A l’occasion du Check-In Party à Guéret, le trio MadMadMad est venu répondre à quelques unes de nos questions. Mis en retard par la circulation, Benjamin, Kevin et Matt débarquent à l’espace presse à peine arrivés sur le site – c’est limite s’ils n’ont pas encore leurs valises à la main.
Tout au long de l’interview, on sentira un groupe enthousiaste, dans le rush mais content d’y être : il y a une véritable effervescence dans la parole, on sent que nos deux interlocuteurs (Matt, le batteur britannique insistant pour que l’on continue notre interview en français malgré sa non-francophonie) ont très envie de parler, mais aussi de laisser parler l’autre : on s’efface rapidement quand l’autre intervient, on finit des phrases sur des tons quasi-interrogatifs pour enjoindre l’autre à confirmer…
MadMadMad étant basé à Londres, on trouve énormément d’anglicismes dans le discours (au-delà des termes musicaux hérités de l’électronique qui sont constamment en anglais pour tout le monde), ce qui nourrit un petit côté geek tout à fait attachant, mais également pas mal d’onomatopées et sons de bouche, des « vrr » et des « blll » qui traduisent une démarche franchement ludique : on sent que dans la construction de l’esthétique, on travaille dur à la recherche du fun.
LGR : A La Grosse Radio, on est un média estampillé rock. Alors ma première question est : comment est-ce que je justifie à la rédaction que j’interviewe MadMadMad ? Qu’est-ce qui fait de vous des artistes rock ?
Kévin Troublant (basse) : Wouaw !
Benjamin Bouton (guitare) : Tu devrais pas avoir à le justifier !
K. : Ouais ! Et des artistes, déjà, je sais pas…
B. : Qu’est-ce qui nous fait rock ? On est un trio, un power-trio, basse batterie-guitare à la base, même si y’a de l’électronique et tout dedans, mais on a cette énergie rock du power trio.
K. : Puis on a des influences rock aussi. Le post-punk...
B. : Le kraut.
K. : Le New York cold wave… Liquid Liquid, des trucs comme ça. Je sais pas si ça se désigne en tant que rock mais…
B. : Ouais c’est une branche, mais comme dit Kev, ces groupes-là fin 70 début 80, scène new-yorkaise, post-punk, no-wave, tous ces groupes-là ça nous parle à fond.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, est-ce que vous pourriez décrire un peu votre installation ? Je sais que vous avez des rôles assez précis… Au niveau des machines et tout, comment ça se passe ?
B. : Ouais, on va commencer par le plus simple : la drum, Matt. Il a des trigs, aussi, sur des parties électroniques. Ensuite on passe à Kev, qui fait la basse, mais qui a aussi un Moog qui fait Moog basse ou Moog lead. Il a aussi sa voix qui passe dans les effets et tout ça. Et tout ça, ça arrive chez moi. Je fais, à la base, guitare et percus sur scène, mais je gère l’électronique aussi, donc je récupère ce que Matt envoie avec les trigs, ce que Kev envoie avec la voix, avec le Moog, et moi je peux redubber ça, et j’ai aussi des synthés, des filtres, des machins. Donc on est tous bien busy, mais tout atterrit chez moi en gros.
K. : Donc il peut redubber, il peut stutter, je sais pas si ça te parle tous ces mots…
Stutter, pour le coup, non.
K. : On va dire que par exemple, il a une rythmique qui fait « ta, ta, ta, ta », lui il peut appuyer sur un bouton qui fait « rdldldldld ». Ça peut glitcher des trucs…
B. : Je peux glitcher tout, faire « tv tv tv tete tvvvvprrr ».
K. : En live, quoi. Donc tous les effets qu’il envoie, c’est en récupérant des sons organiques.
B. : Tout ce qui est joué live, on peut le récupérer et le traiter comme si c’était un DJ avec ses platines, quoi.
Et vous avez mis du temps à trouver cette configuration ?
K. : Bah, un an et demi, ouais, deux ans… C’est un work-in-progress, un peu.
B. : Ouais ça progresse toujours. C’est vraiment sur la première année qu’on a mis en place ce système. Et puis petit à petit on trouve des nouveaux trucs.
J’ai eu la chance de vous voir deux fois en un festival, puisque j’étais au Pointu Festival en juillet. Vous avez joué une fois la nuit sur une petite scène, et une fois de jour sur une grande scène. C’est quoi votre configuration préférée ?
K. : Bah, c’est plus en fonction des gens en fait, s’ils rentrent dedans, c’est parti.
B. : Ouais on a tous les cas de figure, c’est plus gratifiant d’être sur de petits endroits, parce que c’est plus intimiste. En tant que spectateur comme en tant que performeur, c’est toujours plus gratifiant, t’es plus proche et tout… Là ce qu’on va faire ce soir, c’est jouer en 360, et bon là c’est sur une scène, mais des fois on le fait aussi au sol, au milieu des gens, et ça c’est la config qu’on préfère, c’est sûr. Mais bon les grosses scènes c’est grisant, y’a pas de règles.
Je me faisais cette réflexion hier en voyant Stuffed Foxes sur cette même scène, et j’avais vraiment l’impression que c’était leur place, quoi. Je me disais, là c’est sauvage, c’est énergique, j’ai pas envie de les voir sur une grande scène. Du coup, vous, est-ce que vous avez envie de grandir encore, est-ce que vous avez envie de faire de plus grandes scènes ? Où est-ce que vous vous mettez une limite, est-ce que vous vous mettez une limite, déjà ?
K. : Ben tu choisis pas trop en fait hein, c’est les promoteurs qui choisissent pour toi. Si on te booke pour la grande scène, c’est difficile de refuser de toute façon. Après faut arriver avec un show, quoi.
B. : C’est ça le truc. Faut jouer en fonction de la configuration dans laquelle t’es, donc nous on a pas de limite, je pense que personne n’a de limite ici, dans tous les gens qui jouent. Tout le monde a envie de faire les plus beaux concerts, les plus gros concerts, c’est une tendance normale. Après c’est comment tu te prépares à ça. Si nous on en était à un stade où on fait que des grosses scènes et tout, ben faudrait qu’on ait un show en fonction de ça à proposer, tu vois ce que je veux dire, faut s’adapter à chaque fois.
K. : C’est ça. Pas trop de limite quoi. La dernière fois on a fait Jazz à la Défense sur une grosse scène, à midi devant des banquiers quoi…
B. : Notre truc à nous c’est qu’on essaie toujours de jouer extrêmement groupé. Sur les grosses scènes, ce qui se passe souvent c’est que tout le monde est dispatché, ce qui peut être super hein, mais bon nous c’est pas notre cas, si la scène est très grande, on reste au milieu tous les trois, super serrés, comme quand on est dans la chambre en train de faire des trucs. Parce que c’est comme ça qu’on garde, sans être mystique, notre petite « bulle d’énergie », tu vois, vraiment rapprochés. Y’a quelque chose qu’on fait, quand on est sur des grosses scènes, c’est justement de ne pas tomber dans le piège de se mettre un là, un là et un là, parce que c’est grand et qu’il faut prendre tout l’espace. Finalement on prend plus d’espace en étant petit comme ça, l’énergie qui en ressort elle est plus grande.
Là c’est comment la vie en tournée ? A peine arrivés vous devez venir nous parler, c'est relou, non ?
B. : Non, c’est le jeu ! C’est super.
K. : Oui c’est cool hein, hier on était à Genève, dans un petit festival DIY…
B. : On demande que ça hein, jouer.
Et vous arrivez à aller voir quelques concerts ?
B. : Ouais ça arrive !
K. : Oui, mais ça dépend de comment on est fatigués quoi.
Là sur l’affiche, si vous deviez choisir un groupe ?
B. : Bah King Gizzard mais ils jouent pas, c’est ça ? La Jungle, mortel La Jungle !
K. : Ouais La Jungle ! C’est des potes. Arnaud Rebotini moi je kiffe. Dombrance, on a joué au Yeah Festival, mais on n’a pas vu son live…
B. : On aurait aimé voir ça.
K. : Bah Battles je serais bien curieux de voir ce que ça donne. Feu! Chatterton aussi, non franchement la prog est vachement bien.
Vous êtes deux Français, et un Anglais. Vous êtes basés à Londres : c’était un choix, musical, ou…
B. : Ce qui nous a, nous, fait migrer à Londres c’était la musique, bien sûr. Et après on s’est rencontrés tous les trois là-bas.
Ah, vous ne vous connaissiez pas avant de partir à Londres ?
K. : Vite fait.
B. : De vue mais bon on s’est vraiment rencontrés là bas.
Est-ce que vous voyez des différences entre la vie musicale en France et à Londres ?
B. : Oui ! Bien sûr.
K. : Ouais, les cachets ! (ils rient)
B. : Le confort. C’est très différent l’approche du business, et même la façon de faire de la musique en général est assez différente.
K. : T’as pas de résidence pendant trois, quatre jours pour caler ton set quoi. Même à un niveau, des fois tu te dis… Enfin on fait un peu de session pour d’autres gens tu vois et tu pars en tournée avec des grosses prod et au final tu te retrouves à faire une après-midi à la salle belge là…
B. : L’Ancienne Belgique.
K. : Ouais, tu te retrouves à y faire une après-midi, si t’étais en France tu aurais passé cinq jours dans une salle avec les lumières les machins… En Angleterre ça marche pas comme ça.
B. : C’est plus à l’arrache.
Ah ouais l’Angleterre c’est plus à l’arrache, c’est marrant, je pensais pas du tout.
B. : Ah ben carrément plus. Ça ressemble vachement plus aux Etats-Unis en un sens. C’est pas encore ça, c’est beaucoup plus sauvage.
K. : Y’a pas d’aide du gouvernement. Y’a Art Council, mais faut demander des aides…
B. : C’est pas comme en France où on a le réseau des salles, tout ça, il y a un super tissu en France pour le support à la vie culturelle, c’est incroyable. On ne bénéficie pas de ça en Angleterre effectivement. C’est pas grave, après ça donne une autre attitude, même pour les musiciens, ils ont peut-être plus… plus les dents.
K. : Plus d’entraide aussi peut-être ? Enfin j’en sais rien, je vais pas dire qu’il n’y a pas d’entraide en France, mais ça t’encourage à être sympa avec tout le monde, à se donner du taf…
B. : Puis à se démerder soi-même.
K. : Ouais voilà, sans rien attendre de personne quoi.
J’ai vu que vous aviez un nouvel album en arrivance… C’est pour quand ?
B. : Réalistiquement, ça va être en début d’année prochaine je pense.
K. : Il est prêt, quoi.
B. : On est encore dans la phase où on discute avec des labels, jusqu’ici on a toujours été auto-produits, et même plus que ça, le label c’était nous. On a toujours tout fait en indépendant. Celui-là, c’est un album dont on est super fiers. Les autres aussi mais bon, lui on aimerait bien le faire en partenariat avec un label, on est en train de discuter de ça. C’est pour ça qu’on a pas encore de deadline vraiment.
Et le label idéal, c’est… ?
B. : Ben, ce sera tout label qui veut bien bosser avec nous !
K. : Il vaut mieux que ce soient des personnes intéressées par le projet plutôt qu’un « nom »…
B. : Y’a plein de labels mortels avec lesquels on aimerait sans doute signer, mais ça veut rien dire, une fois que t’es dedans il faut que ce soit le bon label qui bosse pour le truc, quoi. Sur notre premier disque, pour l’aspect publishing, on était avec Ninja Tune par exemple. C’est un label qu’on a sans doute vénéré à l’époque, en tout cas il y a 20 ans quand c’était la grande époque du label, mais encore une fois, c’est au cas par cas, ça veut pas dire grand-chose quoi.
K. : C’est un truc humain quoi, les bonnes personnes !
B. : On cherche le bon partenaire, quelque soit le nom du label.
Le fait de passer de l’indépendant à une autre structure, est-ce que c’est plutôt effrayant, plutôt excitant… ?
K. : De toute façon ça ne sera pas une grosse structure hein (ils rient), je peux te le dire déjà. A mon avis ce sera encore de l’indépendant. Nous on aime bien tout contrôler, on est un peu des control freak, donc faudra lâcher un peu mais on va pas lâcher grand-chose hein. On garde notre truc, et si les gens sont pas intéressés, ils sont pas intéressés, ils le prennent comme il est. Après ils peuvent le développer tu vois, c’est à nous d’être intelligents, de pas être cons.
B. : Pour nous c’est aussi rassurant parce que ça fait qu’on s’occupera de moins de trucs à la fois.
K. : Ça fera du bien !
Ce nouvel album, qu’est-ce qu’il va apporter comme nouveauté, dans quelle direction il fait évoluer MadMadMad ?
K. : Y’a un peu de chant ! Et puis il y a vraiment un cut entre la face A et la face B. La Face B est très cool…
B. : Très mélo !
K. : On n’a jamais fait ça de notre vie, dans ce groupe, je suis super content de ça.
B. : On a enregistré de manière complètement différente, on est allé en studio pendant dix jours, enregistrer avec quelqu’un qui s’appelle Eddie Stevens qui est un super producteur, un réal quoi, et en fait on est arrivés avec rien. On a enregistré trente heures de musique.
K. : On a juste jammé. Et de ces trente heures, on a cutté trois heures peut-être ?
B. : Ouais, on a gardé trois heures sur trente.
K. : Donc on a d’autres albums à venir, on travaille dessus.
B. : Mais c’était super, on a vraiment travaillé d’une façon différente et ça se sent dans le résultat, dans les chansons.
Y’a de la MAO ou vous enregistrez tout live ?
K. : On a repris le concept de ce qu’on fait sur scène, donc par exemple, Benji va prendre une guitare qui est totalement désaccordée et on va commencer à jammer, et il va l’envoyer dans la console... La console renvoie dans l’ordi, et il y a un contrôleur préparé. Il va pouvoir faire un peu ce qu’il fait sur scène c’est à dire refaire des stutters, des machins comme on disait, c’est à dire que tu rentres pour ressortir, pour re-rentrer, pour REssortir et enregistrer.
B. : On a passé pas mal de temps en studio à établir ce truc-là, on a des instruments partout, plein de trucs, et à faire des routings partout pour que ça puisse re-rentrer dans nos machines, sur ordi et tout, mais tout ça avec une grande liberté quoi, pas forcément avec le click… C’était vraiment free, mais on s’est mis à disposition tous les outils possibles pour jammer, y compris la façon dont on bosse sur scène, donc c’était vraiment intéressant, c’était la première fois qu’on faisait ça.
Et du coup, la retranscription de ces morceaux en live, ça donne quoi ?
K. : On en a deux trois là.
B. : Oui, il y en a quelques uns, donc pour nous c’est la preuve qu’ils sont facilement adaptables en live, c’est même un bonheur de les jouer, ça marche hyper bien, c’est parmi les morceaux qu’on kiffe le plus jouer.
Sinon, je suis allé sur votre site… J’ai vu que vous aviez un site écolo ! Vous voulez parler un peu de ça ?
K. : Ben ouais ! Il y a une étude qui dit qu’après 27 streams, tu aurais déjà dû acheter un support physique. Parce qu’en fait la pollution digitale, c’est énorme ! Par exemple, tu commandes un truc sur Amazon, ils t’envoient déjà quatre e-mails de confirmation, quand il part de l’entrepôt, quand tu vas le recevoir... et tout ça c’est stocké dans des data-center, qui vont copier cinq, six fois le mail, et c’est complètement surréaliste.
B. : Ce qui fait qu’un truc comme Spotify, comme dit Kev, si tu écoutes un album 27 fois, bon ça veut dire que l’aimes beaucoup hein, il vaut mieux avoir la copie physique, c’est moins polluant, l’impact carbone est moins lourd. C’est plus un clin d’œil qu’autre chose, c’est une problématique générale de toute façon, pour tout le monde, tous les secteurs d’activité vont devoir se confronter à ça très vite, et la musique n’est pas épargnée : les tournées, les festivals comme celui-ci, l’impact que ça a, c’est énorme. Les gens qui viennent ici, ils viennent pas tous à vélo quoi ! Les artistes, ils viennent pas à vélo non plus. Les stations d’électricité pour alimenter les scènes… Bref, on va devoir y faire face dans l’industrie de la musique, se demander comment on peut atténuer notre empreinte, ça rejoint ce qu’il y a sur le site. Encore une fois, c’est plus un clin d’œil, mais on a fait en sorte qu’il tienne sur une disquette, donc à l’époque c’était 1 méga 44. C’est juste pour dire que les sites, aujourd’hui, ils sont à peu près vingt fois plus lourds qu’il y a 15 ans.
K. : Des fois, tu ouvres des pages, PFRR t’as vingt mille trucs flash qui arrivent, ça a aucun sens.
B. : T’as la vidéo qui s’allume tout de suite… Par exemple quand Facebook a mis la lecture automatique des vidéos, l’impact que ça a eu sur les data-center et la puissance de calcul qu’il faut donner, ça a été énorme ! Donc ça encore, ça a un impact écologique, juste pour avoir un auto-play sur ta vidéo.
K. : C’est totalement con.
B. : Sur les sites internet c’est pareil, t’arrives et le background c’est déjà une vidéo en plein format qui est en train de se lire… On arrive à une espèce d’abus quand même. Encore une fois c’est pas pour cracher dans la soupe, il y a des sites mortels comme ça, c’était plus pour faire réfléchir un peu les gens. Toi, tu l’as remarqué, c’est pas tout le monde qui le voit, c’est ça qui est marrant. On s’est attaché à faire le site le plus simple possible, le plus léger possible.
Justement, vous disiez tout à l’heure qu’il y avait un peu plus de chant dans le prochain album, est-ce que vous parleriez de ce genre de choses ? Il y toujours eu a plusieurs écoles, porter un message par le texte, ou par le comportement, comme vous le faites avec ce site...
B. : Dans notre zic, comme dans nos visuels, comme dans les lyrics sur le prochain truc, le point commun, c’est un grand foutoir. C’est un grand foutoir en référence au grand foutoir dans lequel on vit aujourd’hui. Il y a une influence aussi du mouvement Dada. Il y avait beaucoup de non-sens, ils prenaient un livre, ils effaçaient la moitié des mots, ils lisaient le reste ; ça veut rien dire, mais ça a un impact, quand même, sur les gens, et aussi, c’est une réponse à l’absurdité dans laquelle le monde se trouvait à cette époque-là. La première guerre mondiale, la pandémie... On se retrouve un siècle plus tard dans une situation aussi assez absurde, que ce soit la façon dont on est affectés par les réseaux sociaux, le climate change, la politique, la polarisation intense de tout le monde en ligne… Nous notre petit credo là-dessus, c’est pas d’avoir un message ; ça nous inspire à faire du grand n’importe quoi, puisque tout est n’importe quoi de toute façon. Donc quand on fait des lyrics, c’est pareil, nous on peut y voir du sens, mais c’est comme les trucs de Dada, du copié, du collé, du non-sens. Nos visuels c’est un peu pareil. Notre zic c’est un peu pareil.
K. : Moi je me verrais pas faire des textes à message… Moi, dès qu’il y a un drapeau, je me casse direct, quoi. Il y a toujours quelque chose derrière qui est…
B. : On va pas essayer de donner de leçons ou de grands messages. Mais ce qu’on fait, c’est en réaction à ça.