La Grosse Radio les avait repérés lors de la cinquième édition du Festifox, et voilà qu'ils reviennent : il était temps de se pencher sur le premier album des Neighborhood. (A ne pas confondre avec les californiens Neighbourhood ou avec le Neighborhood de Blink). Qu'en est-il de ces quatre amis qui, pour simplement s'éclater et sans se prendre au sérieux, ont monté non seulement un groupe, mais aussi un studio d'enregistrement / local de répétitions ? Après avoir pris le temps de se forger une réelle expérience de la scène (110 concerts au compteur), notamment aux côtés d'artistes tel que Selah Sue, Pony Pony Run Run, No One is Innocent ou encore Deportivo, ils ont également prit le temps de réaliser un album très professionnel et efficace. Professionnel, l'expression relève de l'euphémisme. En effet, c'est le producteur Noah Shain (qui a, entre autres, produit Orson, Fool's Gold ou Skrillex) qui a réalisé le mixage de la galette avant de confier le mastering au plus grand complexe de studios du monde : le Sonic Ranch Studio. Une production de qualité en somme. Et en plus d'un bagage musical solide et de gros moyens de production, le groupe apporte également à son univers une bonne humeur remarquable découlant de l'entente entre ses membres, ainsi que des influences multiples pour une palette de styles éclectique et surprenante.
Et la recette marche ! Entre pop légère et rock dur, les montpelliérains distillent une musique entraînante et survoltée. A la première écoute les comparaisons affluent : l'énergie des Two Doors Cinema Club, la pop de Phœnix et la fraîcheur des Artic Monkeys, avant qu'une réelle identité se dégage peu à peu. Le chant à fleur de peau, quoiqu'un peu nasillard parfois, les guitares wawa, et leur amitié palpable qui les rend attachants. Ajoutez à cela une utilisation du clavier astucieuse, et un petit côté folk qui donne un air rétro et décalé au tout («Your Lips ») et vous obtenez un album efficace et réussi qui parvient à surprendre dans un genre musical pourtant déjà sur-représenté sur la scène rock française et internationale.
L'album, lui, compte des morceaux aux consonances plus pop comme «Let You Down », «Jane » et ses influences presque reggae, ou encore «Stupid Bed» au refrain addictif, qui apportent de la légèreté au tout, ainsi qu'un agréable contraste avec les morceaux plus rock. Un rock représenté par des pistes comme «Bob Marley», un surprenant hommage où la basse semble s'épanouir totalement, «No Matter» au refrain pop sur un fond rock'n'roll comportant une envolée lyrique décoiffante en fin de morceau, ainsi que «Don't Care » qui ouvre l'album avec entrain et annonce une suite radieuse. La suite, justement, n'est qu'une alternance entre pop, funk, rock et folk, heureuses conséquences des influences très variées des musiciens, qui penchent parfois vers le stoner. «Fucking Angel» commence telle une jolie ballade, une ambiance qui contraste néanmoins avec les lyrics, puis s'électrise pour déboucher sur un morceau plus rock, avec des montées en puissance qui alternent avec des silences afin de mettre en valeur des notes esseulées, fragiles et belles. Ou même du reggae, pour notre plus grand plaisir. «Driving So Far» surprend aussi grâce à un riff enflammé qui se mêle à des effets clavier fous pour aboutir un à rock électro, presque psychédélique. On se surprendra à chanter à tue-tête le refrain de «Stupid Bed» et à frapper dans ses mains en rythme avec la batterie sur «Let You Down », preuve d'une pop efficace et prometteuse.
Seule ombre au tableau, le chant en anglais qui manque de naturel. Défaut que l'on pardonne largement lorsque les chœurs s'en mêlent et que l'on sent pleinement le pied qu'une bande de potes prend en jouant. Alors certes ils ne cherchent pas à révolutionner quoi que ce soit, mais ils proposent une musique attrayante, énergique et originale, et ils le font bien. Qualité d'ailleurs reconnue par le public puisqu'en plus de s'être retrouvés en tête d'affiche de nombreux concours nationaux comme celui des Inrocks, leurs sets parviennent à convaincre de nombreux organisateurs, ce qui leur permet d'enquiller les dates. Ainsi, vous pourrez les retrouver sur scène aux dates suivantes :
Le 5 Juillet au Shakin Bear Festival de Laverune (34)
Le 20 Juillet au Festival Thoré du Rock de Mazamet (81)
Le 24 Août au Festival Mascarock de Vayres (33)
Le 30 Août dans la salle La Grange de Causse de la Selle (34)
Tracklist
Don't Care
The Neighborhood
Jane
Let You Down
No Matter
Your Lips
Lalala
Girl
Driving So Far
Stupid Bed
Bob Marley
****ing Angel
Bonne écoute !