Wishbone Ash, c'est ce groupe anglais érigé parmi leurs plus grosses influences de nombre de leurs compères, notamment Iron Maiden. C'est le genre de nom qui claque sur une programmation de festival, en l'occurrence celle du dimanche à Guitare en Scène. À quelques heures du set, nous avons pu nous entretenir avec monsieur Andy Powell, seul membre originel de Wishbone Ash.
LGR : Wishbone Ash, c'est le secret bien gardé des connaisseurs. Quand une date est programmée en France, il y a toujours quelqu'un pour dire "Si tu veux savoir ce que le mot guitare veut dire, tu dois voir Wishbone Ash sur scène". Ici, on est à Guitare en Scène, sacrée coïncidence, non ?
On voit ton regard quand tu parles de guitare, tu es absolument passionné, et on se rend compte aussi que vous n'avez strictement jamais arrêté de tourner, vous êtes sur la route tous les ans.
Le rock est devenu un genre de niche, et si on veut le faire vivre, il faut constamment être sur la route. Moi je n'ai jamais arrêté, c'est là que je me sens bien. Je ne combats pas la route, je la suis où elle me mène et je m'amuse partout. Et c'est ce que je dis aux jeunes musiciens : "Si vous n'aimez pas voyager, alors ne faites pas ce métier, parce que c'est ce qui deviendra votre quotidien".
Vous jouez beaucoup de dates en salles, mais aussi en festival...
...en été oui ! Le reste du temps ce sont les salles, on enchaîne. Deux semaines en France, cinq semaines en Allemagne, en Angleterre, deux mois aux États-Unis, c'est beaucoup de boulot. Des endroits plus rares mais passionnants aussi, comme le Japon, l'Amérique du Sud...
Y'a-t-il une différence, justement, quand vous jouez en festival, et que ce ne sera pas votre public ?
On est plus direct, on choisit des morceaux qu'on pense qu'ils ont entendus. On sait que ce ne sont pas des fans, de nous, et peut-être pas de notre style non plus. Ici, on va de Sting à Porcupine Tree en passant par nous, nous n'avons pas beaucoup de temps donc on joue sur le meilleur, nos classiques.
Quand vous enregistrez un nouvel album, vous savez que vous n'allez pas jouer tous les morceaux que vous voudriez, comment ça se passe pour vous ?
On n'y pense pas trop. Avant, les maisons de disques avaient une haute opinion de ce qu'on faisait "Ça, ce doit être le single, etc.", maintenant, on fait ce qu'on veut et on les emmerde ! Désolé, je deviens vulgaire (rires). On est libre, et je vois ça comme un moment d'amusement, personne n'est derrière nous, et on s'amuse. On n'en prendra qu'un ou deux morceaux, et tant pis, on a beaucoup d'albums, de morceaux cachés, ça fait un équilibre. En studio, on peut se lâcher bien plus. Pas plus tard ce que matin, j'écoutais un de nos albums récents, Blue Horizon, et j'étais surpris de certains titres, qu'on a laissés de côté.
C'est vrai ! En plus j'adore jouer ce morceau et ce solo. Après, je ne ferme jamais les portes, dans un show spécial on pourrait le jouer. On avait fait une série de concerts aux US avec toute une session acoustique d'une demi-heure avec un violoniste. Ici, nous sommes arrivés en avion, nous n'avons pas tout notre équipement, nous devons rester simples, mais on va s'amuser !
Comment ça se passe, pour Guitare en Scène, pour l'instant ?
J'étais là hier soir pour Sting ! Ce soir ce sera bien différent. J'ai regardé un peu le public, je suis sûr que ça va être génial.
Tu es resté pour Nik West ?
Non, j'étais bien trop fatigué. C'était bien ?
C'était génial !
Oh, dommage. En tout cas, tu sens qu'il y a du niveau, le son hier soir était incroyable. J'ai voulu venir le jour d'avant mais j'étais vraiment trop crevé.
En tout cas on attend le show de ce soir. On vous avait vu il y a quelques années au New Morning, vivement ce soir.
J'ai hâte !
Interview réalisée par Thierry de Pinsun et Félix Darricau.
Crédits photos: Luc Naville et Caroline Moureaux