Ils étaient d'une volonté de fer les 550 festivaliers qui ont bravé la météo, le premier juin dernier, pour assister à la seconde édition du Mont d'Art dans le petit hameau d'Entre les Fourgs en Franche-Comté. L'événement est organisé par une trentaine de potes regroupés dans l'association des Têtes Libres, désireux et décidés de partager leur passion commune pour la musique, et en particulier les festivals, de dynamiser leur petit village, ainsi que de pr omouvoir des artistes locaux (un seul artiste non franc-comtois sur toute la programmation !). Leur objectif pour le futur ? La durabilité en toute convivialité.
Au programme, musique régionale et éclectique. Lisa et Rhavi, un duo franco-brésilien aux accents ensoleillés, ont d'abord essayé de redonner le moral au public en rappelant « qu'au dessus des nuages gris, il y a quand même le soleil.». Puis, armés d'une contrebasse, Affaire Jazée a distillé un jazz manouche aux connotations plutôt blues, avant que sur la petite scène, Après leur succède, un groupe rock mêlant vidéos et musique. Un concept qui a laissé le public plutôt dubitatif, voire même carrément refroidis. Ce fut ensuite au tour du show-man Erwan Pinard de faire l'unanimité, avec sa musique oscillant entre rock dur, chanson engagée et paroles crues, et de réveiller définitivement le Mont d'Art à la faveur d'une éclaircie. Accompagné de son batteur (le troisième membre du groupe étant malade), le lyonnais ne s'est pas laissé impressionner et a mis tout le monde d'accord en seulement quelques chansons. Autant dire qu'après l'intermède du duo de percussions au nom imprononçable : Tchakatakapam Duo, habillés de rouge et partageant une même grosse caisse, l'ambiance était déjà bien échauffée.
Et ce n'est pas la prestation d'Amandine et Damien, les Catfish, qui allait assombrir le tableau, bien au contraire ! Leur énergie, leur gentillesse et leur bonne humeur (nous avons eu la chance de les rencontrer en coulisses) ont fait danser la foule sur des airs rock folks passionnés mêlés à un blues originel du Sud des États-Unis. Les deux jurassiens, amis depuis la première, ont même poussé la gentillesse à l'extrême en invitant, pour un featuring enflammé, le groupe rock indie Monsieur Pink avec lesquels ils forment un autre groupe : les Washing Machine Compagny. Featuring au cours duquel la voix rauque d'Amandine s'est remarquablement bien mariée aux accords abruptes des autres musiciens du groupe; tout cela pour faire plaisir à l'un des organisateurs, fan de la formation au complet. Catfish est d'ailleurs actuellement en train de préparer son premier album, suite à la sortie de leur deuxième EP (Old Fellow) dont vous pourrez très rapidement trouver la chronique en nos pages.
Ce fut ensuite aux Tetra Hydro K, un duo dub steppa originaire de Besançon, d'électriser le public à grands coups d'harmonica, de dubstep et de skanks propres au reggae pour un rendu très riche musicalement. Le show s'est finalement achevé sur la prestation du DJ Fred Balkayou, Franc-comtois délocalisé à Londres, qui a eu tout le loisir de transporter la foule grâce à ses sons oscillants entre swing be bop, électro, sonorité traditionnelles d'Europe de l'Est ou encore arabiques.
Au final, la seconde édition du Mont d'Art aura été une réussite pour l'équipe des Têtes Libres, malgré un public deux fois moins important que l'édition précédente (fichu temps pourri !), qui sont parvenus à proposer un spectacle de qualité et diversifié à un prix largement abordable (autre volonté de l'association), tout en simplicité, convivialité, en mêlant artisanat, animations jeunesses et découvertes locales. L'avenir semble sourire au festival du Mont d'Art qu'on retrouvera avec grand plaisir l'année prochaine.
Crédit Photo : Esther Mariacher, Stéphane Corbeil et Arnaud Groise.
Polly et Scatin.