Ca y est, ils sont de retours, les australiens déjantés d' Empire Of The Sun, toujours aussi bien habillés sur la pochette de cet Ice On The Dune qu'on attend depuis cinq ans déjà !
Il faut dire qu'après la quasi-perfection electro pop-rock de leur premier album, Walking On A Dream, les deux trublions partaient avec un sacré handicap. Eh oui, comment faire un disque aussi réussi que leur précédent opus, et comment se renouveler dans un genre qui s'est maintenant institutionnalisé ?
L'attente apparaît alors amplement justifiée, surtout lorsqu'on fricote avec de la pop de haute volée, accompagnée par un univers-concept aussi kitchos que fascinant. Pour ce qui est de l'univers, la transition est une réussite, continuant sur la même lancée tout en incorporant de nouveaux éléments. Et pour ce qui est de la musique...
Tout semblait bien parti, pourtant : un premier single sympathique, des nouveaux visuels bien cools, une intro cinématographique (Lux) qui promettait une poussée du concept au niveau musical, soit quelque chose de plus fou, de plus alternatif, se rapprochant plus volontiers d'un David Bowie que d'un Lady Gaga. Perdu ! Ice On The Dune n'est ni plus ni moins qu'un gros pétard mouillé !
Mais où diable sont passées les mélodies enchanteresses, les refrains inoubliables, les morceaux qui se frottaient gentiment à l'expérimental comme "Swordfish Hotkiss Night" ? Pourquoi tout sacrifier au sacro-saint mixage et au poum-tchac débilisant à la sauce David Guetta ? Pourquoi seulement une poignée de chansons restent à peu près écoutables ("Alive", "I'll Be Around", "Keep A Watch"), quoique bien moins inspirées que celles présentes sur le précédent opus ?
La réponse est assez simple. Plutôt que de miser sur une avancée artistique, le groupe a préféré garder ses acquis et jouer la sécurité. En clair, on va pas chercher à faire mieux, mais plus commercial, et donc plus mainstream.
C'est la mort dans l'âme qu'on écoute la destruction de ce groupe qui promettait pourtant de beaux lendemains à la pop mais qui comme beaucoup d'autres avant eux ont sérieusement manqué d'audace et ont tout sacrifié en espérant atteindre le sommet des charts !
