Déferlantes d’Argelès – 9 Juillet 2013

Musique, Convivialité, Qualité !!! Ok. Ca sonne un peu comme « Travail, Famille, Patrie », un rien pétainiste comme devise. Mais cette devise pourrait sans problème être utilisée pour définir le festival roussillonnais : les Déferlantes d’Argelès.

Déferlantes d'Argelès : 3ème jour. Un programme des plus alléchants mélangeant des nouveaux talents (Bow Low, Lescop), de jeunes révélations comme Jake Bugg ou Asaf Avidan, des groupes confirmés comme BB Brunes, les Hives ou Skip The Use et une tête d’affiche Iggy And The Stooges malheureusement seule à remplir ce statut ce soir là suite à la défection de Motorhead, Lemmy ayant quelques soucis de santé (on lui souhaite un prompt rétablissement pour le voir à l’automne dans nos contrées).

 

A partir de 18 heures, début des hostilités. Pas simple d’ouvrir dans ce genre de festival. Le public n’est pas encore arrivé, ou, s’il est présent, est occupé à changer ses euros contre la monnaie du festival. Chose faite, avec la chaleur et le soleil, on se tourne raisonnablement vers les bars du château de Valmy ou nous accueillent de charmantes barmaids plutôt que vers Bow Low qui envoie les premiers décibels de la journée.
 


Lescop prend la suite et commence à capter l’attention des festivaliers avec un gratteux virevoltant ressemblant à s’y méprendre à Phil Lynott, regretté bassiste de Thin Lizzy.
 


Puis vient le temps de Jake Bugg. Le jeune prodige de Nottingham nous prouve que comme tout bon britannique, il a digéré l’œuvre des Beatles mais pas que ça.


Les influences de songwriter de Dylan se retrouvent ainsi que la patte country de Johnny Cash. A travers un folk rock de qualité, Jake Bugg nous livre un set efficace armé tantôt d’un Martin acoustique ou d’un Gretsch Roundup rutilante pour des morceaux un peu plus énervés. Une des bonnes surprises de ce festival.

A la suite de ça, les Skip The Use ayant remplacé Motorhead au pied levé, n’ont pas levé le pied du début à la fin pour livrer un show gorgé d’énergie. Toujours la même patate, comme l’année dernière, pour ceux qui avait déjà eu la chance de les voir sur le site. Le chanteur se démène comme un beau diable, harangue la foule, danse, saute dans tous les coins de la scène. Un vrai showman. Guitariste et bassiste font chauffer les amplis Orange et délivrent un gros son.

Puis, deuxième bonne surprise, le show d’Asaf Avidan. Mettons de suite les choses au point, ce n’est pas une fille… Mais la grande Janis Joplin n’est pas loin. Son spectre plane autour du bonhomme et son set tout en nuances force le respect des festivaliers. Le public reprend en chœur les désormais célèbres titres écrits avec son ancien groupe les Mojos et semble apprécier les nouvelles compos. Excellente mise en bouche. Nous voila prêts pour la suite.
 


Maintenant que les petits se sont fait les dents. Place aux lourds ! Rien moins qu’Iggy And The Stooges ! Pas Iggy Pop qui reprend des auteurs français dans le texte, le vrai, le rebelle, le trublion torse poil flanqué de ses fidèles acolytes Asheton le survivant, Mike Watt sans la moustache, Steve Mc Kay et le revenant James Williamson, retraité de chez Sony après 30 ans de bons et loyaux services. Une heure de show seulement comme les autres groupes du festival. On ne peut que déplorer que les organisateurs ne leur aient pas octroyé quelques minutes supplémentaires pour pouvoir nous offrir un set complet. Les gonzes ont été à fond du début de "Raw Power" jusqu’à leur sortie après "Your Pretty Face Is Going To Hell". Notons au passage un "Funhouse" dantesque au cours duquel l’iguane fait monter cinquante personnes sur scène et s’éclate comme un jeune premier. Merci messieurs, on en redemande.
 

 

  
Après Iggy And The Stooges, mission impossible pour les BB Brunes : intéresser un public venu pour Iggy alors qu’on vient de dépasser minuit. Pas un cadeau de la part des organisateurs. Cette mission se soldera par un échec. Des festivaliers laissés totalement rincés par Iggy ont préféré rentrer dans leurs pénates ou faire une pause au bar en attendant les Hives. Dommage pour les BB Brunes qui semblent lorgner vers une nouvelle clientèle. Le passage dans le monde des adultes s’avère être plus compliqué que prévu. Pourtant leur dernier "Long Courrier" présente des titres de qualité.

1H du mat, les valeureux guerriers restés pour les Hives ne vont pas le regretter. Les mecs sont remontés comme des pendules. C’est pas possible d’être autant au taquet à une plombe du mat. Howlin’ Pelle Almqvist, chanteur de son état,  rameute ses troupes comme un diable et tout le monde est au diapason. Les Hives défouraillent sévère dans leur décor sixties noir et blanc, un spectre belalugosien planant en fond de scène. Pire qu’Attila et les Huns à part que ceux-ci sont fringués en mariachis et ont un roadie ninja qui déploie tout son talent pour remettre en service les micros qui volent, les jacks qui s’emmêlent tellement les mecs ne restent pas en place. Ces gars la, avec leur punk garage, semblent se poser comme les successeurs de groupes comme les Stooges. Grande classe. Ce soir il fallait rester tard pour la clôture du festival, ca valait le coup.
 


Enfin, rappelons qu’un festival ne serait rien sans son cadre. Je n’ai pas peur de le dire au risque d’en fâcher d’autres, les Déferlantes sont vraiment le festival ou l’accueil est le meilleur que j’ai connu.  Je ne parle pas que en tant que mec accrédité avec tous les avantages qui vont avec mais il faut quand même souligner que notre accueil est quasi parfait tant l’équipe du bureau de presse se montre compétente et accueillante. On est vraiment traités comme des princes. Ce n’est pas très professionnels mais je m’en fous, j’en profite pour les remercier. J’ai souvent pratiqué ce festival en tant que simple spectateur et mon plaisir avait été le même. Convivialité et beauté du site (on est dans le parc d’un château), configuration agréable, bonne visibilité, taille humaine, pas plus de 12000 entrées par soirée et bien évidemment une programmation de qualité… C’est vraiment un bon moment chaque année. J’espère bien être là pour la prochaine édition. Merci les Déferlantes d'Argelès !
 


Alors c'est qui le patron ???

 

Eric Jorda (avec l’aide d’Alexandre Luciani)

 

 



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