Rock australien ? AC/DC of course ! Airbourne, qui fait du AC/DC 30 ans plus tard. OK ! Dallas Frasca ? Une australienne qui ne fait pas du AC/DC. Eh bien oui, ça existe. Dallas Frasca, c’est avant tout une chanteuse rock ‘n’ roll. Dès la première écoute, les ressemblances avec des noms connus foisonnent. Le fantôme de Janis Joplin est peut être celui qui prend le dessus.
En écoutant "Hey Mama" ou encore "Freedom", pas de doutes. Janis Joplin is back from the dead ! Malgré un son de gratte un peu trop proche du générique Mc Gyver ou Magnum, on tient quand meme des morceaux cools. Les vocalises de Miss Frasca sont du plus bel effet. On aimerait qu’elle prenne un peu plus de liberté pour se lâcher vraiment et hurler comme son illustre aînée.
"Freedom" nous propose une partie de guitare slide intéressante. Sans s’énerver, on obtient un morceau plus dense. Pas mal. La jeune femme s'adonne à quelques exercices vocaux qui ne sont pas sans rappeler le Axl Rose de la grande époque version vocalises sur la fin de "Sweet Child O Mine". Bon boulot !
Miss Frasca, tous cheveux rouges dehors, semble visuellement avoir subi de plein fouet le mouvement punk 77 mais son univers musical s’en démarque assez fortement. On est plutôt dans le registre du gros rock avec pas mal d’influences variées.
On trouve des morceaux rock basique comme "Coming Home". La voix est toujours bien posée sur une grosse rythmique avec une batterie minimaliste (poum poum tchac tchac). Du hard rock FM mais sans les solos de gratte. On a du mal à se positionner entre heavy metal ou rock indus période Ministry. C’est en tout cas la voix qui donne son caractère à l’ensemble. C’est aussi le cas sur "One Man Woman".
Niveau vocal, on se ballade toujours entre une Janis Joplin enervée et les groupes de Hard Rock eighties. Au hasard, ca ma rappelle WASP et son "I wanna be somebody" ou encore Quiet Riot avec "Cum On Fell The Noise". Les guitares sont moins saturées que du pur hard rock bien que certains morceaux s’en rapprochent quand même un peu. On imagine volontiers un joyeu bordel sur scène avec des compos comme "Anything Left To Wonder". C’est bien confirmé par le clip…
A côté de ça, on croise des ambiances un peu plus planantes et lourdes comme sur "Better With You". Le style vocal est assez indéfinissable. La voix est puissante et mélodique. Les parties instrumentales soutiennent cette voix sans pour autant vraiment trouver leurs places dans ces compos. Des morceaux de 6 minutes sans solo, ça fait un peu long même si le morceau monte en puissance. On se positionne parfois sur le creneau horror movie série Z et là on colle forcement au visuel véhiculée par la chanteuse. On se permet meme une fin avec un petit coté bruitiste.
Arpège time avec "Birds Of Wisdom". On va nous servir une ballade lourde et sirupeuse. Fausse alerte ! C’est un morceau lourd, bien heavy tendance épique comme Black Sabbath ou Led Zep peuvent nous en servir des caisses. Ce "Birds of Wisdom" est le "Baby I’m Gonna Leave You" ou le "Dazed And Confused" de Dallas Frasca. Les arpèges me font penser aussi à Blind Melon avec "No Rain".
Et puis il ya des ballades. "Ain’t No Fury" semble dès l’intro bien porter son nom. Pas de violence. Ca demarre comme une belle ritournelle "bonjovienne". Mais toujours pareil, si Dallas tient la route, le génie de Richie Sambora ou celui d’un autre guitar héro fait defaut. Il manque le solo qui te laisse le temps de recupérer la fille (objectif premier des ballades). Sur "Only See You" on retrouve des intonations vocales à la Michael Jackson. La fille à l’air bien barrée.
Globalement, Dallas Frasca a une super voix, dans l’esprit Winehouse, Joplin, voire Beverly Jo Scott en plus rauque. Mais le groupe sonne parfois un peu cheap, surtout à la batterie, et des effets superflus donnent parfois un coté un peu “dance” (ouh la grossiereté). On aurait pu préférer pousser le coté trash un peu plus loin. Mais l'ensemble reste intéressant et quelques compos sont très efficaces. Une vraie voix reconnaissable, qui sort de l’ordinaire et pleine de groove. A suivre...