« Don’t wanna be an american idiot! », ces paroles ont déjà 20 ans. Et oui, ce soir, les Lyonnais ont la chance de voir Green Day célébrer cet anniversaire, avec en plus, les 30 ans de l’album Dookie, sorti 10 ans plus tôt. Et c’est dans la nouvelle salle, la LDLC Arena, à côté du Groupama Stadium, que les Américains ont décidé de passer, pour la troisième date de cette tournée évènement.
The Interrupters
Pour accompagner Green Day, The Interrupters ont été choisis, et c’est une bonne nouvelle. Le groupe, qui nous vient tout droit de Los Angeles, a été fondé en 2011 et est plutôt connu dans la scène Ska-Punk actuelle. Il est 19h30 lorsque les lumières s’éteignent, et la LDLC Arena est déjà bien remplie. Quand les Californiens arrivent, la salle s’ambiance et applaudit déjà The Interrupters. En commençant avec des classiques comme « Gave You Everything » et « Title Holder », le groupe s’attire aisément les faveurs du public, très réceptif. Les mouvements scéniques des musiciens, en particulier Kevin et Justin Bivona sont contagieux et les fans dansent déjà aux barrières. Aimee Interrupter sait mettre l’ambiance, et pendant « Kiss The Ground », demande à son audience de frapper dans les mains, ce qui est exécuté. Sa voix est absolument superbe, et elle se permet même quelques envolées lyriques. « Raised By Wolves » titre du dernier album In The Wild, est bien accueilli, tout comme « bad guy », une reprise de l’artiste Billie Eillish. The Interrupters termine son set avec « She’s Kerosene » et sa rythmique bien festive. Une chose est sûre, le public est chaud bouillant pour la tête d’affiche de la soirée.
Green Day
Peu avant 21h, la salle s’assombrit et les premières notes de « Bohemian Rhapsody » résonnent. Le concert étant sold out, ce sont 17 000 personnes qui chantent en chœur le morceau le plus populaire de Queen. Et c’est joli à voir. Que serait un concert punk sans une reprise de « Blitzkrieg Bop » des Ramones ? Je pense qu’on ne le saurait jamais, Green Day faisant partie de ces groupes qui n’échappent pas à la règle. Le fameux lapin ambiance la salle et fait des galipettes sur la scène, avant que les stars de la soirée n’entrent en scène, en premier Tré Cool à la batterie, puis Mike Dirnt (basse), Jason White (guitariste de tournée) puis Billie Joe Armstrong (chant et guitare). Les fans sont en transe, alors que le groupe entame « The American Dream Is Killing Me », titre issu du dernier album Saviors.
Puis, le véritable show commence, l’illustration de l’album Dookie est retranscrite en 3D avec une grande structure gonflable représentant la fameuse explosion. La scène est imposante, avec des amplis en fond et des grands écrans géants sur les côtés et au-dessus. De telle sorte que le groupe paraît tout petit. Une avancée permet à Billie Joe de s’avancer et d’aller à la rencontre de tous les fans du devant, notamment pour aller leur prendre un drapeau français. On remarque aussi la présence d’un prompteur sur cette estrade, mais nous n’en tiendrons pas rigueur, car Green Day joue quand même 37 chansons !
L’enchaînement des titres est d’une rapidité exceptionnelle, il n’y a quasiment pas de pause entre les morceaux, c’est presque trop rapide. Et alors que le public est déchaîné, « Basket Case » ne fait qu’amplifier l’excitation. Les tribunes sont debout et Green Day a le droit à une standing ovation au beau milieu du concert. Les deux mascottes viennent même dans la fosse pour guider un gros avion gonflable, larguant des mini-rockets à l’effigie de l’album. Dookie est un album qui s’écoute d’une traite, et on ne voit pas le temps passer tant cela fait plaisir à entendre. C’est l’heure du moment de gloire de Tré Cool, qui vient interpréter seul « All By Myself » avec un orchestre en fond.
Green Day revient donc et c’est avec « Know You Enemy » (où une fan monte sur scène avec une pancarte « Sobre depuis 6 mois »), puis quelques titres de Saviors que le groupe reprend du service. Nous avons le droit à « One Eye Bastard » et « Bobby Sox » joués en avant première, mais c’est ensuite que les choses se corsent. La main tenant la grenade en forme de coeur est brandie en arrière plan, au même titre que l’était l’artwork de Dookie, et les fans exultent. « American Idiot », « Jesus Of Suburbia » et « Holiday » suivis de « Boulevard Of Broken Dreams » ne nous laissent aucun répit. La sensation est à la fois indescriptible et quelle chance on a de pouvoir entendre ces titres mythiques en live. Ces morceaux n’ont d’ailleurs pas pris une ride, comme la voix de Billie Joe. Au niveau visuel, on est servi : entre la pyrotechnie à tout va et les feux d’artifices, en passant par des étincelles, le budget a dû y passer.
American Idiot est un album qui fait partie de ces classiques du punk rock, et cela se voit à la réaction des fans. Il semble qu’un deuxième concert commence quand les titres précédemment cités sont joués, suivis de « St. Jimmy », « Give Me Novocaine », « She’s A Rebel », « Letterbomb », on ne vous fera pas l’affront de vous présenter tout ça. Un moment un peu plus calme vient tempérer les ardeurs, quand « Wake Me Up When September Ends » où toute la salle allume ses flash de téléphone pour accompagner le chanteur. Avec « Whatsername », Green Day se met le public dans la poche et conclut cette célébration d’American Idiot d’une belle manière.
« Minority » et « Good Riddance » font office de petit rappel, et la salle s’éclaircit à nouveau. Que dire ? Green Day, c’est un mythe du punk rock, un géant de la scène américaine, et ce soir, pendant 2h20, le groupe a su représenter parfaitement l’essence d’un concert réussi. L’ambiance était top du début à la fin, le show était carré, propre, solide. Les Américains nous ont offert, le temps d’un instant, un bond dans le temps et une claque nostalgique.
Rédaction : JC Deck
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