Rencontre avec Louise, guitariste des Darts…

Ce soir c'est Big Show au Point Ephémère. Darts plus Jackets ! C'est l'occasion pour nous de découvrir un peu l'univers de Louise, guitariste du groupe les Darts sur une quarantaine de dates européennes mais pas que... Elle officie de manière régulière chez les surfeur parisiens, les Wave Chargers. Et vous verrez que rayon rock, Louise a vraiment son mot à dire. On l'écoute...

La Grosse Radio : Salut Lou ! Comment vas-tu ? Pas trop fatiguée par tous ces déplacements ? Tu n’arrêtes pas en ce moment ?

Louise Sordoillet : En ce moment l'alternance avec les Wave  Chargers, mon groupe de surf en France à Paris et les Américaines des Darts avec qui je suis sur le point d’accomplir la quarantième date de l’année ce soir, c’est un peu physique. Donc, oui, j'ai passé pas mal de temps dans les stations-service, les aéroports et j'ai mangé beaucoup de Burger King ces derniers mois mais c'est fun.

LGR : Le plan avec les Darts, ça s’est fait comment ?

Lou : Avant de te répondre précisément, il faut que je te dise que Nicole est une figure du rock garage qui m’a marqué. En 2011, mon père nous a emmené mon frère et moi, à ce fameux concert de Eddie and The Hot Rods à Ris-Orangis, dont j’ai finalement peu de souvenirs… Mais j’ai été longtemps marquée par la performance renversante de Nicole, leader de The Love Me Nots, venus ouvrir ce soir-là. La claque, j’avais 25 ans. Donc, tu vois, le premier contact avec Nicole a été pris il y a longtemps !

Alors, comment ça s'est fait ? En fait, cette scène musicale est quand même un petit microcosme au fond même si Phoenix-Paris, ça fait beaucoup de kilomètres.  C'est par une amie française, Sarah, qui vit à Seattle (elle s'est mariée avec un Américain et s’est installée là-bas). Guy, son mari, organise chaque année un festival, le Freakout Festival de l’autre côté de l’océan où les Darts ont joué il y a deux ans (elles y reviennent jouer cette année, d'ailleurs, au mois de novembre). Du coup, Nicole, la chanteuse organiste des Darts, a rencontré Sarah là-bas et puisqu’elle est européenne, elle lui a demandé si elle ne connaissait pas une fille qui joue de la guitare et qui aimerait tourner avec les Darts en Europe, pour y remplacer Meliza, leur guitariste titulaire. Sarah lui a donné mon contact et c'est comme ça que Nicole m'a appelée sur ses recommandations, ainsi que celle de Samy Khan, qui a réalisé la pochette de leur dernier album « Snake Oil » et précédent bassiste des Wave Chargers qui connait également bien Nicole.

LGR : Meliza, la guitariste américaine, ne pouvait pas tourner ?

Lou : En effet, ce n’était pas facile pour Meliza qui est assez occupée. Elle ne pouvait pas assurer presque dix semaines de tournée européenne en 2023. C’est beaucoup, faut dire ! Du coup on s'est un peu partagé le gâteau et on va même partager la scène du Point Ephémère, ici à Paris, ce soir pour cette date finale, c'est super ! Demain les filles prennent un avion à l’aube !

LGR : Parlons un peu des concerts des Darts. Ce n’est pas de tout repos quand ça saute partout ! D'où vient toute cette énergie ?

Lou : Hé, tu sais, la musique qu’on joue, ce n’est pas du jazz, ça s'appelle du garage punk ! Il faut que ça bouge. J'avais déjà fait du rock'n'roll et du garage mais là je dois dire que c'est une sacrée séance de sport tous les soirs et c'est ça qui me plaît beaucoup dans ce groupe ! Tout est à l'énergie, il y a des soirs faut aller chercher les gens ! Ça me rappelle mes grandes années de sport quand je pratiquais la gymnastique féminine en compétition, un sport des fois vraiment ingrat.

LGR : Maintenant, une petite question que j’avais déjà posé à Nicole lors d’une précédente interview. Les Darts, c’est un budget lingerie important quand même, non ?

Lou : (elle se marre) En effet ! J'ai découvert ça cette année avec les Darts. Nick, mon compagnon, est un peu surpris aussi mais, effectivement, j'ai un peu changé ma garde-robe. J'ai acheté beaucoup de franges des trucs plutôt légers, du noir et aussi des motifs léopard. Donc, j’ai de quoi trouver des solutions pour respecter le dresscode que Nicole ajuste de temps en temps. Et puis c’est pratique pour voyager, les tenues de scène, ça ne pèse pas lourd !

LGR : Plus sérieusement, l'ambiance dans un groupe de filles ? C'est différent ? Tu as déjà fait partie de all girls band ?

Lou : Oui, j'ai déjà fait partie de deux girls band. Le premier s'appelait Cognac Jays. C’était un groupe de garage dans les années 2005 à 2008, que j'ai rejoint. C’était un duo puis un trio et on est devenu un quatuor à mon arrivée avec Flora au chant, Myriam à la basse et Victoria aux fûts. Il y avait beaucoup de pauses clopes et de questions existentielles (rire). Plus tard, on a démarré avec la chanteuse Flora Cahen (toujours active aujourd’hui dans son projet solo Flora Junie) le groupe Junie Jungle qui était aussi un girls band, plus Runaways dans l’esprit, on portait des santiags et on se crêpait les cheveux, je me suis coupé ma première frange à cette époque. C'est vrai qu'il y a un truc assez particulier sans être trop dans une revendication féministe ou quoi que ce soit mais c'est vrai qu’avec les groupes de filles, il y a une ambiance un peu particulière. Il y a beaucoup de sororité, je crois que c'est ce mot-là qu'on emploie aujourd’hui (c'est ma sœur qui me l'a appris). Cette sororité est vraiment basée sur une bienveillance entre nous. C’est juste une manière différente de vivre les choses parce qu’on est entre filles. C’est assez difficile à expliquer, le sentiment profond qu’il véhicule. Ce n'est pas à l'encontre de la gent masculine mais plutôt qu'on se sent des affinités, que l’on partage dans un rapport très horizontal. C'est la fraternité au féminin ! Un peu comme une pyjama party toute la tournée. Tu vois, il y a toujours un truc à partager, un truc fun… On va se démaquiller en buvant un dernier verre qu'on a ramené du concert, on est entre filles.

LGR : Et pour continuer dans cette idée, c’est plutôt facile pour des filles de se faire une place dans ce monde réputé très « macho » ?

Lou : Alors, oui, il y a cette idée-là, mais je dois dire que j’ai été plutôt chanceuse. Je sais que ce n'est pas forcément le point de vue des filles des Darts. De l’autre côté de l’Atlantique, aux U.S, je pense que c'est moins évident de ce faire respecter. Elles le disent elles-mêmes d'ailleurs souvent dans les interviews ; là-bas les femmes sont en train de perdre beaucoup de leurs droits. C'est toujours un peu original de voir une fille qui fait de la guitare mais, si tu regardes la scène rock aujourd'hui, je pense qu'on est véritablement plus nombreuses qu'il y a 10-15 ans ! J'estime que j'ai plutôt eu de la chance et que j'ai plutôt été respectée jusqu'à présent… J’espère que ça va continuer…

LGR : Continuons à parler des Darts. Ça fait déjà pas mal de dates que tu as partagées avec le groupe. Tu dois bien avoir une petite anecdote de tournée à nous raconter…

Lou : Ah ouais ! J’en ai plein mais voici la meilleure ! Ça faisait trois shows que j'étais arrivée sur la première tournée, en Espagne en avril dernier et ça se passait très bien. J'ai un peu dû faire mes preuves, car j'étais la petite française, la nouvelle, « are you ready to be americanized ?» comme elles m’ont dit. Surtout le soir où, rentrées à l'hôtel on avait ramené des vodka orange tièdes. On partageait les chambres à deux, moi je partageais ma chambre avec Nicole comme à notre habitude. Ça, c’est parce que deux d’entres nous ont toujours chaud et les deux autres toujours froid, Nicole sort systématiquement les couvertures des placards en arrivant à l’hôtel lorsque la section rythmique envoie la clim' à 18 degrés toute la nuit. Christina (bassiste) et Mary Rose (batteuse) qui étaient donc ensemble m'envoient un texto me disant ... : « Allez, Lou ! Viens dans notre chambre, on va se démaquiller ensemble et il nous reste les vodka du club  ! ». Donc, je passe une tête dans leur chambre. J'ai squatté leurs lingettes démaquillantes car je n’en avais pas et on a discuté, c’est aussi comme ça que la vie sur la route nous rapproche. Ça s'est bien passé, c’était un peu comme un week-end d'intégration quand tu commences tes études. Et là, Christina est sortie de la salle de bain et m'a dit : « Lou, I have a very serious question here, you have to tell me.  what is this ? » et elle me montre le bidet ! C’est vrai, en Espagne, il y a beaucoup de bidets dans les hotels. Merde, il va falloir que je lui explique ce que c’est qu’un bidet… Elles m’ont posé tellement de questions que j’ai dû regarder sur internet parce que j'avais un peu oublié, moi aussi, son utilisation dans les règles de l’art à ce bidet, finalement… C'était plutôt un truc que j'ai vu dans la salle de bain de mes parents il y a quelques années. Et Christina a continué : « Ouais mais comment ça marche ? ». Je leur ai donc fait un cours sur le bidet : « Bah, tu t'assois et tu vois, ça permet de te faire une toilette de chat ». Elle me dit : « Ouais mais, il faut que tu te déshabilles tout aussi bien… sinon tu t’éclabousses, autant prendre une douche ». J’ai répondu :  « Oui, il faut être un peu habile, certes… ». Et elle continue : « Mais du coup tu t’y assoies dans quel sens, vers le mur ou dos au mur ? ». J’ai répondu : « Ben plutôt face au mur pour pouvoir utiliser les robinets » et elle me répond : « Bah oui mais dans ce sens-là ça ne marche pas, tu te laves à l’envers, pardi ! ». On a éclaté de rire et je crois qu'à partir de ce moment-là tout s'est bien passé, on a rigolé toute la soirée…

LGR : Comment fais-tu pour jongler entre tes deux groupes qui ont pas mal d’actualité en ce moment...

Lou : C’est vrai que je dois pas mal alterner. Je suis disponible avec les Darts quand je ne suis pas avec les Wave Chargers donc c'est assez rythmé. Il faut parfois un peu retourner son cerveau sans trop se poser de questions, passer du son clair et plein de reverb’ du Twin Reverb’ à la distorsion fuzz en fonction du van dans lequel tu te trouves. C’est deux styles différents mais ils viennent tous deux de la même racine, de la même source : c'est le rock'n'roll, c’est une même famille. Et ce sont deux styles qui me parlent.

LGR : Tu parles de famille. La musique et toi, c’est une longue histoire. Ça t’est venu comment cette passion ?

Lou : Comme tu le dis, la musique, c'est beaucoup une histoire de famille. Je dois beaucoup de choses à mon père qui tout d’abord m'a appris les bases de la guitare. Il m'a montré les premiers accords sur les Rolling Stones, les Beatles, les Who… Internet a fait la suite. Il m’a fait écouter beaucoup de musique seventies  quand j'étais jeune, une fois que j'avais fini de jouer avec mes Playmobil dans ses flight cases Gibson velours rose. Et dans le même temps mon beau-père m’achetait tous les magazines GuitarPart à la maison, je n’étais pas malheureuse ! Là, j'ai pris une guitare, j'avais environ quinze ans. Avant, j’avais fait beaucoup de sport… J'ai arrêté le sport en compétition et je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose de ces six à neuf heures par semaine qui ne me servaient plus à rien. Je me suis lancée dans la guitare naturellement parce que c’était l’instrument de prédilection de mon père et que j’avais envie de partager ça avec lui, après quelques années de piano laborieuses. Pendant trois ou quatre ans, je faisais de la guitare tous les soirs, dans ma chambre, de longues heures après le diner, j’ai beaucoup travaillé mon oreille. Jusqu'à ce que le monde invente Myspace. Les réseaux sociaux étaient sur le point d’exploser. Pour moi, ça a été un coup d’arrêt pour la guitare, je commençais à étudier le graphisme et j'ai fini par désigner la page page Myspace de mon groupe à l’époque à longueur de nuit.

A cette époque (entre 2005 et 2010), j’ai évolué au travers de différents groupes ce qui m’a fait beaucoup progresser. Le premier s’appelait Déviation dans lequel j’avais recruté mon frère Victor, mon cousin Etienne et enfin, Amélie, qui deviendra une de mes meilleures amies. C’était l’époque flamboyante des baby rockers, en France, dont certains se rappelleront…

LGR : Quel regard portes-tu quelques 20 ans sur cette vague des Baby Rockers ?

Lou : Comme on dit, ça ne nous rajeunit pas ! Vingt ans après effectivement, c'est comme si c'était hier. On a un peu tous grandi mais on en retrouve encore certains, mais aussi les acteurs de l’ombre, ceux qui ont rendu tous ces concerts possibles, comme Nicolas Ullmann ou Cyril Bodin qui œuvrent toujours infailliblement pour la cause. Ça reste vraiment une petite scène quand même quelque part, ce monde du rock garage. Il y a eu du renouveau depuis et c’est très bien aussi. C’est vrai que moi j’étais à fond dedans à cette époque. On jouait en compagnie des Second Sex, des Naast, des Plastiscines, Mlk… C'était vraiment notre environnement musical de l’époque… On se ruait aux soirées « Rock’n’roll Friday » initiées par Philippe Manœuvre et Rock&Folk  !

LGR : Tu baignes dans ce milieu depuis un long moment déjà. Un question finance. Peut-on vivre de la musique garage ?

Lou : Ça dépend ! On peut le vivre mais je ne sais pas si on peut en vivre. Non, ce n’est pas facile. Personnellement, j'ai un boulot à plein temps à côté comme graphiste, c'est le minimum. Avec mon boulot, j'ai la chance d'avoir beaucoup de temps pour pouvoir associer travail et musique. Ce n'est pas donné à tout le monde parce que quand on a des responsabilités professionnelles au sein d'une entreprise, il faut les assumer. Du coup, je n’ai ni congés ni de vacances, je n’ai plus une seconde de libre ! Mais j’aime l’expression anglaise « a change is a holiday »

LGR : Et parlons un eu peu de tes copines américaines ? Nicole est juge, je crois…

Lou : Oui, c’est ça. Nicole a une carrière de juge. On mène toutes nos activités professionnelles, avec le boulot après les nuits rock'n'roll endiablées sur scène. Même si aux Etats-Unis, c’est un système un peu différent : tu travailles, t’es rémunéré mais si tu es absente tu n'es pas payé donc il faut s'assurer que derrière la musique puisse subvenir relativement ou partiellement à tes besoins. Nicole a toujours eu conscience qu’il faut faire en fonction des plannings de chacun et que nos activités professionnelles respectives sont une chose importante qui fait partie intégrante de l’organisation de leurs tournées.

LGR : Si tu veux bien Lou, nous allons essayer de découvrir un peu ta vie ou en tout cas la partie que tu rends publique sur les réseaux sociaux sur lesquels tu communiques. On te voit partager ta vie avec Nick Jones, un batteur au pédigree long comme le bras et notamment connu pour avoir été une pièce maitresse de la Jim Jones Revue… Vous n’avez jamais essayé de jouer ensemble ?

Lou : Si, on a appelé ça « The Brown Stripes » (rire) et puis c'est resté à la cave… Mais sinon, on « jamme » de temps en temps quand on ne s’engueule pas en chemin (elle rigole). Et on fait des petites soirées familiales dans les Cévennes, l’été. Il y a des couples qui jouent ensemble et des couples qui ne jouent pas ensemble. Nous, ce n’est pas qu’on ne veut pas jouer ensemble mais je crois qu'on est trop occupés chacun de notre côté à faire nos trucs. Ce n’est donc pas évident de donner encore de la ressource artistique pour construire quelque chose musicalement, ensemble. Pour nous, quand on jamme, ça reste, pour l’instant, de l’ordre du divertissement.

LGR : C’est vrai qu’on vous voit très occupés sur les réseaux sociaux. Parfois même on se demande si vous êtes rockers ou cyclistes professionnels ?

Lou : (Elle rigole alors que Nick Jones vient de nous rejoindre) : C’est vrai ! On adore les deux ! C’est un combo assez original hormis le point commun entre le nylon stretch de ma tenue léopard que je porte actuellement et le maillot de cycliste qui est très léger et très respirant. Ce sont deux passions qui s'entendent bien et Nick est fan de vélo effectivement ! A cause de lui, j'ai dû acheter mon propre vélo de route et tout un attirail de cycliste aussi…

Nick Jones : Tu sais, musique et vélo peuvent parfois avoir énormément de liens. Avec Lou, on a fait beaucoup de vélo ensemble, plus que du rock ‘n’ roll…

Lou : c'est vrai qu'on en fait un peu moins en ce moment mais quand il m'emmenait dans les montagnes j'ai pensé à balancer mon vélo plusieurs fois dans la vallée (Nick se marre), surtout à midi pétante sous trente degrés dans une montée à 10 %. Un jour où j’ai râlé un peu fort, une voiture se s’est arrêtée pour me demander si je voulais qu’on me reconduise en bas de la montagne ! Oups ! Grimper, c’est dur, mais j’en ai tiré un vrai enseignement mental, je me suis forgée la tête. Mais voilà, le vélo, c'est sa passion et je la partage… J’aime les challenge !

Nick : Tu sais, les deux passions sont très largement compatibles. Je pense que faire un concert de rock s’apparente à une séance de sport. Si tu n’es pas en bonne conditions physique, surtout pour un batteur, impossible de faire un bon concert. Il existe un très bon bouquin qui parle des liens entre la condition physique le sport et le rock ‘n roll. C’est un des premiers tour manager des Clash, Johnny Green, qui l’a écrit. Ça s’appelle Push Yourself Just A Little Bit More. Son analyse y est vraiment très pertinente.

LGR : Donc avec Nick, ça sera plutôt vélo que rock ‘n’ roll mais coté musique comment peut-on voir l’avenir de Lou ?

Lou : Alors d’abord ce soir, je vais finir la tournée 2023 des Darts, je vais faire quelques morceaux avec les filles pour cette dernière date de tournée qui sera la première où nous jouerons à cinq pendant quelques morceaux. Je tiendrai la guitare et je fais aussi quelques chœurs avec Christina.

Les Darts ont déjà enregistré leur prochain album qui s'appelle Boomerang qui sortira au printemps 2024 normalement. On y retrouve le line up original, 100 %  américain. Nicole m’a demandé de réaliser leur pochette, on a beaucoup travaillé là-dessus dans le van entre les concerts. Tu vois, il y a toujours des surprises avec les Darts.

Et avec les Wave Chargers, on a notre second album « Caravelle » qui est sorti en juin 2022 et la suite doit s’écrire !…

LGR : C’est de la surf music ou du jazz, il passe en boucle sur FIP ?

Lou : (Elle se marre) … C’est de la surf mais on leur a dit que c'était du jazz. Ils nous ont crus et effectivement on est souvent sur FIP et on les remercie beaucoup d'ailleurs. Ils nous ont toujours continuellement soutenus. Du coup, il va falloir qu’on bosse sur son successeur avec les Wave Chargers.

LGR : Et pendant ce temps, Nick tu travailles aussi sur plusieurs projets musicaux ?

Nick : Yes, j’ai deux projets rock’n’roll actuellement. Un projet qui s’appelle The Cushings avec lequel nous sommes en train d’enregistrer en ce moment. Et un autre qui s’appelle The Not et qui a sorti son premier EP en Février, « Say Yes to the Not ».

LGR : Une petite question pour Nick, dans quel groupe as-tu préféré jouer dans toute ta carrière ?

Nick : Avec Jim Jones Revue, c’était un phénomène exceptionnel. Il y avait des fans partout. Nous jouions dans de très grandes salles, nous avons parcouru l’Europe. C’était vraiment des moments très excitants mais c’était aussi physique et compliqué à gérer émotionnellement. Mais le groupe avait vraiment une très chouette énergie. Dès la première fois ou nous avons joué ensemble, nous avons senti cette énergie, ce feeling qui se dégageait. Ça faisait partie intégrante du groupe, c’était son ADN. On le ressent particulièrement sur le premier album à la production très brute. Parfois même un peu trop pour certaines personnes qui ont préféré les productions un peu plus soignées qui sont arrivées par la suite. Mais à ce moment nous adorions cette énergie limite punk et puis nous étions tenus par le temps. Le claviériste, Elliot, avait d’autres engagements et il fallait faire vite pour les enregistrements. On a fait super vite dans un endroit petit et sans climatisation. C’était chaud ! Mais durant 9 ans, cette énergie folle ne nous a quasiment jamais quittés.

Avant, dans les nineties, j’avais un autre groupe Heavy Stereo. On a joué dans de gros festivals avec ce groupe, on a ouvert pour de très grandes stars. Mais ça n’a duré que trois ans par rapport à la Jim Jones Revue qui a été active pendant plus de 9 ans.

Et bien sûr, maintenant je suis très heureux de jouer avec mes deux nouveaux bébés, mais nous n’en sommes qu’aux balbutiements, nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve.

LGR : Tu suis toujours ce que fait Jim Jones actuellement ?

Nick : Oui, sa dernière formation s’appelle Jim Jones All Stars, on y retrouve Gavin Jay le bassiste de la JJR et Elliott Mortimer, le premier clavier de la Revue. Trois JJR originaux dans le Jim Jones All Stars. Mais ils font des choses assez différentes de la Revue, plus orchestrées, il y a un deuxième guitariste, des choristes féminines, il y a plus de musiciens sur scène avec des cuivres parfois. Le batteur jouait dans The Heavy. C’est vraiment un chouette groupe.

LGR : Après toutes ces questions, on a l’impression de faire un peu partie de votre famille rock ‘n’ roll. Merci pour ce partage. Lou, on va te laisser le mot de la fin. Veux-tu répondre à une question que personne ne te pose jamais ?

Lou : Ah c’est difficile ça ! Moi j’aimerais bien répondre à la question : « Qu'est-ce qui motive cette passion pour la musique et cette envie de toujours se donner à cent pour cent ? » Et je répondrais un truc du style...

C’est vrai que la musique est souvent considérée comme une passion, on y trouve une histoire culturelle, un aspect artistique ou simplement divertissant. Mais pour ma part c’est le live, la performance physique ou scénique qui s’associe à celle-ci qui est pour moi le point de pivot. Il y a là un truc similaire aux sports en compétition. Ce que j'aime beaucoup, c'est que ça te pousse toujours dans tes retranchements.

Il y a cette phrase de David Bowie que j’aime bien « Si tu te sens en sécurité dans la zone où tu travailles, c'est que tu ne travailles pas dans la bonne zone.  Dépasse peu ta zone de confort, quand tu te trouves alors juste en dehors de ton élément, c’est là que tu es sur le point de faire quelque chose de super excitant ».

Devant une ou devant cinq cents personnes, il faut donner pareil. Dans le contexte garage punk, c’est encore plus indispensable. Ça va au-delà de l'amour que t'as pour la musique point barre ! C'est vraiment un état d'esprit et j’aime valoriser l’aspect scénique. A côté il y a le studio, mais c'est presque un autre métier. Pour la scène, il faut être échauffé et prêt. C'est comme le sport, mais voilà il faut être constant, bien se connaître et prendre soin de soi . Et ça moi ça me plaît énormément !

Il ne reste plus qu’à remercier Lou et Nick pour leur disponibilité ainsi que Virginie Bellavoir, attachée de presse, qui a rendu ce moment possible.

Et on vous laisse le lien pour aller jeter un œil au live report du concert des Darts…



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