Entretien avec Skip The Use au Main Square Festival 2022

Habitués du festival d'Arras, les membres de Skip The Use jouaient sur la mainstage du Main Square Festival 2022. Peu de temps avant de monter sur scène, Nelson et Mat se sont entretenus avec La Grosse Radio. On nous dit à l'oreillette que le groupe aimerait jouer au Hellfest !

La Grosse Radio : Nous n’avons pas le chiffre exact en tête, ça fait combien de fois que vous jouez au Main Square Festival ?

Nelson : Il y a eu l’édition en 2020 aussi (ndlr : filmé sans public et à distance), donc ça doit être la cinquième fois.

Vous commencez à être des habitués à ce rythme (rires) ! Comment est le public à chaque fois ? Plutôt content ?

Nelson : Oui mais sauf en 2020, on n'était pas là. On a bien ressenti les murs et on a vu le lieu différemment !

Mat : On avait fait un live filmé par un drone ! Sinon il est toujours super et pour aujourd’hui nous ne l’avons pas encore vu. Pour l'instant on le sent de loin car on est cachés.

C’est la journée la plus rock du festival en plus. Vous allez en profiter pour aller voir des artistes comme Sum 41 ?

Nelson : Ça aurait été génial mais depuis la dernière fois que l'on est venus, il y en a qui ont fait des enfants et du coup il faut rentrer pour relever les nounous.

Mat : Ma fille veut voir Twenty One Pilots !

Elle est ici avec toi alors ? 

Mat : Oui, elle arrive après avec mes parents et mon autre fille. La semaine prochaine on va jouer avec Sum 41 par contre à Saint-Nolff (ndrl : Fete du bruit).

Nelson : Ah bah je resterai cette fois-ci !

Mat : On joue très exactement avec Sum 41 et Booba.

Nelson : Ah mais j’adore !!

Sur des festivals comme ça, tu passes de Vald à des groupes un peu plus rock ou peu plus metal.  En 2019 par exemple il y avait Bring Me The Horizon avec vous. 

Nelson : Oui, il y avait même Macklemore, juste derrière nous d'ailleurs.

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crédit photo : Sana Bsh

Pour des festivals comme le MSF, vous avez une setlist plutôt basée sur vos tubes ? 

Mat : On fait les cinq albums sur tout l'été. C’est plutôt sur la prochaine tournée que l’on va jouer quasiment que le nouvel album, avec une prod particulière. Cet été, on retrouve le public, on se marre, on se fait plaisir, on fait plaisir aux gens et c'est cool de se revoir. 

Nelson : Bah on a eu un pendant un moment l'idée de faire une setlist Festival vraiment très énergique, mais on s'est rendu compte qu'il y avait d'autres émotions que l'on pouvait faire passer donc il y aura quelques surprises tout de même. Nous allons jouer des chansons que l'on n'a pas l'habitude de jouer en festival non plus. 

On a hâte de voir ça alors ! 

Nelson : Ça va être notre petite surprise pour l'édition 2022.

 

Sur votre nouvel album, Human Disorder (disponible depuis le 25 mars 2022 via E47 Records), vous faites plaisir, vous faites de tout, des ballades, ou une chanson un peu metal. D’ailleurs quand on arrive à cette chanson “Till The End”, on se demande au début si c’est réellement du Skip The Use.

Nelson : Ça a toujours fait partie du groupe en réalité, même avant la nouvelle formation en 2018. Il y a toujours eu ce côté-là dans la musique de de Mat et Yann. Après avec Enzo, le batteur, et moi, on est arrivés, on a fatalement ramené nos influences. Alors peut-être que la seule différence qu'il y a eu par rapport à avant, tu me corriges Mat si jamais je me trompe, c'est que si on a les moyens de le faire ce coup-ci, on y va ! Parce qu’il y avait cette petite culture en plus. Le problème, n'était pas d'écrire la chanson mais de la produire différemment. Donc, à partir du moment où on a su comment le faire et comment produire ce type de morceau, on n'allait pas freiner cette vibe. "Till The End” avait sa place de toute façon. 

Mat : Puis on avait envie d’aller au bout des choses ! Si on fait du metal, on le fait vraiment. On voulait que ceux qui écoutent du metal se disent que c’est un bon morceau de metal ! On fait de la pop et on veut la même chose. On ne voulait pas avoir le cul entre deux chaises. On voulait faire un morceau à la Nine Inch Nails parce qu'on est tous fans, avec des trucs un peu metal industriel. Maintenant, c’est à nous de nous démerder pour réussir à transcrire ça sur scène. Tout ça, ce sera sur la tournée et c'est cool de pouvoir faire évoluer le son.

Ça vous permet aussi d’évoluer ou de vous renouveler après plusieurs années d’existence. 

Mat : Oui puis c’est aussi pour nous un moyen de présenter des styles différents pour ceux qui écoutent “Ghost”. Des styles qu’ils ne vont pas aller écouter de suite, mais en concert ils vont se dire que c’est cool, qu’il y a une ambiance et une énergie, une rage qui leur plaît et ils vont être moins du genre à se dire “oh là là mais je n'écoute pas de metal”. 

Skip The Use au Main Square festival 2022
Crédits photos concert : David Poulain

Et ça se passe comment avec le public depuis la reprise post confinements ? 

Nelson : Comme on disait tout à l’heure, le public, il est toujours pareil. En fait, maintenant il y a des têtes plus jeunes, ou de nouvelles têtes, le public se renouvelle un petit peu quoi. Mais il a soif de musique, soif de concert et soif d’énergie. Ce genre de festival avec une programmation super éclectique c’est top pour eux ! Il y en a vraiment pour tous les goûts. 

Et tous les âges aussi ! 

Nelson : Exactement, et du coup ça permet à des gens de notre génération d'écouter ce qu'écoutent les gamins d'aujourd'hui, et ça permet aussi aux gamins de découvrir des groupes comme nous, qui avons autre chose à proposer musicalement parlant. C'est un grand brassage et les gens kiffent et nous envoient ce kiff, c’est génial. 

Et qu’est-ce que vous avez envie d’apporter pour la suite du groupe ? 

Mat : De continuer à exister, continuer à pouvoir être libre, faire notre musique, susciter la prise de position ou le débat. Mais aussi de se marrer avec les gens un peu partout, les faire danser. On a aussi envie d’aller dans des pays dans lesquels on n'est pas encore allé. 

Comme lesquels ? 

Mat : On voudrait aller en Amérique du Sud, on a une grosse fan base là-bas et on n'y a pas encore été jouer donc c'est un projet. Moi je vis aux États-Unis donc j'aimerais bien qu'on aille un peu là-bas. 

Maintenant, si vous deviez décrire le groupe en un ou deux mots, ça serait quoi et pourquoi ? 

Nelson : Ce n'est pas facile et je pense qu’on aurait tous les quatre une réponse différente. Mais je dirai passionné car on est très passionné comme groupe. Ensuite je dirai libre parce que c'est un groupe dans lequel tu peux faire, comme Mat l'a dit, du metal, de la Funk, de la pop, de la balade, faire de l'anglais ou du français. C’est mon opinion à moi mais on a la chance d'avoir ce catalyseur exceptionnel, qui est la voix de Mat et qui va bien sur tous les styles donc fatalement, ça ne peut qu'encourager la liberté artistique. 

Mat : Moi je choisis “Bonne blague” ! 

 

Et sur toutes les compositions du groupe, qu'elle est la chanson qui vous marque ou que vous aimez le plus et pourquoi ? Vous avez le droit de m’en donner deux si c’est trop compliqué. 

Mat : J'aime bien le texte de “Rise” dans le dernier album, c'est une chanson qui très atmosphérique et qui emmène ailleurs, et “Till The End” parce qu’on a osé la faire et surtout qu’on a réussi à la faire. Parce qu’il y a une différence entre vouloir le faire et réussir à le faire. 

Nelson : Au niveau des chansons, étant donné que je n'ai pas été présent sur toute l'histoire du groupe, j’ai toute une partie de l'histoire à rattraper. 

Sur la partie de l’histoire où tu es là alors ? 

Nelson : Je vais quand même dire quelque chose de la période où je n'étais pas là parce que je me retrouve aujourd'hui à interpréter ces morceaux. Donc je dirais “Cup Of Coffee”, qui a une version radio et une version studio et qui en live est un morceau super fédérateur avec les gens. Il y a vraiment ce partage qu'on fait avec eux qui est super et les paroles, tu peux les interpréter de plein de façons différentes. Sur notre dernier album, je dirais “Human Disorder”, parce que je pense que c'est un gros condensé de tout ce que l'album a à proposer. Il y a un moment où c’est énervé, il y a de l'électro, il y a du Skip à l'ancienne. Je suis très content qu'on ait démarré et qu'on ait défendu l'album en partant de cette chanson (ndlr : premier single à avoir été dévoilé). 

Skip The Use au Main Square festival 2022
Crédits photos concert : David Poulain

Est-ce qu'il y a quelque chose de différent que vous pensez pouvoir apporter au groupe dans les prochaines années ? 

Mat : Non, je pense que là on est bien. On a plein de chose à faire. Après, on apprend plein de trucs tous les jours, on va voir des concerts, on produit des gens qui nous apportent des choses aussi. D’ailleurs, c'est ça qui est chouette aussi, c'est que lorsqu’on produit un artiste, qu'on est technicien et qu'on est de l’autre côté de la barrière, cet artiste nous influence mine de rien. Donc pour la suite du groupe, on a plein d'idées, il y a plein de trucs qu'on n'a pas fait. Mais il y a bien quelque chose qu’on devrait grave faire ! En tous cas pour moi, j'aimerais vraiment aller jouer au Hellfest l’année prochaine. 

Certains rédacteurs de LGR en reviennent d’ailleurs et on se demandait justement si ça serait un truc qu’aimerait faire Skip The Use. 

Mat : Et ouais on n'y est jamais allé. Je suis allé présenter l'émission pour Arte, mais je n'y ai pas été pour jouer. 

Nelson : Moi, j'y ai déjà joué mais avec un groupe de metal. 

Mat : Je me dis que si on y arrive, on aurait vraiment bouclé la boucle. 

Et bien pourquoi pas, franchement ? 

Nelson : C'est peut-être naïf de dire ça mais je pense que t’as raison Mat. En choisissant évidemment une setlist un peu plus adaptée et pas forcément énervée ça serait génial. Choisir une setlist qui respecte l’ADN du festival, je pense que c'est important. En respectant aussi les gens qui viennent, avec les émotions qu'ils viennent chercher dans ce genre d'endroit. Je pense qu'un groupe comme Skip, avec notre énergie, le côté communicatif et la fête qu'on fait avec les gens, on pourrait proposer quelque chose de d'amusant au public du Hellfest. Public qui a quand même énormément le droit à des groupes très sérieux, le metal, c'est sérieux, c'est très sérieux, à part Ultra Vomit ou Steel Panther qui ont un peu plus de second degré. Il n’y a pas longtemps, je regardais le live d'Opeth justement sur Arte et ça m'a remis à fond sur le groupe, le sérieux que le groupe a, c’est incroyable et j’adore ! Ça ne blague pas, ce n'est pas là pour blaguer, c'est là pour transmettre autre chose. 

Si vous passez au Hellfest, on ira voir ça alors ! 

Nelson : En tous cas, ça serait vraiment rigolo d’aller y jouer !

 

On arrive sur le mot de la fin que je vous laisse ! 

Mat : Merci La Grosse Radio, merci de nous avoir accordé du temps. On est toujours très contents d'être dans ces médias-là, qui sont des médias de passionnés et qui permettent aux groupes comme nous d'exister. 

Retrouvez la tournée de Skip The Use ci-dessous :

Crédits photos concert : Sana Bsh et David Poulain
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