Pas un top, pas un classement, simplement les choix de la rédaction. Des albums nous ayant marqués cette année, il y en a eu pas mal, d'autres auraient pu être là aussi, personne n'a démérité. Courage aux artistes pour défendre chaque jour leur musique sur scène et dans les médias, les temps sont compliqués.
Je profite de cet article pour vous annoncer que La Grosse Radio change de Bureau. Sont nommés : Yann Landry, Président, Félix Darricau, Vice-Président, Davy Sanna, Secrétaire, CharlieDub, Trésorier. Ils sont accompagnés dans leurs fonctions au sein d'un bureau élargi par Gregor Samsa, Julie Lafontan et Sana BenSalah. (nouvelles adresses de contacts par ici)
Nous adressons nos plus profonds remerciements à l'équipe originelle, fondatrice de notre cher média qui a fêté ses 20 ans en octobre, et qui vient d'annoncer son départ : Tonton Mallis, Mag, Crash et Mika. Merci d'avoir tenu la barque autant d'années contre vents et marées, fait bouger pal mal de lignes, défendu becs et ongles les droits des artistes, et fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Merci infiniment.
Yann Landry
Par la Rédaction : Yann, Davy, Florentine, Gregor, Damien, Le Mad, Aude, Félix.
Rival Sons - Darkfighter
Mise à part la faute de goût ultime du tigre sur la pochette, il n'y a rien à jeter.
Rival Sons - Lightbringer
Mise à part la faute de goût ultime du tigre sur la pochette, il n'y a rien à jeter.
Algiers - Shook
A "classe moderniste" dans le dictionnaire, il y a une photo d'Algiers.
La Jungle - Blurry Landscapes
Le duo belge continue de semer des embûches sur la seule piste traversant la brousse. Blurry Landscapes est rapeux, agressif et bordélique, parsemé de séquences corrosives émises par le synthé de Belzébuth himself, mais pousse sauvagement à la danse à l'occasion de quelques saillies teuf-punk. Tribalo-matic : on se sent l'obligation d'inventer de nouveaux qualificatifs pour ce groupe à la personnalité unique.
Breaking Fuel - Make Our Delay Great Again
Sorti en toute fin d'année, Make Our Delay Great Again est l'équivalent musical du but de Brighton contre l'OM à la 88ème, celui qui déglingue le classement au dernier moment. Sauf que là, on est content. Des structures gaga, des rythmiques fracturées, qui pour autant n'empêchent en rien l'émergence de mélodies envoûtantes dans lesquelles on se perd volontiers : une composition ultra-créative qui console Bordeaux de sa 17ème place de ligue 2.
Servo - Monsters
Monsters frappe avec une autorité sidérante. Les ambiances sont noires, opaques, épaisses comme le café hard core de tonton, qui a perdu ses papilles gustatives pendant son service militaire, tandis que la voix nous attire pernicieusement à elle, en mélodies addictives et occultes. C'est violent, c'est amer, ça nous fait mal, et pourtant on y retourne - c'est que déjà tout petits, on aimait bien les monstres.
Daiistar - Good Time
Du psyché épais et entraînant, frais comme un kiri qui sort du frigo. Une voix nonchalante, des guitares acidulées, et une section rythmique posée sur les rails d'un chemin de fer de campagne, on est dans du typique Fuzz Club Records, mais avec le petit supplément attachant qui fait virer l'enthousiasme à l'obsession.
King Gizzard and the Lizard Wizard - The Silver Cord
Ca n'est pas vraiment l'un des meilleurs albums de 2023, et pour reprendre une tournure populaire, ça n'est même pas le meilleur album de King Gizzard cette année (on s’ets quand même mangé l’épique PetroDraconic…) ; mais l'exercice de style est une réussite franche, et franchement trop rigolo, preuve que l'univers du groupe est régi par des lois physiques d'une grande élasticité. La version longue pourrait durer 8 jours qu'on ne s'en serait pas rendu compte.
Holding Absence - The Noble Art Of Self Destruction
Le groupe originaire de Cardiff a sorti son meilleur album en date cette année, avec un disque des plus passionnants. On y découvre une facette d'Holding Absence plus rock, plus introspective, tout en gardant des influences post-hardcore et metalcore. Le tout porté par la voix angélique et surpuissante de Lucas Woodland.
Enter Shikari - A Kiss For The Whole World
Un groupe qui ne cesse de se réinventer à chaque album ! Enter Shikari régale avec cet opus qui résume parfaitement sa carrière : des morceaux lourds, puissants, avec des refrains qui fédèrent. Si les anglais étaient plus metal à leurs débuts, là, ils prouvent que c'est inutile de les mettre dans des cases puisque les influences sont nombreuses et variées.
Maneskin - Rush
Un des jeunes groupes de rock les plus prometteurs ! Alors qu'ils se sont fait connaître pour leur performance à l'Eurovision, les italiens ne déçoivent pas avec un album de rock comme on les aime, et en plus avec des paroles chantées en italien pour certains titres. De belles balades également, mais surtout des riffs frais et qui restent en tête pendant des heures.
Foo Fighters - But Here We Are
Un hommage magnifique à Taylor Hawkins tout simplement. Dave Grohl à son apogée, avec un chant rempli de nostalgie, authentique et qui prend aux tripes. Foo Fighters au meilleur de son art.
Nothing But Thieves - Dead Club City
Comment décrire cet album ? Quand on l'écoute, on se croirait dans le futur mais avec des sonorités tellement années 80/90. Un synthé généreux, des riffs accrocheurs à souhait, une production aux petits oignons.
Archi Deep - What's Our Name
Un concentré d'énergie pure et dure balancée par un duo infatigable. Un album rock-pop-blues complètement fracassant. Leurs arrangements finement chromés, leur fuzz artistiquement décoiffant et leurs refrains joyeusement pogotants donnent envie de passer ce deuxième album en boucle.
Thumpasaurus - Hard
Un album parfait pour retrouver une vigueur adolescente jamais perdue grâce à l'énergie foutraque et bariolée de Thumpasaurus. Ya des cuivres, de la pop, du funk, des disto, des chœurs, de la berceuse, de la réveilleuse, des guitares et des textes hautement philosophiques... bref, ya tout, ya Thump'.
Volkor X - The Loop
Avec The Loop on est expédié dans un voyage spatial immersif, entre bande-son et narration. On suit ainsi l'astronaute qui dialogue avec son ordinateur de bord et on tremble avec elle aux sons post-tout du synthwave expérimental. Un album dans lequel se plonger si on aime la SF, les nappes de synthé et qu'on nous raconte des histoires.
Dye Crap - Life Is Unfair
Des jeunes néo grunge, pour s'enjailler proprement (ou pas) avec un bon son qui gratouille. Un album pour les vieux désabusés qui sont restés assez jeunes pour savoir que puisque la vie n'a aucun sens, alors on va aller par là.
Kill The Princess - Bitter Smile
Un album de combat avec du vrai rock qui en a dans la guitare.
Dead Chic - The Venus Ballroom
Du heavy blues franco-britannique. C'est à la fois chic et brut, raffiné comme une soirée mondaine et sauvage comme des vastes espaces désertiques. Une voix rocailleuse qui susurre des mélodies
chamaniques, des percussions d'un autre temps, des effets scintillants et des envolées mélodiques travaillées. On attend une version longue, une version très très longue, pour fournir la bande-son de l'année prochaine pourquoi pas ?
Lisatyd - Life is Shit And Then You Die
Un titre de premier EP qui sonne bon la rébellion adolescente, le grunge et les sonorités poisseuses. Le quatuor nous propose pour cette première création un pot-pourri de tout leur savoir-faire, et on attend impatiemment la suite. Des rythmes qui marquent, des refrains qui sonnent, des riffs qui résonnent, et une grosse envie de festoyer pour contrecarrer l'effondrement.
Supersonic Revolution - Golden Age of Music
Pas de grosse surprise pour les fans d'Arjen Lucassen, mais un bel album qui célèbre le rock, le vrai, celui des années 70, des Beatles, de Bowie ou de Deep Purple. Un bel hommage à une époque fondamentale, le tout enrobé d'un orgue hammond puissant qui crache ses poumons.
Steven Wilson - The Harmony Codex
Chaque album de Steven Wilson est un petit bijou de production et de génie. Moins pop que le précédent, toujours très audacieux, le roi du prog continue son chemin en se réinventant constamment.
Green Lung - This Heathen Land
A la frontière entre le metal, ce groupe de stoner/doom mérite le coup d'oeil. Pour ceux qui regrettent la direction pop prise par Ghost, on retrouve ce côté occulte et malsain tout en parcourant les landes anglaises à la recherche d'un folklore oublié.
D'Virigilio, Morse & Jennings - Sophomore
Sans révolutionner le prog, sans s'éloigner du premier album qui était une bulle de fraîcheur, Sophomore a le mérite d'aller un peu plus loin dans les sentiments : après le boeuf entre potes à la guitare sur une plage, on est plus dans une fin de soirée mélancolique. Attention certains morceaux catchy pourraient vous rester en tête pendant longtemps !
Moon Safari - Himlabacken Vol 2
Un autre album qui ne va pas révolutionner le prog, c'est du pur Genesis, Europe, Van Halen, Yes des années 80 mais bon dieu que c'est bon. La production est magique, les compos font du bien, les harmonies sont à tomber : c'est l'album feel good de cette fin d'année un peu terne.
Johnny Montreuil - Zanzibar
Troisième épisode de la trilogie du Narvalo City rockerz from Montreuil City. Et franchement là, il nous a pondu son beau, pas si brutal et beaucoup moins truand que bien des productions made in France… Un petit bijou de rock n’roll banlieusard mi Cash, mi Renaud de la grande époque, produit par Jean Lamoot (Noir Dez, Bashung).
Ha The Unclear - Handprint Negatives
Quel goût peut bien avoir l’Indie pop en Nouvelle Zélande ? The Wombats, Courtney Barnett nous ont donné un aperçu plutôt corsé. Ha The Unclear, un quatuor natif d’Auckland, font eux dans l’orfèvrerie et le bonbon acidulé.
Monsieur Paul et ses solutions - Surréaliste et fantasmagorique
Avant de perdre ses lunettes dans un atoll, Antoine avait ses problèmes. L’ex- Sunmakers Billy Dorados - aka Monsieur Paul pour ce nouveau projet - n’est pas un yé-yé bêlant et il a trouvé ses Solutions pour continuer à prêcher la bonne parole du garage Sixties à la française !
John Wayne Supermarket - Les plus grands succès
Attention, album à ne pas mettre entre toutes les oreilles. En ces temps pourris où la valeur travail reprend dangereusement le dessus, cet opus presque Dadaïste est un délicieux hymne à la paresse, l'œuvre d'un douanier Rousseau de la pop tropicale.
Grandma's Ashes - This Shall Too Pass
Cette année, le trio de stoner rock a fait sensation tout au long de ses prestations live habitées et incantatoires, des énormes scènes du HellFest à celles plus intimistes de La Maroquinerie, Perche-En-Rock ou Petit Bain... Ce premier album puissant et envoutant creuse le sillon d'un stoner rock racé et aérien, reprenant les bases du genre pour mieux s'en émanciper. Déjà un grand groupe de la scène française.
Queens Of The Stone Age - In Times New Roman
La bande à Josh Homme revient et c'est un très bon cru. Pas de grande révolution dans ce nouveau disque, mais un son abrasif, toutes guitares dehors, qui groove et n'est pas exempt de quelques surprises disséminées tout au long des morceaux. Le groupe vaut aussi beaucoup pour ses prestations live toujours classes, comme en témoigne le dernier Bercy du combo.
Shaka Ponk - The Final Album
En principe, ça devrait être l'opus ultime du combo - comme son nom l'indique sans grande originalité. Alors plutôt que de rester sur ses acquis pour un album qui jouerait la carte de la nostalgie, le sextette a décidé d'ouvrir ses horizons, se mettant entre autres au français, pour bien faire passer un message plus politique qu'à l'accoutumée. Les chansons passent excellemment l'épreuve du live tout au long d'une tournée d'adieux explosive comme jamais, à la mise en scène impressionnante.
Riverside - ID.Entity
Huitième opus du groupe de rock progressif polonais, ID.Entity fait la part belle aux synthétiseurs avec des nappes omniprésentes qui lui confère une patte années 80. Les thématiques abordées sont en revanche complètement d'actualité, entre les déchirements politiques, la toute puissance des grosses entreprises technologiques ou les guerres.
Yalla Miku - Yalla Miku
Résolument pluriculturel et international, le groupe de Genève Yalla Miku a sorti son premier album, fort bien défendu lors de la soirée d'ouverture des Transmusicales. Partant d'un style kraut rock aguicheur, le combo s'hybride avec les nombreuses influences de chacunes des parties (krar, tabukaa, qraqeb mais aussi chant coranique) pour un résultat remarquable.
Nita Strauss - The Call Of The Void
Nouvel album pour la guitariste qui s'est fait connaître en tournant avec Alice Cooper. Bourré d'invités d'horizons divers, cet opus offre une grande variété dans les morceaux, certes pas révolutionnaires, mais très efficaces et euphorisants.
Dropkick Murphys - Okemah Rising
Le groupe de Boston revient avec le deuxième volume de son hommage à Woody Guthrie, chanteur de folk américain célèbre pour ses chansons contestataires qui a beaucoup inspiré le groupe. Cet opus, toujours en acoustique, s'avère très festif, tout en montrant que des protest songs écrites il y a bientôt un siècle résonnent toujours avec le monde actuel.
The Cyclist Conspiracy - Mashallah
Tout droit venus de Belgrade, le collectif The Cyclist Conspiracy régale et impressionne avec ce premier album remarquable. Hybride mélangeant desert rock psychédélique, folk chamanique des balkans, sax expérimental et touches arabisantes, la musique du combo est unique. Et n'y cherchez pas de paroles, seuls des chœurs accompagnent cette musique.
Komodrag & The Mounodor - Green Fields Of Armorica
Depuis deux ans on avait eu des opportunités de voir le supergroupe Komodrag & The Mounodor tout retourner en live. On attendait le premier album, le voilà enfin ! C'est naturellement très old-school dans le son, mais les sept musiciens ont parfaitement digéré leurs influences et le résultat final est diablement addictif. Difficile de résister au classic rock armoricain !
