Shaolin Temple Defenders au New Morning (15.05.2013)

Shaolin Temple Defenders, neo-vintage !


Shaolin Temple Defenders qui n’en est pas à son coup d’essai sur son terrain de jeu favori, la scène, présentait son album From the Inside, le 15 mai dernier au New Morning à Paris. De la soul, de la soul, du funk, du funk,… mais pas que…

Brother Lion le chef de file et chanteur du groupe est très inspiré par James Brown. S’il invoque les esprits de la soul, il convoque aussi les beats du rap dans l’enceinte du temple.

Ce soir, les sept bordelais vont se déployer en rangées sur la scène, étroite. Pierre Petit à la guitare et Jérémy Ortal  à la basse formeront le couple rythmique, tandis que Laure Fréjacques  à la trompette et Vincent Le Fort au sax formeront la paire section cuivres. Cédric Lacaze pilote l’indispensable orgue Hammond et Mickey Fourcade est installé derrière la batterie. Brother Lion, au centre orchestrera avec son tabourin. Leurs tenues lorgnent du côté Tarentino : Reservoir Dog ou Pulp Fiction. Le public, lui, a revêtu ses habits de tous les jours.

L’assistance n’est hélas pas au rendez-vous avec un tiers de la salle occupée. La fosse peine d’autant plus à se remplir que les accueillants sièges et tables de bistrot du lieu - si proches du bar ! - seront les premiers investis.

Shaolin soul

"It’s so easy" ouvre le bal, et le public qui réagit bien s’avance maintenant jusqu’à la fosse. Les effluves de James Brown qui habitent "Keep this funk on a roll" font monter d’un cran l’expressivité du chanteur. La place accordée aux musiciens propre à cette musique est respectée à l’instar du long chorus guitare rejoint par les riffs de cuivres qui nous entraîneront vers un autre titre de l’album "I’m gonna be fine", pause soul ballade.
Le band sans doute déjà rompu aux petites scènes adopte astucieusement une scénique, guitares et cuivres par paires et en décalés.
Un hommage aux Beatles sous la forme d’un medley réunissant "Get Back" et "Taxman" nous soustraira à From the Inside. Le titre va évoluer de soul en funk, Brother Lion davantage dans le registre de voix rock Lennon. Cette plage musicale en préfigurera d’autres, aux allures de jam et auxquelles le public adhère à fond.

Shaolin rappe

"Gardiens du Temple de la Soul", c'est ainsi que le leader du groupe présentera à maintes reprises leur vocation. La soul, c'est sous ses différentes déclinaisons qu’il va nous la présenter comme étant ‘’une grande famille’’.

Ainsi, l’ exécution des titres hors albums marquent un tournant dans le concert. Le leader appelant Julien Grenier aux platines pour scratcher, c’est sur un morceau de hip-hop et optant pour un phrasé rap, exécuté de façon magistrale, que Brother Lion va se distinguer.
Quittant From the Inside, le Lion va sortir de sa cage. Par contraste, la voix du chanteur auparavant semblait étriquée, elle paraît maintenant se libérer. Il emmène le morceau dans différentes atmosphères et les cuivres raccordent le tout sur le funk. Commencée dans le registre hip-hop cette longue plage va se poursuivre de nouveau en soul funk intense. La part finale laissée à l’orgue Hammond lui confère une juste respiration. Puissant. Magique. Le public aura participé, chantant, pris en main par le leader. Se resserrant dans la fosse il s’exprime maintenant avec force acclamations.

Un autre moment avec guest nous entraînera en dehors de l’album. Brother Lion présente Arnaud Fradin guitariste du groupe Malted Milk. Il sera invité à prendre les rênes sur un titre au cousinage de B.B.King, Stevie Ray Vaughan et Robert Cray (à découvrir absolument !) puis il sera rejoint sur le titre suivant par le chanteur.

Le partage de la scène dont Shaolin Temple Defenders fait un leitmotiv est sans conteste un rendez-vous de gens de talent.

Une transition de deep funk 70’s "Funky superfly", aux influences affichées de James Brown, toujours, avec Julien Grenier, cette fois, à l’orgue Hammond, rivalisant avec l’organiste en titre, signera le retour de l’éxécution des titres de l’album.

 



"A lil’bit of lovin", aux accents funk,pop, le très nuancé "Spirit of the soul", ballade, soul et funk, où le chant scandé de Brother Lion fait encore des merveilles. La salle qui ne se fait pas prier alterne le gimmick de cette chanson "S.O.S, S.O.S..."

C’est avec plus de douceur que le concert va tirer à sa fin avec la jolie romance "Something to share" que l’auditoire reprend en chœur et où les couples se rapprochent.

Un inévitable rappel permettra de ne pas faire l’impasse sur "Kung Fu Fighting" (Carl Douglas), l’une des rares reprises du disque.

"The Inside Man", Brother Lion, tire sa révérence laissant le band nous insuffler un rab de funk avant que le guitariste ne donne le la de départ final.

On aura vécu une chaleureuse soirée et assisté à un concert fidèle à la musique dont Shaolin se font les ambassadeurs. Ils sont bons. Mais surtout, ils sont excellents lorsqu’ils visitent les divers courants musicaux actuels hip-hop, rap et qu’ils les combinent avec la soul-funk "classique". D’où une frustration résiduelle. On aurait voulu que cette réelle identité soit davantage affirmée et ne soit pas qu’esquissée.

Le cinquième album est en préparation, peut-être exaucera-t-il ce souhait ?

STD est actuellement en pleine tournée estivale, il y a pas mal de dates sympa pour se faire une idée. Vous trouverez les infos sur leur site.

Album From the Inside,
Paru le 26 février 2013.
Label : Soulbeats Records

 



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