On n’a pas tous les jours 20 ans ! C’est pourquoi, pour fêter ses 2 décennies d’existence, le trio OpeNightmare (qui officie aussi sous le sobriquet de Robert ou Robert OpeNightmare) a récemment décidé de sortir son huitième album. Il est délicieusement intitulé Lockdwon Calling, histoire de prouver encore une fois que le groupe toulousain en a encore sous le pied et qu’il peut en découdre sans problème avec la jeune génération !
20 ans. Ça fait maintenant 20 ans que le trio OpeNightmare traîne ses guêtres sur toutes les scènes de musique diablement amplifiées de France et de Navarre. 20 ans que son leader Yves de Roeck, tient fermement les rênes de ce groupe qui a connu la valse des line-up pendant un bon bout de temps. Le dernier départ en date est d’ailleurs celui du bassiste Alex en 2019, après plus de 10 ans de bons et loyaux services et 5 albums de haute volée.
Mais après un remplacement au pied levé du quatre cordiste par Olivier Prat, le seul rescapé de Vacarm Le Rouge, Robert, a décidé de remettre le couvert avec un nouveau disque qui sent bon le souffre et la sueur rance. Il n’en fallait donc pas moins pour que le trio mette à profit tous ces mois de confinement et de pandémie pour concocter un nouvel album hautement recommandable.
En effet, conformément à sa ligne artistique intéressante et ouvertement rentre-dedans, OpeNightmare a encore une fois surpris l’auditeur en proposant de la nouveauté malgré ses 20 ans de carrière. Ainsi, tout en restant dans les sonorités punk / stoner à la sauce Helmet, Therapy ?, Danko Jones avec un soupçon de Mastodon qui ont forgé son identité musicale, le groupe a tenu à présenter des morceaux brut de décoffrage qui font mouche à l’instar de la doublette "Six Nights" et "God Had Died".
Avec ces 10 titres et un peu plus de 21 minutes, inutile de dire que Robert s’en va droit à l’essentiel à grands coups de riffs ra(va)geurs et de parties de rythmiques énervées ("New Wave", "Told Me"). De fait, les Toulousains s’éloignent un peu des précédents albums où les structures étaient plus alambiquées pour renouer avec les racines punk de ses vertes années. Une manière de boucler la boucle ? Peut-être bien, oui...
Mais loin de tomber dans la facilité de la surenchère primaire, OpeNightmare réussit à dévoiler de nouvelles facettes de sa personnalité au travers de ses approches et propose même des morceaux chantés en français ("49.3", "Lockdown" ou le chaotique opener "2020"). Autant dire que cette initiative qui renvoie à l’album Pinks Of The Vintage de 2006 (avec "Le Bouj’") et à Robert ("Les Corps") risque bien de désarçonner certains fans tant on a l’habitude d’entendre le chant en angliche. Ceci étant, il faut bien avouer que la langue de Molière passe plutôt bien... en voilà une bonne surprise !
Du côté de la production, l’ami Yves a su mettre les petits plats dans les grands au sein même de son propre studio en optant pour un son plutôt rond mais volontairement craspec et corrosif qui rappellent parfois son side-project, Chauve. On sent qu’après toutes ces années à la barre, le capitaine du navire OpeNightmare maîtrise parfaitement tout son cheminement artistique. À ce titre, Lockdown Calling renferme une multitude de mélodies qui font mouche. Cela démontre encore une fois le savoir-faire et la cohérence des Toulousains ("Stay In The Line", "Told Me" ou bien le morceau acoustique - une première ! - "Twenty Twenty").
Au final, ce huitième album d’OpeNightmare s’avère être un grand cru et signe par là-même les 20 ans du trio de la plus belle des manières. Aux dernières nouvelles, le batteur Camille serait parti vers de nouvelles aventures mais gageons que le groupe trouve d’ici peu un cogneur pour se remettre en ordre de bataille ! On en reprendrait pour 20 ans de plus, tiens...
Tracklist Lockdown Calling
- 2020
- 49.3
- Son Of Semen
- Lockdown
- Told Me
- Six Nights
- God Has Died
- New Wave
- Stay In The Line
- Twenty Twenty
Sortie le 2 octobre 2021 chez Les Productions Du Chauve