Samedi 2 Juillet 2022, Edgär ouvre la Main Stage du Main Square Festival et La Grosse Radio a pu s’entretenir avec ce duo tout droit venu d'Amiens.
La Grosse Radio : Pour les personnes qui ne connaissent pas Edgär, qui êtes-vous ?
Antoine : Nous sommes Edgär un duo pop originaire d’Amiens et composé de Ronan et d’Antoine. Nous faisons de la pop aux influences British et mêlée avec un peu d'électro et un peu de rock.
Ronan : Nous sommes un peu comme Simon and Garfunkel en version plus moderne, deux voix qui chantent en harmonie, c’est aussi ça la particularité d’Edgär.
Comment s'est passé votre passage aujourd’hui sur la Main Stage du festival ?
Antoine : C'était super cool, c'est la deuxième fois qu'on fait le Main Square, en 2019 on était sur la scène régionale (ndrl : le Bastion) donc il y a un énorme gap. C'est un peu la semaine de rêve pour nous parce que mardi on était au château de Chambord en première partie de Sting et aujourd’hui on fait le la Main Stage du MSF. Les gens étaient là donc déjà pour nous c’était super cool, mais de voir qu'il y avait beaucoup de monde quasiment après l’ouverture des portes, c’était super ! Ça donne envie de le refaire l'année prochaine mais ils ne vont pas nous y remettre je pense.
D’ailleurs, vous êtes en tournée actuellement ?
Antoine : Oui on est en tournée actuellement et on attaque à nouveau dès la semaine prochaine. On a un gros rendez-vous aussi mi-juillet où on fait la première partie de Mika à Valenciennes pour le 14 juillet et où on attend 20 000 à 25 000 personnes.
Vous avez d’autres dates qui vont être annoncées ?
Antoine : Oui, il y en a pas mal, la semaine prochaine on est à Béthune, en fin de mois on fait aussi le Festival des Grandes Marées avec Gaël Faye et Feu! Chatterton. On va aussi aller à Concarneau. Sinon là, nous sommes en train de caler des nouvelles dates notamment un beau festival à Paris.
crédit photo : Sana Bsh
Si vous deviez décrire le duo en un ou deux mots, lesquels seraient-ce et pourquoi ?
Ronan : Harmonie forcément !
Antoine : Et complicité car on reste entre nous et même toutes les personnes qui travaillent autour d’Edgär, c'est une petite famille et on est très très complices tous ensemble.
Dans vos chansons vous racontez des histoires ?
Antoine : Les chansons parlent essentiellement de la vie de Ronan, qu'elles soient en anglais ou en français ou peu importe la personne qui les écrit, on part toujours de ce qui lui arrive dans la vie. Il y a donc une sorte de sincérité et de vérité dans les textes d’Edgär et notamment au sein du dernier album qui s'appelle Secret.
Au fait, d'où vient ce nom, Edgär ?
Antoine : A l'époque Ronan et moi on était très différents, alors on l’est encore mais ça se voit un peu moins que lorsque l’on avait 20 ans. On était vraiment différents, lui il était plutôt dans la lune, romantique et plutôt introverti bien que ce ne soit pas le terme exact. Finalement, il était un peu au-dessus du monde réel alors que moi c’est tout le contraire, très extraverti et très dans l'énergie. On ne voulait pas que les gens voient cette différence sur scène, donc quand on a cherché le nom du groupe, on s’est dit qu’il faut qu’on soit réaliste sous une même entité ou sous un même prénom. Et quand tu vas voir Edgär en concert, tu ne te dis pas que tu vas voir deux personnes. On s’est dit que l’on voulait donc un prénom. A l’époque, on travaillait au même endroit à Amiens, dans une salle de spectacle qui s'appelle la Lune des Pirates. Juste à côté il y a un restaurant où on allait manger tous les vendredis midi et dont le patron s’appelle Edgär. Nous nous sommes donc dit pourquoi pas Edgär et puis c’est resté.
Parmi toutes vos compositions, quelle est celle que vous aimez le plus ou qui vous touche le plus ?
Antoine : Le morceau que je préfère c’est “Nuit” parce que c’est un vieux morceau que l’on a écrit il y a longtemps avec Ronan. Cette chanson a été réarrangée avec un texte en français à l'été 2020 et elle représente bien la ligne directrice que l’on a aujourd’hui et que l’on souhaite avoir sur les prochaines années.
Et quelle est cette ligne conductrice ?
Antoine : Ca va être quelque chose d’un peu plus rock. Enfin je dis ça mais aucun morceau n’est encore composé (rires). En tous cas, aujourd’hui c’est quelque chose que l’on aimerait faire.
Ronan : Effectivement on va s’axer plus dans cette veine là tout en gardant le côté électro. Rajouter notamment plus de guitare et garder cette énergie un peu punk que l’on a sur scène pour la retranscrire sur CD.
Et toi la chanson qui te marque le plus, c’est “Nuit” ?
Ronan : Dans nos dernières compositions oui, c'est celle qui a vraiment fait le tournant. Après, il y a aussi “Secret”, c'est le premier morceau de l'album que l’on a travaillé ensemble au tout début. On ne s'appelait pas encore Edgär, il n’y avait pas encore de groupe donc c'est marrant que ce soit le nom de l'album et que ce soit celui qui le clôture. Il y a une signification plutôt cool.
Quels sont les projets pour la suite d’Edgär ?
Ronan : Essayer de jouer encore plus, de s'amuser encore plus puis de préparer d'autres morceaux, je pense qu’il va falloir que l’on s’y remette. On aimerait bien finir la tournée en mi 2023 et revenir avec un nouveau single début 2024. Après c’est ce que l’on aimerait bien.
C’est vrai qu’il y a une différence.
Antoine : Oui, une différence entre ce que l’on aimerait faire et ce que l’on est capable de faire.
Et est-ce que la pandémie a changé votre manière de travailler ensemble ?
Antoine: Non ça n’a pas changé notre manière de travailler, ça nous a juste ouvert au français car on ne chantait pas en français.
Ronan : Oui on a eu plus de temps pour essayer le français. Je pense que c’est ce qui a également fait que l'album est très varié. Finalement, on a eu le choix entre beaucoup plus de morceaux que prévu. On a travaillé à distance mais on le fait déjà un peu habituellement. Ça n'a donc pas changé beaucoup de choses dans notre manière de travailler, par contre, ça nous a permis de produire plus de morceaux qui ont rempli cet album.
Antoine : Essayer le français c'était un exercice qui paraissait très compliqué et vu qu’on a eu le temps d’écrire jour et nuit, c’était le moment d’essayer. Quand on s’est retrouvé en studio un peu après l'heure du couvre feu, on enregistrait directement les choses en français et c’était une belle surprise. Ça nous a donné beaucoup d’élan.
Vous préférez écrire en anglais ou en français ? Il y a une sorte de mise à nu avec le français.
Antoine : C’était déjà là en anglais finalement. Nous n’avons pas changé notre manière d’écrire.
Ronan : Ça reste intimiste. L’anglais n’était pas là pour cacher le sens, au contraire, c’était parfois frustrant car certains ne comprenaient pas ce que l’on racontait. Je trouve que ça fait un beau mélange. Avec “Nuit”, nous avons réussi à mélanger les deux anglais-français et c'était un beau challenge qui marche plutôt bien. Moi j'aime bien alterner les deux.
Antoine : C’est vrai que maintenant que nous avons essayé, nous avons le choix !
Ronan : Chaque langue a sa musicalité.
Antoine : Par contre, la chose qu’on ne fera plus c’est de sortir deux versions d’un même titre. Maintenant nous faisons le choix de nous arrêter sur une seule chanson, nous prendrons la meilleure de ces deux versions.
Qu’est-ce qui a été le plus dur ou le plus challengeant pour vous ?
Antoine : Le plus dur c'était de réussir à en faire son métier et d’en garder le statut juste avec Edgär. De développer suffisamment le projet pour en vivre.
Ronan : Puis un groupe de musique c'est des hauts et des bas. Moralement il faut tenir et il y a beaucoup de groupes qui s'arrêtent en raison de nombreuses mauvaises nouvelles ou alors ils ont l’impression de ne pas y arriver. C’est important d’avoir un moral d’acier. La force que l’on a, et c’est ce que disait Antoine, quand on parle de complicité c'est qu'on a toute une équipe qui humainement est géniale. On se porte tous et nous ne faisons que de nous améliorer. Le fait de tenir c’est l'une des parties les plus dures de ce métier, chose que les gens ne connaissent pas trop.
Antoine : Surtout dans la période COVID. Avec les reports de concert, les annulations, le masque qui revient/qui ne revient pas. Le monde du spectacle en prend un sacré coup.
Ronan : Nous avons l’impression d’être encore en sursis.
Sur les concerts, avez-vous la sensation que le public revient ?
Antoine : Carrément, à chaque fois que nous faisons un concert ça fonctionne.
Ronan : Oui, ça fidélise des gens, nous avons de super retours que ce soit en direct ou sur les réseaux. C'est toujours de super moments et nous le ressentons bien au niveau du public.
Antoine : Dès que nous avons eu un groupe, nous voulions faire de la scène, parce que nous en avions fait avant et que nous voulions en refaire.
Ronan : Nous nous faisons plus plaisir.
Antoine : Ça se ressent par le public je pense, il ressent la complicité que nous essayons d’avoir avec eux. Bon, pour aujourd’hui, il y a tellement de gens, ils sont tellement loin et c’est tellement gros que nous avons plutôt cette complicité seulement entre nous. C’était beaucoup plus dur.
Pourtant le public a très bien réagi et était à fond!
Ronan : Oui bien sûr !
Antoine : En fait c’est plutôt que lorsque nous sommes dans une petite salle, c’est forcément plus intimiste. Nous avons le temps de parler avec le public alors qu’ici en festival il faut enchaîner nos titres. Mais là est la différence entre salle et festival. C’était super mais l’idée c'est vraiment de partager avec les gens depuis le début.
Et votre meilleur souvenir depuis le début sur scène ?
Antoine : C’était la semaine dernière au château de Chambord en ouverture pour Sting. Rien que cette semaine, nous sommes en train de vivre les plus grosses choses de nos vies.
Ronan : Pour l’instant !
Antoine : On se souhaite que cela ne soit que pour l’instant. Cette semaine est un peu idyllique et hors du temps.
En parlant de rêve, si vous deviez ouvrir ou jouer avec un autre artiste, qui serait-ce ?
Ronan : C’est dur comme question (rires) mais j’adorerai jouer avec des groupes anglais ou américains comme les Strokes ou Interpol. Mais il y en a plein d’autres !
Antoine : Faire la première partie de Julien Doré en France ça met bien franchement !
Ronan : Matthieu Chedid aussi !
C’est vrai que Julien Doré avait ouvert sa scène (pour les premières parties), durant sa tournée acoustique à des artistes amateurs.
Antoine : Tu nous mets en première partie de Julien Doré en France, c’est génial !
Ronan : Nous allons ouvrir pour Kyo prochainement d’ailleurs, c’est assez cool.
Antoine : Et à l'international, ouvrir pour Coldplay ça serait fou.
Ronan : Ah oui, toi tu vises des trucs énormes (rires)
Mais c’est une réponse !
Vous allez en profiter pour aller voir certains artistes aujourd’hui au MSF ?
Ronan : Ça va dépendre de l’heure à laquelle nous serons disponibles. Mais nous allons essayer d’aller voir Vald, M, les Black Eyed Peas, La Femme.
Antoine : Oui, un maximum d'artistes mais il faut que l’on mange aussi.
Nous vous donnons le mot de la fin !
Edgär : A bientôt, bisous.
Crédits photos concert : David Poulain
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