10 ans. Ça faisait 10 ans que The Hives n’était pas venu poser ses amplis à Toulouse et 10 ans que le groupe de Pelle Almqvist était attendu comme le messie par toute une horde de fans déjà prêts à en découdre. C’est d’ailleurs pour ça que la salle du Bikini affiche complet et qu’il faut jouer des coudes pour pouvoir s’approcher des barrières du devant de la scène. Ça va être sportif !
De leurs côtés, forts d’un nouvel album en poche, The Death Of Randy Fitzsimmons, sorti en août 2023 sur leur propre label, les Suédois sont en pleine tournée européenne et déjà bien en jambes. Oui, ça va être sportif... !
BRATAKUS
Mais avant de retrouver nos amis suédois, c’est à Bratakus que revient la lourde charge de lancer les hostilités. Tout droit venues d’Écosse, les deux sœurs Breagha Cuinn (chant, guitare) / Onnagh Cuinn (basse, chant) viennent proposer ce soir leur punk rock engagé et enragé. Évoluant dans une configuration simple en duo avec une boîte à rythme, le duo ne fait pas dans la dentelle, ni dans la fioriture. En effet, le groupe balance des morceaux qui fleurent bon le riot grrrl en convoquant dans ses compositions l’aura des Bikini Kill, Brat Mobile ou autres L7 des débuts. C’est primaire, corrosif et politiquement engagé. Bref, ça tape (fort) là où ça fait mal avec des titres comme « Real Men Eat Meat », « No More Love Songs » ou « I Know Nothing » tirés, notamment de l’album Target Grrl.
Bratakus à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
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Mais malgré toute la bonne volonté et le côté engagé de leur musique, les sœurs Cuinn ne parviennent pas tout à fait à rallier le Bikini à leur cause, notamment du fait de morceaux qui tournent un peu trop en rond dans leur construction (« The Half Woman », « The Hearse Song »). De plus, le fait d’’expliquer entre chaque titre, le combat qui a motivé la chanson (le droit des animaux, la représentation des femmes dans le rock, le patriarcat etc.) casse le rythme du concert. C’est assez dommage car Bratakus porte un discours intéressant accompagné d’une musique à la manière d’un coup de poing, mais il manque cette petite étincelle pour mettre véritablement le feu aux poudres... Après environ 25 minutes de set, les deux sœurs se retirent de scène sous de copieux applaudissements. Voilà un groupe à surveiller de près et à revoir dans quelques temps !
Setlist Bratakus :
- Final Girls
- Real Men Eat Meat
- Turnstile
- Hypocritical
- No More Love Songs
- The Half Woman
- The Hearse Song
- I Know Nothing
- High Headed Woman
- Cut Us Down To Size
THE HIVES
Après quelques minutes et une intro calme au piano, les Suédois foulent enfin les planches du Bikini avec leurs costumes noir et blanc phosphorescents. Mais le public a à peine le temps d’acclamer les héros de ce soir qu’ils lâchent un « Bogus Operandi » des familles, issu du dernier album. Dès les premières minutes, on sent que The Hives sont en grande forme et qu'ils comptent nous en mettre plein les yeux et les oreilles. Ainsi, dès son entrée en scène, le survolté Pelle Almqvist fonce vers le public pour aller chanter au niveau des barrières, monte sur un retour pour mieux en sauter et arpente la scène de long en large. Le groupe est déjà à 100 à l’heure alors que le concert vient à peine de commencer... Quelle belle entrée en matière !
De son côté, le guitariste Nicholaus Arson est lui aussi en grande forme et ne manque pas d’haranguer le public dès que l’occasion se présente (c’est-à-dire souvent). L’audience du Bikini ne se fait pas prier pour faire honneur à The Hives en bougeant dans tous les sens, notamment dès les premières notes du costaud « Main Offender » qui mettra tout le monde d’accord.
The Hives à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
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Comme de bien entendu, le groupe met à l’honneur ce soir The Death Of Randy Fitzsimmons avec pas moins de six morceaux du nouvel album à l’instar de « Bogus Operandi », « Rigor Mortis Radio », « Stick Up », « Trapdoor Solution », « Countdown To Shutdown » et l’excellent « Smoke & Mirrors ». Et force est de constater qu’en plus de bien passer l’épreuve du live (notamment « Countdown To Shutdown »), le public connaît d’ores et déjà les paroles. De futurs classiques en concert ? Peut-être bien, oui...
Cependant, le groupe n’oublie de parsemer ici et là sa setlist d’hymnes toujours aussi percutants comme « Main Offender », « Walk Idiot Walk » ou « Go Right Ahead ». Autant dire que le public réagit au quart de tour pour gueuler à gorge(s) déployée(s) les refrains. Ça bouge pas mal dans le pit et les slams s’enchaînent à une vitesse grand V au grand dam de la sécurité du Bikini postée entre la scène et la barrière.
The Hives à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Qui plus est, le terrible Pelle Almqvist prend lui aussi un malin plaisir à chanter dans le public, serrer des mains au niveau de la barrière et sauter dans la foule. À ce titre, tel un Moïse des temps modernes ouvrant les eaux , le chanteur va se jeter dans l’arène du Bikini, traverser la salle et scinder le public en deux puis le faire asseoir au sol... avant de le faire exploser sur un « Tick Tick Boom » final qui va laisser des traces ! Ouch !
Au final, il aura fallu seulement 1h10 pour que les p’tits gars de The Hives mettent le public du Bikini à genoux et complètement K.O devant une telle prestation à l’énergie. Malgré ce temps de jeu assez court pour une tête d’affiche, les suédois ont su mettre en place un set efficace, puissant et d’une redoutable maîtrise. Voilà l’un des meilleurs concerts de 2023 ! Espérons maintenant que le groupe revienne de par chez nous avant une dizaine d’années !
Setlist The Hives :
- Bogus Operandi
- Main Offender
- Walk Idiot Walk
- Rigor Mortis Radio
- Good Samaritan
- Go Right Ahead
- Stick Up
- Hate To Say I Told You So
- Trapdoor Solution
- I’m Alive
- Smoke & Mirrors
- See Through Head
- Countdown To Shutdown
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- Come On
- Tick Tick Boom
Un grand merci à Annabelle ainsi qu'à toute l’équipe du Bikini
