C'est bon, les programmateurs des festivals, vous pouvez laisser tomber. On ne peut pas faire mieux que le Check-In Party. Pour sa deuxième édition, le festival néo-aquitain fait la proposition qu'il fallait faire cette année et raye tous les autres festivals de la carte. Leçon de direction artistique.
Le gros coup d'éclat, c'est avant tout la présence simultanée de Shame, King Gizzard and the Lizard Wizard et Fontaines D.C., soit sans doute trois des groupes les plus enthousiasmants de la scène rock actuelle, représentant d'une certaine façon trois façons totalement opposées de réussir dans l'indé ; trois caps différents, mais particulièrement complémentaires dans la prog d'un festival.
On a donc les noms qui attirent l'œil, inévitablement, sur l'affiche. Ensuite, viennent les plus petits noms, ceux qu'on ne verra pas forcément partout ailleurs, soit ceux qui font la véritable personnalité d'une programmation. C'est généralement à cette étape de la lecture que le spectateur sort la carte bleue. On saute sur place en lisant, en vrac, Slift, La Jungle, Battles, Working Men's Club...
La découverte aura aussi sa place de choix, avec des projets tels que Lucie Antunes (échappée de Moodoid), ou Geese, Américains percutants. Même les amateurs de pouet pouet auront de quoi jubiler, puisque Meute sera là, histoire de consacrer officiellement cette mode étonnante mais pas désagréable de la fanfare boum boum. En parlant de boum boum, nul n'en est, la caution électro est assurée avec classe par French 79 ou Arnaud Rebotini.
La plus belle victoire consiste d'ailleurs en l'absence totale de nom ronflant, voué à ratisser large pour assurer la vente des places ; tout semble d'une maîtrise et d'une sincérité irréprochables.
Ca promet une très belle édition du Check-In Party sur le tarmac de l'aérodrome de Guéret-Saint-Laurent, de quoi en faire une priorité estivale pour tout mélomane cabossé. Cette année, la Creuse est au centre de la France !