La Poison c’est Moon (chant), Lars Sonik (batterie, clavier) et Fugu Shima (guitare). Ils viennent du futur. De l’année 2169 pour être plus précis. Ils ont donc 145 ans d’avance sur nous et sont revenus dans le passé (notre présent à nous) pour nous prévenir des dangers futurs qui nous attendent si on ne change pas nos comportements... En ce 31 août 2024, le groupe est sorti de sa faille spatio-temporelle pour faire une halte à Toulouse, à la Halle De La Machine pour clore la dernière soirée de l’évènement estival, Halle Night Long. C’est parti pour un retour vers le futur !
Il est 20h30 quand La Poison monte sur les planches de façon robotique sous l’œil inquisiteur de l’impressionnant Minotaure. En l’espace de quelques secondes, c’est une véritable parenthèse enchantée qui s’ouvre en dévoilant l’univers rétro-futuriste du groupe « venu du futur » sous des lumières vertes et rouges et un décorum d’un autre monde. Très vite, le public de la Halle De La Machine se rapproche du devant de la scène pour en prendre plein les yeux et les oreilles. Arrivant jusqu’au micro dans sa robe blanche, Moon se dévoile aux yeux de tous sur « Humain Humain ! » avec une gestuelle appuyée par des jeux de manches. L’électro punk du trio prend vite forme et le groupe déroule « tranquillement » son set pour la plus grande joie des toulousains qui dansent dans le pit et répondent à toutes les sollicitations du groupe (un spectateur viendra même jouer un androïde sur « Sexe À Pile »). La météo tient bon, l’ambiance est excellente, le son est bon : toutes les planètes sont donc alignées pour un show digne de ce nom. Et ce sera bien le cas !
La Poison à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Comme on pouvait légitimement s’y attendre, le dernier album Décadanse Générale sorti en janvier 2024 est bien mis en avant au fil du concert au fil de morceaux comme « le Monde Va Mal », « Les Mauvais Garçons », « Juste Un Kiss », « Besoin De Réconfort », « Humain Humain ! », « Burn Out », « Je Danse Pour Toi », « Décadanse Générale », « Sexe À Pile » ou le superbe « Béton Brûlant » qui flirte parfois avec le Niagara de la belle époque. C’est bien simple : tous les morceaux du disque sont joués et passent à merveille l’épreuve du live ! On sent que les compositions ont été taillées pour le live tant le rendu sur les planches est sans appel. Ceci étant, La Poison n’en oublie pas son premier album (en anglais) de 2019 et en propose les titres les plus emblématiques comme « Reach Out », « Smash You Up », « Open Your Eyes » et « Super Hero » en fin de set. Voilà un joli tour discographique qui condense tout l’univers ô combien déjanté du trio...
La Poison à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Mais mine de rien, derrière le visuel très tape-à-l’œil de La Poison, on remarque en toile de fond que les compositions sont finement ficelées / ciselées, notamment au niveau des mélodies qui rentrent dans le cervelet (« Smash You Up », « Les Mauvais Garçons », « Besoin De Réconfort », ...) et que la présence scénique du trio est tout bonnement imparable. Ainsi, si Moon focalise toutes les attentions grâce à sa prestation habitée et sa communication de tous les instants avec son accent russe qui sied à merveille à l’esprit rétro-futuriste du set, Lars Sonik et Fugu Shima ne sont pas en reste. En effet, le batteur posté sur le devant de la scène est à la manœuvre aussi bien rythmiquement que dans le lancement des programmations et Fugu Shima (l’ex-Roger Cageot de la Mano Negra) fait montre d’une redoutable efficacité derrière Moon, même s’il reste discret dans ses interventions. Bref, on sent que La Poison est une machine rudement bien huilée qui connaît son affaire ! De plus, les textes font mouche et pointent les travers d’une société qui ne tourne pas rond (« Le Monde Va Mal », « Besoin De Réconfort », « Burn Out », « Open Your Eyes »), le tout sans être moralisateurs.
La Poison à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
En fin de compte, en l’espace d’environ 1h15 et une quinzaine de morceaux, La Poison a su s’imposer devant le public de la Halle de La Machine avec une incroyable facilité / simplicité. Moon, Lars Sonik et Fugu Shima ont réussi leur coup en développant leurs titres au travers d’un univers haut en couleur (verte) qui a su toucher le cœur des nombreux spectateurs présents. Le trio a (dé)montré son talent et son savoir-faire en un tour de main et nul doute qu’il aura (encore) conquis de nombreux adeptes. Oui, La Poison a bien 145 ans d’avance sur nous... c’est pour ça qu’ils sont si forts !
Setlist La Poison
- Humain Humain !
- Besoin De Réconfort
- Juste Un Kiss
- Reach Out
- La Poison
- Smash You Up
- Open Your Eyes
- Les Mauvais Garçons
- Béton Brûlant
- Sexe À Pile
- Burn Out
- Le Monde Va Mal
- Décadanse Générale
- Shake It
- Je Danse Pour Toi
- Super Hero