The Darts are back ! Quatrième effort long format pour le gang des filles de Phoenix ! Les Darts ont bien choisi leur cible avec le marché français, elles qui tournent souvent en Europe avec Louise, notre guitariste « frenchie » responsable entre autres des guitares des Wave Chargers lorsqu’elle officie dans l’Hexagone. Ce coup-ci, elle ne joue pas sur le disque mais ses talents de graphiste ont été utilisé puisque qu’on lui doit la magnifique pochette. Mais, penchons-nous donc sur ce Boomerang !
Dès les premières nappes de claviers, on sait où on met les pieds. Et en même temps c’est ce qu’on aime avec les Darts de Nicole Laurenne ! On aimait déjà ça avec ses Love Me Nots et finalement avec tous ses précédents combos. Les Darts, c’est de l’énergie à l’état pur où comment sublimer trois accords pour en faire une pépite garage. Alors je en vous le cache pas, ce « Hang Around » en ouverture nous met bien en appétit et le reste de l’album va encore placer la barre très haut.
Et si Nicole est capable de mener un titre Farfisa à fond, Meliza n’est pas en reste quand il s’agit d’ouvrir avec un bon gros riff de guitare comme sur « Are You Down ». Le dénominateur commun ? L’énergie ! Une putain d’énergie, vous excuserez mon langage un rien grossier mais bordel, que c’est bon cette bouffée de rock ‘n’ roll !
Comme dans beaucoup de titre des Darts, c’est vraiment l’alchimie entre les quatre musiciennes qui fait le boulot. Un savant équilibre de guitares et de Farfisa, une batterie carrée et sans fioritures, une voix ensorceleuse et la magie opère comme sur « Liar » qui pourrait être sans problème un single garage punk imparable.
Et « Photograph » avec son alternance de passage tranquille et de folie furieuse ? Qu’est ce ça fait du bien à nos esgourdes ! Cet album nous montre une Nicole bien plus polyvalente au niveau vocal et on se laisse entrainer dans son univers avec un plaisir certain.
Avec le single « Pour Another », on découvre un titre des Darts un peu plus soft, flirtant parfois avec les ambiances surf music, avec une ligne de basse surpuissante toujours gérée par Cristina Nunez, vieille complice de Nicole depuis les débuts des Love Me Nots.
Les Darts savent aussi se faire un peu plus pop à la manière de ce que faisaient quelques décennies plus tôt les Nerves de Paul Collins. On pense ici à des morceaux comme « Your Show » où la voix de Nicole sait se rendre indispensable pour mettre le morceau en avant ou encore « Dreaming Crazy » plein de mojo avec de belles harmonies vocales.
« Hell Yeah » ! Une intro de basse à réveiller les morts ! Et puis Nicole s’époumone ! Encore une grand brulot garage punk où les Darts nous parlent de leur plaisir à être sur scène face au public ! Pour les avoir vues une bonne dizaine de fois, je peux vous assurer que le plaisir a été à chaque fois partagé !
Et pourquoi pas une petite balade au milieu de tout ça ? On n’en recense pas des masses dans l’œuvre de Nicole mais ici un titre comme « Slither » celle-ci, torturée à souhait, garde la patte des Darts ce qui la rend totalement singulière.
« Night » aussi tire son épingle du jeu avec ses paroles axées sur le thème de la solitude et la guitare de Meliza qui se joint à la voix de Nicole pour exprimer cette tristesse. Alors incursion dans le mid-tempo totalement validée pour les Darts ! Puis on retrouve aussi ce thème de la solitude dans « Welcome To My Doldrums » mais exprimé d’une manière beaucoup plus explosive que « Night ». Ici on se rapproche des titres garage des Fuzztones comme « Romilar D » ou « Nine Month Later » par exemple. Le Farfisa y fait des merveilles comme chez les précités Fuzztones.
Les thèmes un rien désabusés se retrouvent assez souvent dans ce Boomerang comme encore une fois avec le titre « You Disapoint Me ». On fait difficilement plus clair ! Et pour être bien sûres de se faire comprendre Nicole et ses copines nous emballent tout ça dans un titre garage punk bien puissant ! Message reçu mesdames !
On terminera ce Boomerang par une ballade hypnotique « The Middle Of Nowhere” qui monte en puissance un peu à la manière des titres psychédéliques des Pink Floyd et consorts à la fin des sixties. Preuve en est, c’est le seul titre qui dépasse les trois minutes ! Pour les Darts, plus de trois minutes, c’est forcément "psyche", elles qui ont l’habitude d’aller à l’essentiel beaucoup plus rapidement !
Alors au final, on trouve un album varié mais toujours fortement marqué par la patte Darts ! Avec tous les codes du rock garage revival ! Et puis Nicole est vraiment une frontwoman exceptionnelle ! C’est une recette simple me direz-vous mais une multitude de groupe s’y sont essayé et seulement une poignée ont réussi à gagner la reconnaissance des amateurs du genre. C’est le cas des Darts qui se positionnent dans le peloton de tête des groupes du style devenus incontournables ! Bravo mesdames et à très vite sur les planches !
Sortie le 26 avril sur le label Alternative Tentacles Records
