Hellfest 2024 – Jeudi 27 juin : un début de festival entre tradition et modernité

Hellfest - Jeudi 27 Juin 2024

De retour pour une dix-septième édition, le Hellfest continue sur sa formule de quatre jours. Une tendance qui s'est imposée dans la plupart des festivals. Ou plutôt trois et demi, car les premiers concerts de la journée démarrent vers 16h ce jeudi. La journée est plutôt éclectique et déjà bien chargée, entre les plus jeunes (Sylvaine, LANDMVRKS, BABYMETAL), et les plus anciens et habitués du festival : parmi ces derniers, citons pêle-mêle Kerry King (ex-Slayer), Megadeth ou encore Avenged Sevenfold dont le concert constitue le point d'orgue de la journée et qui nous a étonnés par la qualité de sa production et de ses effets de réalité augmenté. Mais ce jeudi a aussi été la journée de quelques belles surprises que l'on a hâte de vous faire découvrir.

Nos concerts du jeudi 27 juin : 

Crédit Photo : Denis Adam

Komodrag & The Mounodor  - Valley - 16h30

Par Jérémy C,

Il y avait du choix pour débuter le Hellfest entre Asinhell, le projet death metal du chanteur de Volbeat sur la Mainstage 1 ou Wormrot, un groupe de grindcore singapourien qui ouvre le bal du côté de l'Altar. Quant à nous, nous avons pris la direction de la scène de la Valley voir Komodrag & The Mounodor. Trois heures et demie après l’ouverture anticipée des portes du site du Hellfest pour cause de forte chaleur, le combo de rock psyché né de la fusion entre le duo Moundrag et le quintette Komodor entre en scène pour nous présenter un bel échantillon de son premier album studio intitulé Green Fields Of Armorica. Les curieux se sont réunis en masse sous un soleil de plomb pour (re)découvrir l’univers sentant bon le rock des années 60-70 du groupe breton.

L’entrée en scène est confiée à Camille alias Organ Fury et son orgue qui assume seul cette tâche introductive à la perfection. Ses comparses arrivent tous en masse pour « Born In A Valley » où l’ensemble de l’assemblée reste bouche bée devant la synchronisation millimétrée des deux batteries ainsi que des trois guitares. Les sonorités psychés et fuzz enivrantes envoient même Elrik, seulement munis d’une cymbale à main, en slam dans le public pour le plus grand bonheur de tous. Le chant bien posé et mélodique de Goudzou est terrible d’efficacité entraînant l’ensemble de la Valley à reprendre en chœur la totalité des refrains entonnées pendant le set. Enfin, « Marie France » clôt le passage de Komodrag & The Mounodor que nous aurons plaisir à retrouver sur les planches du Foreztival le dimanche 3 août prochain.

Setlist

Intro
Born In A Valley
Brown Sugar
Fleeing Soldier
Green Fields Of Armorica
Marie France

Crédit Photos : Florentine Pautet pour le Hellfest

(DOLCH) - Temple - 18h45

Par Antoine_D,

Du côté de la Temple, nous sommes surpris de loin par un groupe qui semble assez mystérieux. Il s'agit de (DOLCH), un groupe allemand particulièrement intriguant qui n'était pas forcément coché dans notre running-order. Une fois entré dans la tente, la magie opère instantanément. Cela dit, il ne faut pas être trop dépressif, car le set donne l'impression de se retrouver dans une ambiance de messe noire. Cela dit, cette messe noire est modernisée et toujours très mélodique.

Les Berlinois nous proposent en effet un mélange dark rock/black metal particulièrement planant. La base des chansons est constituée de riffs de guitare très black metal de la part du guitariste G., auxquels se mélangent du shoegaze et du doom. Le tout est saupoudré d'éléments électroniques, grâce au clavier qu'utilise la chanteuse B. Cela donne au set un côté envoûtant et introspectif, ce qui convient d'ailleurs bien aux côté noir et mystérieux du groupe, ses membres n'ayant pas publiquement révélé leur identité.

Moment notable et inattendu du concert, le guitariste du groupe G demande au public s'il peut danser sur la prochaine chanson. Il part alors dans un chant a capella pour introduire le prochain titre, qui, comme les autres, ne se prête pas forcément à la danse... Un autre temps fort est une reprise de "Dagger Moon", du groupe de garage rock Dead Moon. Une chanson que  G dédie à une proche du groupe disparue il y a deux  semaines.

La chanteuse de son nom de scène B. (ou Blitz) se prend à chanter de manière hypnotique alternant entre différents registres : de très aigu à plus grave monotone, parfois même crié, ou tout simplement murmuré. Il y a quelque chose dans ses chants un peu monotones typique de l'indus ou du rock gothique. Cette voix très envoutante fait notamment penser à des groupes tels que Sisters Of Mercy, Tiamat ou encore même Depeche Mode.  Alors que la dernière chanson "An den Mond" se termine, on garde alors une très bonne impression du moment que l'on vient de passer. Une très belle découverte donc pour débuter le Hellfest qu'on ne saurait que trop vous recommander d'écouter, tant la proposition nous a semblé unique en son genre !

Setlist :

Lights Out
Halo ( Afraid of the sun)
Das Auge
Licht
I Am Ok / House of Glass
Bahrelied
Burn
Dagger Moon (Dead Moon Cover)
An den Mond

Kerry King – Mainstage 1 – 19h30

Par Jérémy C,

La dernière visite de Kerry King au Hellfest date du 23 juin 2019. C’était avec Slayer pour une soirée dédiée au thrash sur les planches de la Mainstage 2. Cette fois-ci, c’est avec son tout nouveau projet solo et fort de son dernier album studio intitulé From Hell I Rise qu’il se présente en ce début de soirée dont l’atmosphère est légèrement plus respirable. L’air frais circule dans le pit, ce qui n’empêche pas le déploiement de  jets d’eau aux premiers rangs. L’introduction « Diablo » fait littéralement trembler le sol dans le pur style thrash si cher à nos tympans. Le logo argenté XXL du combo apparaît en backdrop, Kerry King entre en scène, suivi de près par ses quatre compagnons, les choses sérieuses peuvent d’ores et déjà commencer.

Dans la lignée de son premier opus, « Where I Reign » suit directement. Les headbangs s’enchaînent à un rythme très soutenu dans le pit sous les coups de lance-flammes déclenchés à chaque refrain. Les screams rocailleux de Mark Osegueda sont vraiment du même acabit que ceux de Tom Araya de Slayer, distillant la douleur et la fureur avec force et puissance. Le frontman navigue durant tout le set sur la totalité de la scène, usant de son pied de micro pour motiver les plus énervés de l’assemblée. Dans un style purement thrash, les morceaux du nouveau projet de Kerry King s’enchaînent à une vitesse incroyable, voyant les solos du maître du genre littéralement déchaîner les passions dans le pit.

L’emballement général aura lieu avec la reprise des mythique « Disciple », « Raining Blood » et « Black Magic » de Slayer. Pour la première, les « God Hate Us All ! » sont repris à l’unisson par la totalité de l’assemblée, témoignant de toute l’affection portée à ce titre emblématique. C’est un énorme wall of death qui célébrera l’arrivée de « Raining Blood » mais aussi de « Shrapnel », la petite dernière. Les lances flammes concluent « From Hell I Rise » dans un ultime scream déchirant de Mark. Enfin, les slams pleuvent sur les ultimes blast beats de Paul Bostaph pour clôturer ce set de Kerry King qui aura mis le feu aux poudres ce début de soirée en Mainstage.

Setlist :

Diablo
Where I Reign
Trophies Of The Tyrant
Toxic
Two Fists
Residue
Idle Hands
Disciple (Slayer)
Shrapnel
Raining Blood (Slayer)
Black Magic (Slayer)
From Hell I Rise

Crédit Photo : Sara Jisr @Groovymochi

Green Lung - Valley - 19h40

Par Antoine_D,

Les Britanniques ont le potentiel d’être l’une des premières grosses surprises de ce festival. Il y a en effet foule devant la Valley en ce début de soirée pour assister à leur performance Et à raison, d’autant plus que leur dernier album This Heathen Land a été particulièrement apprécié par les fans connaisseurs. Un album un peu moins doom, plus heavy mélodique, épique, et rock que les premiers. 

Dès le début du set l’influence beaucoup plus classic rock du dernier album se ressent. En effet, sur “The Forest Church” ou le tube “Maxine (Witch Queen)", les vibes 70’s sont là. Des influences très présentes grâce notamment au clavier de John Wright. Et mention spéciale aux parties solo guitare, et solo de clavier qui ne sont pas sans rappeler l’album mythique Burn de Deep Purple de 1974. 

Ce qui frappe instantanément, c’est aussi le côté détendu et à l'aise qu’ont les membres du groupe. Un style qui va bien avec le côté folklorique, épique et un poil celtique des chansons. Mention spéciale au guitariste Scott Black, et sa Gibson SG qui lui confère un look à la Angus Young. Très à son aise, il enchaîne les solos avec grande dextérité, entre influences à la Brian May ou à la David Gilmour. Scott prend en effet plaisir à nous délivrer des parties lead avec un bon gros sustain (des notes prolongées). Cela se remarque d’ailleurs lors du solo de la chanson “Song of the Stones”.

Cela dit, le groupe ne renie pas les influences de ses débuts et incorpore toujours dans son son des riffs doom bien lents et massifs. Cela s'entend encore plus à la fin du concert  lorsque Green Lung joue son classique “Let The Devil In”. Une chanson très Black Sabbath, tant par le chant que par la guitare. Ce n’aurait d’ailleurs pas été choquant de voir un Kadavar jouer la même chanson.

Surtout, comment ne pas finir sans évoquer le chanteur du groupe, Tom Templar. Il y a chez lui un côté très Bruce Dickinson dans sa capacité à faire le show sur scène tout comme dans la voix, même s'il semble un peu plus limité que son homologue d'Iron Maiden dans les registres vocaux les plus aigus. Il est à fond dans sa performance, en communion avec le public. 

En conclusion du concert, la chanson “Graveyard Sun”, surprend par son côté plus progressif. Un morceau à la "Stairway to Heaven" qui alterne entre ballades et bons riffs heavy-rock. Alors que le set se termine, le public est conquis et il a raison. On entendra sûrement reparler de ces Britanniques à l’avenir. Green Lung a vraiment été un groupe coup de cœur sur cette édition !

Setlist :

Prologue
The Forest Church
Woodland Rites
Maxine (Witch Queen)
Leaders of the Blind
Mountain Throne
Song of the Stones
Old Gods
Hunters in the Sky
One for Sorrow
Let the Devil In
Graveyard Sun

Crédit Photo : Denis Adam

Baby Metal - Mainstage 2 - 20h25

Par Jérémy C,

Après la claque thrash qui vient d’être donnée par Kerry King, c’est du côté de l’autre Mainstage que nous nous tournons à présent avec un registre metal diamétralement opposé. Les rayons du soleil se font a présent rasants en ce tout début de soirée et ce sont maintenant les Japonaises de Babymetal et leur fusion K-Pop / heavy metal qui se présentent devant une fosse remplie à ras-bord. C’est avec une introduction digne de Star Wars débutant par  « A long time ago, in a heavy metal galaxy far far away... » et se finissant par « Are you ready to headbang, now it’s the time of metalverse with Babymetal » que se lance le set des trois Japonaises accompagnées de leur musiciens masqués.

Su-Metal, Maometal et Momometal apparaissent enfin et se positionnent sur une grande plateforme composée d’écrans. Les deux guitaristes, le bassiste ainsi que le batteur distillent de bons riffs et blast beats très saturés et soutenus pendant que les trois chanteuses lancent leur chorégraphie et entonnent les quelques paroles de « BABYMETAL DEATH ».  « Distorsion » lancée par des lances  flammes entraînera les premiers rangs dans un gros pogo tandis que « PA YAYA !! » sera gratifiée de plusieurs jumps à l'unisson motivés par les trois frontwomen qui finiront par lancer chacune des t-shirts à leur effigie dans le pit en guise de remerciement. Elles jouent d’ailleurs beaucoup avec le public tout le long de leur passage ce qui donne du relief à leur prestation.

Les grand classiques « Gimme Chocolate !! » et « KARATE » font chanter de concert le public sur les refrains. Les voix de chacune des frontwomen sont d’une clarté et d’une justesse impressionnantes, proches de celles d’enregistrement studio. Le point d’orgue du set reste « RATATATA »  qui voit les slams et wall of death pleuvoir. Les Electric Callboy ne sont malheureusement pas présents pour donner la réplique aux Babymetal, ce sont les premiers rangs qui s’en chargent. 

Avec un « Road Of Resistance » en final ponctué de circle pit dans la fosse et de chorégraphies avec de grands drapeaux BM noirs, le combo japonais tire sa révérence en remerciant le public du Hellfest. Les parties instrumentales assez répétitives ainsi que le show un peu trop millimétré entachent un peu le passage de Babymetal qui, somme toute, a réussi à défendre sa musique entre deux monuments du thrash metal. 

Setlist

BABYMETAL DEATH
Distorsion
PA YAYA !!
METAL !!
KARATE
RATATATA
Gimme Chocolate !!
Road Of Resistance

Sylvaine - Temple - 20h45

Par Antoine_D,

La prestation de la Norvégienne Kathrine Shepard avec son projet de post-metal ambiant est attendue. L’artiste connaît d’ailleurs bien la France pour de nombreuses raisons. En effet, son groupe est constitué de deux musiciens français (Maxime Mouquet à la basse et Dorian Mansiaux à la batterie). Le nom Sylvaine est d’ailleurs également inspiré du poète français Paul Verlaine (et du terme Sylva qui désigne la forêt en latin). De quoi présager d’une performance plutôt onirique. Enfin, le groupe est aussi familier des festivals français, comme par exemple l’année dernière lors de son passage apprécié au Motocultor.

D’abord dos à la scène, le groupe se retourne, et débute par “Earthbound”, un morceau classique de la formation qui prend au vif par la puissance de la basse. Il alterne entre riff black metal doublé d'un chant screamé et passages plus rock shoegaze planants. La chanson est dans la lignée de ce que propose typiquement un Alcest, avec du chant féminin. Ce premier titre est aussi celui où les cris de la chanteuse sont peut-être les plus poignants du set. 

Crédit photos : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Sylvaine alterne entre un chant en norvégien et en anglais. La performance du groupe semble très appréciée du public. Les festivaliers regardent les musiciens un peu comme s'ils assistaient à un ballet. Kathrine incorpore d'ailleurs plusieurs mouvements de danse dans sa performance, une passion qu'elle travaille et partage notamment sur ses réseaux sociaux.

"Fortapt" permet de saisir l'essence même du son de Sylvaine. Un son très shoegaze avec de la reverb et du delay dans les guitares, créant une ambiance planante. Il n'est pas surprenant de voir les guitaristes (Flo et Kathrine) utiliser sur scène des Fender Jaguar. Ces  guitares sont en effet très populaires pour le shoegaze en raison de la clarté et de la brillance du son apportées par les micros. Pour l'anecdote, les instruments du groupe ont d'ailleurs été volés lors de leur tournée cette année. Mais heureusement pour eux, un crowdfunding solidaire a permis aux musiciens de racheter des guitares et de jouer les concerts prévus.

Comment ne pas évoquer la voix de Kathrine ? Capable de cris très perçants, sa voix est très souvent douce, presque éthérée. Sylvaine nous propose d'ailleurs un interlude avec "Livets Dans", un morceau tiré de son dernier EP, fortement imprégné de sonorités folk plus traditionnelles. La voix de la chanteuse nous enveloppe alors dans une sensation de calme et de sérénité. Le public est ainsi transporté dans une atmosphère chaleureuse et nostalgique, captivé par cette performance alors plus intimiste.

Crédit photos : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Alors qu'arrive le classique du groupe "Mono No Aware", notons aussi le jeu de scènes des musiciens. Lorsque les chansons progressent vers des parties plus black metal, Flo et Maxime sont vraiment à fond et headbanguent comme le ferait un groupe de metal plus classique. Sur "Morklagt", les parties en growl du bassiste français sont un moment saisissant du set. Car oui, Sylvaine reste tout de même un groupe de metal. Mais c'est bien ce contraste de genres qui fait toute la beauté du spectacle.

En outre, Sylvaine saisit l'occasion pour rendre hommage à GGGOLDDD, le groupe initialement planifié à la même heure ce jeudi. GGGOLDDD, connu pour son dark rock et son approche expérimentale, avait malheureusement dû annuler sa venue au Hellfest en raison de circonstances imprévues. Ce geste sympa montre la solidarité au sein de la communauté musicale, surtout quand on connait la démarche artistique féministe du groupe porté par la chanteuse Milena Eve, fortement engagé dans la lutte contre les agressions sexuelles. notamment à travers sa musique.

Le set se termine par une surprise. Kathrine nous annonce en effet vouloir faire quelque chose de différent pour la dernière chanson. Elle décide alors de jouer le dernier morceau de son EP, “Eg Er Framand” a cappella. Un type de performance marquant, qui doit sûrement être une première dans ce festival. Il est surtout osé de tenter une telle approche pour terminer un concert, et cela malgré le bruit environnant. Pourtant le public semble apprécier cette petite bulle de tranquillité et de pseudo-calme. Un moment rempli de légèreté et d’émotion pour conclure une performance définitivement poétique.

Setlist

Earthbound
Abeyance
Fortapt
Livets dans
I Close My Eyes So I Can See
Mono No Aware
Mørklagt
Eg Er Framand

Megadeth - Mainstage 2 - 22h25

Par Jérémy C,

Nous avions eu le droit à dix minutes de retard pour le concert parisien de Megadeth le 2 août dernier. C’est cette fois seulement cinq minutes après l’heure prévue que Dirk Verbeuren prend place derrière ses deux grosses caisses marquées du mythique logo argenté du combo américain. Il est suivi de près par James LoMenzo à la basse, Teemu Mäntysaari de Wintersun ayant depuis remplacé Kiko Loureiro à la guitare et enfin, le charismatique Dave Mustaine. Au soleil couchant, la fraîcheur s’invite enfin sur le site du Hellfest, mais l’ambiance va rapidement se réchauffer dans le pit de la Mainstage 1. Les premiers riffs de « The Sick, The Dying … And The Dead ! » volent en l’air, la plupart des verres des metalheads aussi. La fête peut commencer.

Dès les premier morceaux, on constate une véritable énergie et surtout un qualité sonore vraiment impressionnante. Megadeth fait ce qu’il sait faire le mieux, à savoir du Megadeth ! Teemu maîtrise totalement les solos hyper technique. La relève de Kiko est réellement assurée. Dirk percute brutalement ses toms et caisses claires à une vitesse folle, usant et abusant à bon escient de sa double pédale pour le plus grand bonheur de tous. James reste un temps soit peu plus en retrait tandis que le bonheur se lit sur le visage de Dave. Son chant qui, par le passé aura été assez inconstant, est ce soir solide et bien posé sur les parties instrumentales. Face à cette qualité sonore, le public répond bien évidement présent avec une pluie de slams et pogos sur « Tornado Of Soul » ou encore la reprise à gorge déployée du refrain en français de « A Tout Le Monde ».

Dave donne véritablement tout ce qu’il a ce soir, sa voix rocailleuse sur « Mechanix » fait mouche  et c’est sous des riffs plus thrash que jamais que l’assemblée lance un immense circle pit. L’enchaînement final est un véritable classique du genre. Les lignes groovy de la basse de James lancent parfaitement « Symphony Of Destruction ». L’emblématique mascotte Vic Rattlehead fait une courte apparition aux côtés de Dave Mustaine pendant « Peace Sells », chauffant à blanc la fosse. 

Après de long remerciement, les riffs reconnaissables entre mille d’ « Holy Wars … The Punishment Due » résonnent, entraînant le public dans une réelle frénésie salvatrice. C ‘est une véritable claque que nous venons de prendre avec ce passage de Megadeth qui restera, sans l’ombre d’un doute, dans les mémoires. Nous aurions bien volontiers prolongé ce moment un peu plus.

Crédit Photos : Denis Adam

Setlist

Spectre (Intro)
Creature
Death
Blistering
Say No Word
Visage
Tired of It All
Fantasy
Scars
Suffocate
Hollow
Rainfall
Lost in a Wave
Self-Made Black Hole

LANDVMRKS - Mainstage 2 - 22h25

Par Jérémy C,

Quel chemin parcouru pour Landmvrks depuis son passage à midi à la Warzone lors de l’édition 2022 du Hellfest. A l’époque, le quintette marseillais venait défendre bec et ongle son excellent album Lost In Wave. Depuis, il a réalisé les premières parties de Bring Me The Horizon et Fever 333 et bouclé une tournée en tant que tête d'affiche avec The Devil Wears Prada, Like Moths To Flames et Guilt Trip. Bénéficiant de la récente annulation de la venue de Bad Omens, Landmvrks s’est vu propulsé sur la Mainstage 2 et c’est amplement mérité !

La batterie de Kévin D’Agostino flanqué du V stylisé en griffure animale sur la grosse caisse est juchée tout en haut d’un imposant mur d’amplis Marshall. Les lumières s’éteignent, le logo papillon indémodable et irremplaçable du combo sudiste apparaît sous les clameurs de la foule qui s’attend à une grosse bagarre à cette heure avancée de la soirée. Et c’est ce à quoi nous allons avoir  droit dès les premiers riffs de Nicolas Exposito. Paul Cordebard et Rudy Purkart font trembler l’ensemble du site du Hellfest avec « Creature ». Comme à leur habitude, le son est véritablement impeccable. Les blasts et coups de double pédale de Kévin ainsi que les lignes de Rudy sont savamment réglées afin de ne pas empiéter sur le chant tantôt clair et limpide tantôt screamé avec puissance de Florent Salfati.

Landmvrks mérite réellement l’étiquette de combo de metalcore le plus en vogue de France et maintenant d’Europe. Le quintette s’éclate littéralement au Hellfest. Florent fait hurler à maintes reprises le refrain de « Death » à la fosse qui se lance tout naturellement dans un splendide circle pit. Malheureusement une grosse coupure de son nous prive d’une grande partie de « Blistering ». Après un léger moment de flottement à la régie tout finit par rentrer dans l’ordre. Landmvrks c’est aussi et surtout un beau mélange des genres où le metal règne tout de même en maître. 

On notera les note harmoniques au piano ainsi que les percussions électroniques de Kévin lors de « Tired Of It All » mais aussi et surtout le passage mélodique à la  guitare acoustique de Florent  au début de « Suffocate ». Afin de « remercier une dernière fois » le HellfestLandmvrks termine le set par son hit « Lost In Wave » et surtout « Self Made Black Hole ». Les derniers circle pit, slams et moshs pleuvent à un rythme infernal. C’est sur une dernière salve de lance-flamme que le quintette quitte la Mainstage 2, conscient et heureux d’avoir passé un moment plus que privilégié avec tous ses fans. Bravo messieurs !

Crédit Photos : Sara Jisr @Grovvymochi

Setlist

Spectre (Intro)
Creature
Death
Blistering
Say No Word
Visage
Tired of It All
Fantasy
Scars
Suffocate
Hollow
Rainfall
Lost in a Wave
Self-Made Black Hole

Avenged Sevenfold - Mainstage 1 - 23h30

Avenged Sevenfold  au Hellfest 2024 : Le retour (vers le futur) du metal contemporain

👉Lire le live report détaillé 👈

Crédit photos : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Enter Shikari - Warzone - 01h00

Par Antoine_D,

L'une des forces du Hellfest a toujours été la diversité de l’affiche. Il est une heure du matin alors qu'arrive le dernier concert de la journée. Et quoi de mieux pour terminer cette première journée qu’Enter Shikari ? Un groupe avec une identité musicale unique, mélange de post hardcore, punk, electro, voire même pop par certains moments.

Dès le début du set le chanteur Rou Reynold livre une version poétique et slamée de son titre « System » en guise d’introduction. Un choix qui surprend quelque peu le public. Mais c’est aussi l'une des intros les plus réussies des albums d’Enter Shikari notamment en raison de son message engagé. Et ce d'autant plus qu’elle s’enchaîne parfaitement bien (comme sur l’album ) avec « Meltdown », une chanson d’une énergie intense mêlant dubstep, drum & bass et post-hardcore qui fait tout de suite son effet. “ Vous avez presque survécu à la première journée, presque !” Rou annonce la couleur d’un show qui s’annonce particulièrement bouillant.

Crédit photos : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Arrive alors l'un des classiques du groupe avec le tube très populaire  « I Wanna Live Outside » et son côté plus pop. Un morceau repris en chœur par la foule, preuve que le groupe britannique a bien son public dans un registre plus mainstream.  La production du show nous en met plein les yeux : les effets de lumière particulièrement classes (notamment violet et vert) font d’autant plus apprécier le spectacle.

Arrive déjà un moment fort du concert avec le classique "SSSnakepit", et son “Tsu Tsu” de ralliement habituel. Un cri devenu un slogan pour tous les fans du groupe. Cette chanson est d’ailleurs peut-être une des plus variées du répertoire d'Enter Shikari. De passages rap, des parties screamées, en growls, ou encore en clair, cette chanson est toujours un beau melting pot musical.

Crédit photos : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Il faut dire que le chanteur prend aussi son rôle de showman très à cœur. Il nous rappelle alors un souvenir sympa de son dernier et premier passage en 2019, lorsqu’il avait grimpé sur la tour de guet de la Warzone. Cette fois ci, ce ne sera plus possible car elle est désormais utilisée en temps que décor pyrotechnique. Mais le chanteur compte bien surprendre à nouveau le public. Il décide un peu plus tard de grimper sur l'un des piliers qui soutient une des sonos. L’escalade, une nouvelle tradition pour les shows de Enter Shikari au Hellfest ?

Sur « Satellites », le concert continue de s’enflammer alors que le chanteur décide de descendre dans la fosse au plus près des spectateurs. Rou s'amuse à slammer dans le public, ainsi qu'à chanter en étant soutenu par les festivaliers. Un moment mémorable qui a ravi les festivaliers dans les premiers rangs.

Mais comme toutes les bonnes choses, le show des Britanniques touche à sa fin. On a alors droit à deux classiques du groupe pour terminer. Le très célèbre : "Sorry You are not A Winner" divisé entre la version classique et la version remixée de Pendulum. Et c'est finalement sur l'hymne fédérateur "Kiss For The Whole World" que se conclut le set. Une chanson toujours pleine d'optimisme, à l’image du groupe. Ce qui nous redonne le sourire malgré la fatigue de cette première longue journée.

Setlist

System...
...Meltdown
Live Outside
Giant Pacific Octopus (i don't know you anymore)
Sssnakepit
goldfĭsh ~
The Jester
The Void Stares Back
Bloodshot
satellites* *
Stand Your Ground; This Is Ancient Land
Enter Shikari
{ The Dreamer's Hotel }
Sorry, You're Not a Winner
A Kiss for the Whole World 

Ce jeudi et sa programmation très éclectique a donc été une très belle mise en bouche pour la suite. Rendez-vous demain pour le deuxième jour de festival qui s'annonce particulièrement long ! Avec notamment de gros groupes très attendus, tels que Machine Head, Shaka Ponk, Polyphia ou encore The Prodigy !

Rédaction : Jérémy C, Antoine_D
Photos : Sara Jisr / @GroovyMochi, Denis Adam / @d.adam.photography, Florentine Pautet pour le Hellfest

Toute reproduction interdite sans l'autorisation des photographes.



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