Avec sa tête d'halluciné (à mettre quelque part entre Daffy Duck et Rabbi Jacob), on se demandait bien ce que l'excentrique Darwin Deez (de son vrai nom Darwin Smith) donnait niveau musique. Et contre toute attente, l'ado attardé est tout sauf une guêpe folle.
Trois ans après leur premier album éponyme, le groupe (car il s'agit en fait d'un groupe) de new yorkais délaisse quelque peu son rendu sonore décharné pour étoffer l'affaire.
Il est vrai que leur dernier effort manquait cruellement de consistance. On sentait pourtant un formidable potentiel derrière ces singles indie pop trop rachitiques pour vraiment accrocher l'oreille. Qu'à cela ne tienne, on sera vite rassurés, l'album s'ouvrant sur la superbe intro Human avant de nous achever avec ce qui est pour le coup un réel et définitif single : "You Can't Be My Girl".
Sachant manier comme personne le chaud et le froid, Darwin Deez s'amuse à contraster continuellement (et parfois au sein même des chansons) les parties pop à celles plus rock et agressives ("You Can't Be My Girl", encore, mais aussi "Free") ce qui a évidemment pour effet de décupler l'énergie des guitares méchamment saturées (comme on dit dans ces cas là : ça crache!) et d'éviter la répétition.
Le son est bien plus riche qu'auparavant, n'hésitant pas à agrémenter ses parties rythmiques de petites choses (et toujours ces petits claps bien 80's, décidemment on les réentend partout ceux-là!), et de faire la part belle aux voix en mélangeant plusieurs parties de chant.
Et même si l'ensemble est plutôt joyeux et rigolard, un peu de mélancolie vient quand même enrichir l'ensemble ("Chelsea's Hotel").
C'est donc un très bon deuxième album qui nous est proposé, on verra bien si le troisième opus sera celui de la maturité (et de la consécration?); reste qu'en tous les cas, Darwin Deez évolue dans le bon sens, ce qui est déjà un excellent signe.