C'est dans une atmosphère tranquille que la Boule Noire se remplit petit à petit en ce beau soir de juin où l'été a finalement décidé de pointer le bout de son nez. Au menu ce soir, au sein de ce mini festival organisé par le label Crammed, c'est Maïa Vidal qui présente sur scène son deuxième album intitulé "Spaces".
20h40, les lumières s'éteignent. Le spectacle va pouvoir commencer. Qui sera donc en première partie? Eh bien ... On s'en passera puisque c'est bien Maïa Vidal herself accompagnée de ses deux musiciens qui montent sur scène, la brune étant maintenant blonde (pour les besoins d'un clip nous apprendra-t-elle). Un choix somme toute surprenant si on prend en compte le fait que la jeune artiste n'a que deux albums au compteur, mais après tout peu importe, et place à la musique.
On commence avec "Space", titre d'introduction de son dernier album; montée en puissance sereine commençant comme une berceuse, qui n'aura pas manqué de provoquer le contentement sonore d'un bébé dans la salle et ainsi d'arracher un sourire à l'artiste. Le son de la salle est d'ailleurs très propre, on peut bien différencier les effets stéréo entre les musiciens; et surtout il n'est pas trop fort. Et quel bonheur pour les oreilles !
Les choses se corsent ensuite avec "Alphabet Of My Phobias" où la chanteuse s'amuse à énumérer ses phobies par ordres alphabétique, et bien que souriante pendant le concert, et visiblement très heureuse d'être ici, cela ne l'empêchera de faire une reprise poignante du "Je Me Suis Fait Tout Petit" de Brassens, ce qui me fait penser qu'il y'a un côté chansonnier du 21 siècle indéniable chez Maïa Vidal, avec son accordéon et son chant viscéral à la Brel. D'ailleurs, en parlant d'instruments, il y'en a plus sur scène que de musiciens... Xylophones, guitare, ukulélé, autoharpe, batterie, synthé, trompettes, violon, accordéon, percussions, plusieurs pédales d'effets; le tout étant plus ou moins joué indifféremment par les trois musiciens, changeant sans sourciller d'instruments en plein milieu d'un chanson. Un chose est sûre : il y'a un sacré niveau !
Les chansons s'enchaînent sans discontinuer, et on sent la salle littéralement absorbée par la musique, qui il faut bien le dire, ne pousse pas forcément au headbanging et autres joyeusetés. Encore que, il suffit d'entendre le riff ravageur de "The Big Shift" pour que les musiciens bougent réellement sur scène et que la température de la salle monte soudainement de quelques degrés. "D'habitude, on n'a pas aussi chaud ! " nous confie une Maïa rigolarde "Vous voulez m'épuiser ou quoi ?"
Seulement une petite heure après le début du concert arrive déjà le fatidique dernier titre, mais quel titre puisqu'il s'agit du touchant "Wander" qui permettra à la demoiselle de faire entendre toute l'étendue de sa tessiture vocale.
Le groupe quitte donc la scène sous un tonnerre d'applaudissements, mais pas pour longtemps, car devant l'insistance du public, il est décidemment impossible de manquer au rappel; ce qui permettra même au groupe de satisfaire la demande d'un fan présent dans la salle et de jouer pour lui (et pour les autres aussi) "God Is My Bike".
On peut dire que le groupe a donc sacrément assuré, et même si ce n'est pas le genre de musique qui se prête le plus facilement au jeu du live, l'adhésion est largement emportée !
Le rappel une fois terminé, Maïa Vidal invite les gens à rester dans la salle pour qu'ils puissent discuter avec eux, et cinq minutes plus tard, on retrouve effectivement la chanteuse et ses deux acolytes en train de papoter en signant des autographes. Avec le sourire. Toujours.