Plymouth Fury – Vaudeville

A l’époque du tout aseptisé, alors qu’on devient suspect en se balladant simplement dans la rue le soir, que les lois anti-bruit font fermer de nombreux lieux de vie dans les grandes villes et que des simplets comme David Guetta sont considérés comme des génies du son, il est finalement rassurant de voir que des gens se souviennent encore qu’on peut faire de la musique (ici du rock) de façon un peu brute, sale, primitive dans le bon sens du terme. Stop aux equalizers abusifs, mort à AutoTune, tournez les amplis bien forts et crachez ce que vous avez dans le bide ! Ce doit être, à peu de chses près, le crédo des Plymouth Fury, qui se plaisent à envoyer le bois depuis 2007 et se décident enfin à sortir un premier album dans la plus pure tradition rock’n Roll intitulé Vaudeville. 8 titres, une demi-heure, pas de fioritures. Pas de fioritures, mais du savoir-faire, de l’énergie et surtout, du feeling.
 

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On n’est en effet à des lieues du revival 70s tout aussi aseptisé que les gourous de la musique en conserve. Ce qui rattache le groupe à la scène des grands anciens, c’est avant tout une rage intérieure qui oriente le son vers le garage rock, vers un côté rugueux et abrasif, tout en restant audible. Jusque là c’est très bien, mais ce qui fait la différence, c’est que les musiciens ont parfaitement su intégrer le feeling nécessaire pour donner vie à leurs morceaux avec une désinvolture qui fait plaisir à entendre. « The Basement » et son groove incendiaire vient dépoussiérer tout un pan de l’histoire du rock avec une énergie communicative, comme si Wolfmother était parti s’acheter une paire de couilles avant de se bourrer la gueule avec les Stooges. Sans compter que l’excellente guitare renvoie également aux années 1950 par moments, avec des notes traînantes qui ne laissent jamais l’espace sonore vide ou trop uniforme. Et quand ils décident de relâcher la pression pour de bon, cela donne un titre entre Lounge comme « I love you Leigh », à laquelle les effets sur la voix rajoutent un côté rêveur.


Bien sûr, varier les plaisirs c’est bien, mais les boys ne vont pas changer de religion non plus et repartent rapidement à l’assaut, même si le pachydermique et psychédélique « Black Ravines » confirme que Plymouth Fury a plus d’une corde à son arc. Dans le genre, ce premier album est donc une très bonne surprise qui n’a absolument pas à rugir au sein d’une scène garage qui est en pleine ébullition. Quand on voit la réussite de formations comme Jim Jones Revue ou de vieux briscards comme Jon Spencer, et que de jeunes loups aux dents longues débarquent sans complexes et en plus font preuve de talent, on se dit que la musique qui vient des tripes n’a pas encore rendu les armes devant 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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