Amatorski – Tbc

Fan de rock'n roll pur et dur s'abstenir. C'est un écrin de douceur que vous allez découvrir ici, avec le premier album Tbc du groupe Amatorski, une formation désormais phare chez nos amis belges. Dans les bacs depuis déjà 2011, cette pépite de mélancolie traverse seulement la frontière sous la forme d'une édition spéciale contenant également leur premier EP Shame Stars We Shared; une couverture internationale permise grâce au contrat que le quatuor a signé courant 2012 avec le label belge Crammed Discs. Nominés pour le meilleur album, la meilleure pochette et le meilleur groupe alternatif aux Belgian Music Industry Awards de 2011, décrit comme «la perfection sous toutes ses formes» par le magasine hollandais OOR, il était temps que La Grosse Radio jette un coup d'œil sur ce phénomène.

Mais avant toute chose, décryptons le. Amatorski, formé en 2010 par la chanteuse Inne Eysermans (guitare et clavier), Sebastiaan Van Den Branden (guitare et voix), Hilke Ros (basse et synthétiseurs) mais aussi Christophe Claeys (guitare), s'est très vite imposé sur la scène belge lorsque, après la sortie de leur premier EP, «Come Home», une chanson très émouvante inspirée de lettres échangées entre les arrières grands parents de la chanteuse durant la seconde guerre mondiale, a été choisie pour vanter les mérites d'une eau minérale au cours d'une campagne publicitaire. Entre chansons d'amour et paysages sonores envoûtants, le groupe s'est créé un univers unique et original reconnaissable entre mille.

Il y a tout d'abord la fragile voix d'Inne Eysermans, autour de laquelle gravitent toutes les pistes de l'album, qui nous chuchote de douces paroles pleines de chagrin écrites par elle-même, et qui, même si elle n'est pas toujours juste, donne une réelle identité aux chansons. Mais il faut compter également avec la composition musicale, délicate et mystérieuse, de chaque pistes. En effet, Amatorski regorge de ressources pour ce qui est surprendre l'auditeur. Que se soit avec une pointe de lyrisme par là, un soupçon de symphonique par ici ou un effet électronique simplement hallucinant, le groupe créé toujours tout un univers au détour de chaque morceaux et suscite de plus en plus l'engouement. Ajoutez à cela une production juste comme il le faut, ni dans la surproduction ni dans l'amateurisme (l'album a été mixé à Londres par Darren Allison notamment connu pour son travail avec Efterklang ou The Divine Comedy) et vous obtenez une galette à la cinquième place des charts en Belgique.
 

Amatorki

Pour ce qui est de l'album, distribué par Wagram, il reste dans la lignée de The Same Stars We Share, quoi que plus travaillé au niveau des arrangements et allégé par l'utilisation de cuivres et de cordes. Composé de 7 pistes, que l'on devine très personnelles, il ouvre pour l'auditeur une parenthèse poétique où se mêlent pop raffinée, acoustiques et délicieuse orchestration. Après une piste uniquement musicale «Fading» qui résonne comme une berceuse pour enfant et qui plonge l'auditeur dans une bulle intimiste et nostalgique jusqu'à la note finale de l'album, c'est sur «Soldier», que l'on entend enfin la douce voix d'Inne à fleur de peau, tantôt secondée par celle de Sebastian pour plus de profondeur, et que la musique d'Amatorski prend toute son ampleur. Les morceaux s'enchaînent ensuite dans une parfaite harmonie, légers, romantiques, planant et qui, paradoxalement, prennent de temps à autres à la gorge. On retiendra tout de même les envolées lyriques sur «Never Told» faisant terriblement penser à une chanson des Portishead ou même d'un groupe comme The XX, ainsi que le joyeux bordel, composé de percussions et de coups de cymbales, arrivant au milieu de la sixième piste, «8 November», et qui réveille l'auditeur qui s'était laissé glisser dans un abîme de nostalgie. Nostalgie, d'ailleurs déjà présente sur la pochette où l'on peut voir deux sourire d'enfant en noir et blanc, vintage. Et puis on arrive à l'ultime piste de la galette : «22 Februar», qui avec, elle aussi, son air de mélodie enfantine saupoudrée de quelques notes de trompette clôt cette parenthèse éléctro où s'entrecroisent trip-hop et pop groovie toute en douceur et mélancolie. La boucle est bouclée. Au final, un album maîtrisé et original, pour une formation dont le nom veut pourtant dire «amateur» en polognais.

Quant à leurs prestations sur scène, qualifiés, par exemple, lors du festival de Reesperbahn par les Inrockuptibles de «raffiné, délicat, mélodique, subtil : le plus beau concert de la soirée», elles apportent encore une autre dimension, cette fois-ci plus planante, à l'univers musicale du groupe. 
Vous pourrez d'ailleurs les retrouver en concerts aux dates suivantes :

Le 30 Juin au festival Genk on stage en Belgique
Le 27 Juillet au Burning Eagle festival de Reutlingen en Allemagne
Le 3 Août au Dranounter Festival en Belgique
Le 9 Août 2013 au Lethargy Festival de Zürich en Suisse.
 


Tracklist :
Fading
Soldier
Never Told
Peaceful
22 Februar (paroles de Melissa Herrera Crespo)
8 November
The cheapest soundtrack (avec Linus De Smet à la trompette)
 

Bonne écoute ! 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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