Plus de 50 ans en arrière, c’est le retour vers le futur que nous a proposé le duo Moundrag ce 7 décembre. Leur Heavy Psych - musique hybride à l’époque où hard rock et rock progressif n’étaient qu’embryons - nous a littéralement transporté. Les deux frangins bretons sont aussi bons musiciens que performers. Rétros certes, mais avec une énergie toute contemporaine !
“C’est un line up breton ce soir” plaisante Dorian Sorriaux. L’ex-guitariste de Blues Pills avait déjà ouvert en octobre dernier pour ses potes de Moundrag. Qui se ressemble s’assemble, et le duo qu’il forme avec Nikita Gouëzel au clavier s’avèrera lui aussi très marqué par le son des années 60/70. Tendance folk songs, donc nettement plus calme que les deux Paimpolais. “Shine so Bright”, “Light in the Dark”, “Need to love”, “Children of the Moon” - titre de son album à paraître en 2023 - des titres qui fleurent le flower power… Seul “Heartbreak song” s’avère tristouille car évocateur d’une rupture. Dorian est à l’image de son jeu de guitare inspiré et précis, de sa voix limpide ; il dégage une douceur et une affabilité d’exception. Au début du set, il n’entend rien ou presque dans ses retours, mais ne s’en formalise pas. Mister Cool incarné le garçon.
Crédit photos : David Poulain / David Poulain
Un accord lancinant, qui durera durant tout le bien nommé “Intro”, nous caresse les tympans et d’impressionnants coups de gong ne parviendront pas à le dissiper. Cheveux longs et accoutrement seventies, les deux Moundrag s’installent sous des applaudissements nourris. On remarque parmi les premiers rangs les confrères parisiens des Howlin’Jaws et le batteur des Wave Chargers, tous très enthousiastes. La formule inédite - batterie / percussions et orgue Hammond - de Moundrag nous avait bien titillé l’oreille. Même si nos références se limitent à “Smoke on the water”, c’est à la fois curieux et confiants que nous attendions Colin et Camille Goellaën et leur heavy psych. La batterie et l’armada de percussions du premier prennent la majeure partie de la scène. Installé de profil pour faire face à son frangin, on profitera pleinement de ses prouesses rythmiques. Camille est certes en partie dissimulé par son imposant orgue Hammond, surmonté d’un clavier Korg, mais sa tenue bleue à franges, ses imposantes lunettes et rouflaquettes, son jeu exubérant font qu’on ne ratera rien de sa prestation.
Crédit photos : David Poulain / David Poulain
Moundrag se revendique sans surprises des Pourpre Profond et de Uriah Heep. Plus proches de notre vingt-et-unième siècle, ils kiffent aussi les Black Diamond Heavy, (un autre duo, constitué de l’ébouriffant James Legs et de Mark Holder). Ils apprécient également leurs collègues de Douarnenez les Komodor, avec lesquels, ils ont formé le super-groupe Komodrag and the Mounodor. Leur chanteur et bassiste Slyde Barnett viendra tenir la basse par trois fois. Autre invité de marque à leur prêter main forte en fin de partie, François Martin le guitariste de leur ancien groupe Smooth Motion. Tous les quatre, ils se livreront à une reprise homérique de "Highway Star" des Deep Purple. Seuls ou accompagnés, les frères Goellaën auront joué très fort mais toujours juste et nous auront impressionné par leur technique et leur talents de showmen. Souhaitons-leur le même succès que les Inspector Cluzo, un autre duo d’exception.
Crédit photos : David Poulain / David Poulain
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