Deux jours avant de se produire sur les planches de Guitare En Scène, Beth Hart nous a accordé une interview. L'occasion de revenir avec la marraine de l'édition 2022 sur ses derniers albums.
LGR : Seconde date française après La Seine Musicale, tu fais un rapide détour par la France après le début de cette tournée estivale, et tu es même marraine de cette édition de Guitare en Scène, après être déjà venue sur deux anciennes programmations. Qu'est-ce qui te fait revenir si souvent par chez nous?
Parlons de ton dernier album, War on my mind. On a toujours trouvé que tes enregistrements avaient cet aspect authentique, vrai, mais celui-ci semble encore plus personnel que d'habitude. Qu'en penses-tu, c'est ce que tu voulais qu'on ressente ?
Tu dis que pas mal de tes chansons peuvent venir de n'importe quel moment de ton passé, tu aurais des exemples sur cet album de morceaux écrits il y a longtemps que tu as finalement intégrés ?
Comme on l'a vu, tu peux être assez émotionnelle ! Tu écris sur beaucoup de choses qui te hantent. Est-ce que pour toi, écrire est une façon d'expier tes démons, ou tu dois jouer les morceaux pour les transmettre ?
Les deux ! Pour différentes raisons. Écrire est la version la plus personnelle, où je dois puiser en moi. Une fois qu'on doit les jouer en live, je suis très protectrice de mes morceaux, j'observe la réception auprès du public. Si je vois qu'un titre est mal reçu, je me sens triste et seule. Mais si le public l'aime, s'y projette, je ne me sens plus seule et ça me fait un bien fou.
Y'a-t-il des chansons que tu ne veux juste pas jouer sur scène, ou des morceaux que tu as essayé, qui t'ont trop emportée, et que tu as préféré abandonner ?
Il y en a ! On a souvent échangé des morceaux pendant les tournées, des fois pour ça, des fois parce qu'à force de les jouer, on n'en ressent plus l'émotion. Cependant, depuis la pandémie, je remarque que c'est la première fois qu'on ne modifie plus trop la setlist, ça montre surtout une certaine insécurité, on a peur de prendre des risques. Même dans la façon de parler au public, tout se qui se passe autour des concerts, tout ce qu'on entend à droite à gauche, je me sens plus fragile et plus impactée par tout ça. Je suis sensible sur ce qui se passe sur les réseaux, alors que je sais qu'il ne faut pas y prêter attention, que rien de tout ça ne me regarde, mais je suis très écorchée, et doit ré-apprendre à prendre du recul sur tout ça.
Tu as sorti un album de reprises de Led Zeppelin, et on a vu dans une interview que selon toi, pour chanter comme Robert Plant, il faut un niveau de rage absolu, que la pandémie t'a aidé à avoir. Comment te sens-tu maintenant ?
Interview réalisée par Thierry de Pinsun et Félix Darricau.
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