C’est ainsi qu’un quotidien breton épingle le Brestois d’adoption, qui sort son premier album solo en cette fin d’année 2021. Une suite à la petite merveille pop concoctée avec Christophe “SuperHomard” Vaillant sortie il y a peu ? De la pop classe, “y en a”, mais Maxwell a rajouté d’autres ingrédients à son cocktail, du jazz bossa-nova et de l’électro, du suave et du groove donc. Vous cherchiez une “douceur de Noël pas cucul” à offrir pour démontrer que vous n’êtes pas seulement un gros rocker incurable et sans coeur ? Vous l’avez trouvé !
Autant l’admettre de suite, Maxwell ne fait pas vraiment dans le “fort de café” avec cet album enregistré entre 2017 et 2018 à Toulouse (les plus énervés d’entre vous seront probablement plus réceptifs au prochain Dewaere qui sortira en 2022 et dans lequel Maxwell Farrington tient le lead vocal en mode noise). C’est plutôt le disque à poser sur la platine pour chiller en duo, puis basculer vers un rapprochement plus physique si affinités. Les arrangements soyeux, ponctués de claviers charmeurs et de saxo sensuel, comme les ajouts électroniques, sont l’oeuvre du très polyvalent Vincent Pieuvre. Il habille somptueusement le timbre de crooner de Mister Farrington sur “Norway”,“Rita”, “2am” ou “Stay at home”. Et quand celui-ci se pique d’aller voir à l’octave au-dessus comment ça s’passe, il met à son service toute une palette de sons. Avec “Wheather” ou “Shadow”, on se sent une envie d’onduler, qui devient irrésistible sur “Homme terrestre” quand bien même à un certain moment, on ne comprend pas grand chose au sabir cosmopolite de Maxwell…
Si avec “If it Were Paper”, on n’est pas étonné que le funk s’invite à la fête, “Back At Ma’s” une ballade western bucolique surprend en revanche ! Et les deux titres en français parmi les onze de l’album nous reposent bien les neurones fatigués de faire appel aux vagues souvenirs d’anglais de sixième. Si “Je préférerais” surfe nonchalamment sur une vague brésilienne, son “J’aime les filles” sonne beaucoup plus électro que celui de Dutronc Senior ou du père Coutin, un peu comme si Arno s’essayait aux machines. Décrit comme tel, ce premier opus solo pourrait paraître un peu foutraque, il n’en est rien. Il est le reflet de la créativité et de la curiosité d’un songwriter d’exception.