C’est un lieu chargé de souvenirs terribles comme heureux qui reçoit le concert de Skip The Use en ce samedi 26 novembre. Quoi de beau et de mieux qu’un concert qui affiche complet pour se réchauffer en cette fin de mois. Retour sur une soirée où Skip The Use s’empare du Bataclan pour y produire un concert énergique, drôle et rempli de messages positifs.
Dedhomiz
Ceux qui ne connaissent pas Dedhomiz sont surpris de voir Enzo Gabert (batteur de Skip The Use) débarquer devant la batterie alors que la première partie n’a pas encore joué. Ceci est tout simplement lié au fait qu’Enzo (batterie et guitare) est l’un des deux membres de Dedhomiz accompagné de Youv au chant. Le duo tout droit venu de Roubaix se définit comme un combo pop qui n’est pas méchant et c’est bien ce que l’on remarquera avec les petites blagues faites tout au long de la soirée par les deux hommes. Youv arrive devant le micro avec son ensemble jogging vert et nous dévoile une voix pop et teintée d’influences soul. Très souriant, il n’hésite pas à rire sur le second titre lorsque son micro coupe rapidement. Il ne se laisse pas déstabiliser et on l’entend dire en rigolant que «ça arrive ». Dedhomiz est très content d’être là et cela se ressent que ce soit à travers l’attitude des deux hommes ou leur facilité à communiquer avec le public du Bataclan. Entre le t-shirt de Britney Spears et le « Tu connais Big Flo et Oli ? Bah ce n’est pas nous » d’Enzo, le public rigole et adhère plutôt bien à ce que propose Dedhomiz, bien qu’assez différent de la musique de Skip. Outre ses propres compositions, le combo reprend « Crazy» de Gnarls Barkley et enchaine sur le fait qu’ils sont « venus pour la bagarre ». Plutôt drôle de dire cela alors que leur musique est relativement calme. Les flashs de tous les téléphones au Bataclan s’allument pour l’un des derniers morceaux de Dedhomiz et Youv glisse un « je veux mourir d’amour pour vous » aux spectateurs. Enzo blague une dernière fois en disant qu’il va prendre une douche et se changer avant de revenir.
On en retiendra de Dedhomiz un duo avec du potentiel mais peut être trop différent de la musique de Skip The Use. La voix de Youv, capable d’être assez puissante et le fait qu’Enzo soit multi-instrumentiste sont de forts atouts pour ce combo. Affaire à suivre donc.
Skip The Use
Il est temps de passer aux choses sérieuses et c’est sur une intro que le groupe fait son entrée sur scène, sauf Mat qui apparait dans la tribune droite de la salle. Toutefois, il arrive rapidement sur scène avec une tenue aussi originale que belle (comme à son habitude) et floquée au nom de Skip The Use. Il signale rapidement au public, que le groupe est content d’être là. Par la suite, il les invite à chanter ou bouger dans tous les sens notamment lors de « Human Disorder » où le public doit chanter des « hey » ou des « oh » suivant ses coups de pieds vers la droite ou gauche. Il rigole en se touchant le dos et disant qu’il n’est plus aussi jeune puis retire sa veste et son haut à la fin de « Cup of Coffe ». Enzo est toujours en pleine forme mais se montre plus discret que durant la première partie, cela fut un vrai plaisir de le découvrir aussi blagueur qu’il ne peut paraitre. Yann est à fond tandis que Nico se montre très souriant et communicatif avec le public devant lui.
Mat annonce au public "qu’on a été assez polis jusqu'ici, mais on peut en avoir rien à branler à partir de maintenant". Il se corrige rapidement en expliquant que "pardon, d'abord on fait une chanson d'amour et après on en a rien à faire, comme ça tu as le temps de te préparer". Quoi de mieux pour annoncer “The One Two” qui est interprétée sans sa dulcinée ce samedi soir là. Le frontman de Skip The Use bouge tellement dans tous les sens, que l’on en a le tournis. Un coup à droite, un coup à gauche, un coup en train de toucher le crâne d’un membre du public, il ne laisse aucune minute de répit aux spectateurs. Mat a beau dire qu’il n’est plus tout jeune, il est pourtant bien en forme et bien énergique ! Skip The Use vient « du Nord pas de Calais l'amitié » comme ses membres le disent si bien et apparemment d’après eux, les Nord-Pas-de-Calaisiens font quelque chose qui ne sert à rien et qui s’illustre avec les paroles de la chanson « Ellipse ». A savoir : se mettre devant un miroir et se dire que "tout ira bien".
L’été dernier, La Grosse Radio s’entretenait avec Nico et Mat au Main Square Festival et ils nous y confiaient vraiment vouloir jouer au Hellfest un jour ou l’autre. C’est quelque chose que l’on imagine assez bien de notre côté notamment avec leur chanson « Till the End » dont le break dure exceptionnellement plus longtemps ce soir-là. Un bon break accompagné par quelques cris de Mat. Ce dernier parle beaucoup au public durant toute la soirée et raconte les difficultés rencontrées par le groupe durant les différents confinements. Le fait de devoir se réinventer alors que selon eux, ils ne se sont même pas inventés. Ainsi, au lieu de se réinventer, Skip The Use a écrit
deux chansons précises. « Les Sables d'Or » qui parle de ce qu’ils ont toujours voulu faire en étant jeunes, sans pour autant savoir comment le faire et comment atteindre cela. « Rise » quant à elle parle des coups que tu te prends après avoir réussi, coups qui te rendent plus forts et qui ce soir est dédiée à Iris qui a été une très belle rencontre selon Mat.
Le moment le plus symbolique et émouvant de la soirée est l’hommage rendu à Nathalie durant « The Story of Gods and Men ». Nathalie a perdu la vie lors des attentats du 13 novembre 2015 ayant eu lieu au Bataclan entre autres. Mat explique qu’elle est chère pour toute la famille Skip The Use, qu’elle est leur soleil et que ce soir il faut sourire pour elle. On aperçoit suite à cela le frontman serrer de toutes ses forces l’un des membres de leur staff, à ce moment, on a presque envie de verser quelques larmes. Quelques fans arrivent sur scène pour « Dancing Alone » et selon le groupe qui rigole, «crois pas que c'est un cadeau, tu vas vivre trois minutes de merde, les fans ne sont pas là pour passer un bon moment mais pour danser devant toute la salle du Bataclan».
L’une des choses qui est bien avec le public de Skip The Use, c’est qu’il est multi générationnel avec des personnes de toutes couleurs de peau, de toutes orientations sexuelles, de toutes religions etc... Le groupe le sait et revendique à chaque concert le fait que du moment que l’on est heureux, c’est tout ce qui importe et que les rageux, « on les envoie bouler et on leur explique comment être heureux », belle façon d’introduire « Être heureux ». Qui dit multi générationnel dit fans jeunes comme moins jeunes, donc pour faire plaisir aux deux camps, Skip The Use a eu la bonne idée que de mélanger « Bad Guy » de Billie Eilish avec un extrait d’« Ace Of Spades » de Motörhead. Un mix à la sauce de Skip, à la fois très étonnant mais qui fonctionne vraiment bien. Ce mix entraine une avalanche de slams dans la fosse et on la sensation que c’est maintenant que le public en a « rien à branler » comme le souhaitait le groupe au début de ce show. Juste après "Bastard Song", Skip The Use quitte la scène, c'est le moment du rappel !
Enzo et Mat reviennent tous les deux en tribune pour interpréter "Fou Ou Misérable", on en a des frissons tellement ce moment est touchant. De retour sur scène, le frontman de Skip The Use prend le temps de faire une dédicace à toute son équipe technique en expliquant qu'il "quitte une famille pour rejoindre la famille Skip The Use", et après cela, les fameux titres "People in the shadow" et "Damn cool". Un concert à la Skip The Use n'en serait pas un sans leur fameux 1-2-3 soleil qui arrivent en fin de concert histoire de clôturer cette soirée en beauté, le tout accompagné d'un cri de Mat disant que Skip The Use "c'est vous"! Le groupe donne rendez-vous au public parisien le 21 octobre 2023 au Zénith de Paris et au public lillois le 19 octobre 2023, au Zénith de Lille !
Setlist :
Intro
Down
Nameless World
Human Disorder
Cup of Coffee
The One Two
Sevensins
Ellipse
Till the End
Les Sables d'Or
Rise
The Story of Gods and Men
Dancing Alone
She's My Lady
Être heureux
Bad Guy (cover de Billie Eilish avec un extrait d’Ace Of Spades de Motörhead)
Bastard Song
Encore:
Fou Ou Misérable (dans les tribunes)
People in the Shadow
Damn Cool
Give Me Your Life
Ghost