en servir à bon escient, ce à quoi je parviens petit à petit.
-L'image et le son, deux passions complémentaires, que tu crées simultanément et qui font de Mat3r Dolorosa un projet dont tu maîtrises l'esthétique parfaitement. Que penses tu de l'usage parfois outrancier de la vidéo dans la plupart des lives actuels ? Une fin en soi ?
Effectivement quand la vidéo ne sert à rien ou qu'elle n'appuie pas le propos, j'ai des doutes. Ca dépend de notre manière d'être influencé par les images. Au début je pensais que ça aller supplanter les lumières, créer une sorte de papier peint mais je me suis aperçu que les gens bloquent dessus dès qu'il y en a. Donc il faut savoir jouer avec ça judicieusement ou pas. Je suis pas contre les trucs hyper abstraits ou génératifs, bien au contraire, mais quand c'est des choses comme ça il faut qu'il y ait une interaction avec l'artiste. Comme par exemple Mondkof et son live créé par Traffic.
-Tu t'entoures pour ce premier album d'une équipe soudée autour du collectif Jarring Effects.Pourquoi ce choix ? Y a t-il d'autres collectifs / labels desquels tu te sentes proche ?
Un peu comme je le disais précédemment, cet album était une étape à franchir et la case Jarring Effects une étape obligatoire. Dès les années 2000 ils représentaient ce que je cherchais. C'est à dire le cross-over entre différentes esthétiques musicales. Et à distance (j'étais à Clermont Fd) je me sentais faire partie du moins dans l'état d'esprit, de ce collectif. Du coup quand je suis arrivé à Lyon je suis devenu bénévole sur leur festival, le Riddim Collision, qui fêtera cette année sa 15e édition.
J'ai découvert également d'autres collectif comme AADN, association de développement de projets vidéo basée à Lyon, ou le label bruxellois Vlek, qui produit notamment Squeaky Lobster, ma grosse claque musicale de 2012.
-Des perspectives sur 2013 ?
Les lives commencent à Paris le 22 février, ça va être le moment de partager cette création, je suis assez impatient. Il y a également notre clip "Un jour de pluie" qui sort tout juste, et qui j'espère recevra un bon accueil. Et après on verra pour la rentrée de septembre peut être un nouveau live qui préfigurera la musique que j'aimerai sortir en 2014 et sur laquelle je bosse déjà.
-Ta musique en :
> une couleur > Encre de chine (c'est bleu)
> une boisson > Le clos de l'Olivette un St Chinian (c'est du vin)
> un film > Into the wild, The Big Lebowsky, Blade runner, Las Vegas Parano ça fait un bon mélange mais je crois que je vais répondre Fight Club
> une musique > "She'll come back to me" de Cake
> un animal > le loup car j'aime bien son côté solitaire
> une plante > les graminées, des espèces d'herbes sauvages qui ont des formes multiples, y en a qui ressemble même à des plumes.