Sziget festival à  Budapest (5 au 11.08.13)

Live report par Marie et Sylvain de l' "Applefish Team"

Le festival Sziget, élu meilleur festival européen par les European Festival Awards, a fêté ses 20 ans du 5 au 11 août sur l'ile d'Óbudai au cœur de Budapest.

Un festival  international atypique où les 362 000 citoyens Szigetéens ont pu apprécier dans une ambiance assez débridée quelques 500 concerts donnés par près de 140 groupes, mais aussi des spectacles de cirque, danse, théâtre, des installations artistiques, des expos photos, sous une chaleur parfois accablante.
Cette année, le logo a été toiletté et les organisateurs ont choisi un nouveau slogan apolitique  « l'ile de la liberté », représentatif des valeurs que le festival souhaite défendre.
 

Retrouvez les photos ambiances et concert de Elise Schipman


Pour ceux qui ne connaissent pas, le Sziget c'est aussi une sorte de grosse fête foraine où l'on trouve tout types de services et d'activités pour les "vacances" : du stand de recharge de batterie de portable aux transat de plage aux bords du Danube (la Sziget Beach est une nouveauté de cette année), en passant par du saut à l'élastique, une grande roue de 60 mètres de haut (le Sziget Eye), une pharmacie, des bars et restos multiples et des stands de shopping. Le tout sur 76 hectares.
Le festival autorise le camping n'importe où sur le site, seuls 3 campings payants sont clairement délimités, pour le reste chacun fait ce qui lui plait ! Les francophones ont le leur, "l'Apéro Camping", et même leurs DJ's résidents, dont Mr Hat cette année. Certains font la tournée des festivals européens, d'autres, expatriés, se sont donnés rendez-vous en Hongrie.
Coté ravitaillement les festivaliers peuvent payer sur l'ensemble du site avec une carte sans contact RFID rechargeable, bien pratique pour éviter de se balader les poches pleines de jetons.
Seul hic l 'absence de gobelets consignés.

Elise Schipman)


Coté musique, une programmation éclectique où chacun peut trouver chaussure à son pied avec quelques grosses têtes d'affiche (Blur, Franz Ferdinand) et  artistes indépendants (DUB FX par exemple).
Spécificité du festival, une scène tsigane, pour la première fois sponsorisée par une marque... turque ! Les moyens déployés sont aussi de taille : la Main Stage Pop/Rock et la World Music OTP en plein air, les chapiteaux Party Arena et l'imposant A38 (5000 m², un prolongement du « Bateau », une péniche concert de Budapest) sont les quatre principales scènes parmi les 54 que compte le festival.

Cette année le programme édité prenait la forme d'un  passeport :  la grosse radio a donc pris la nationalité szigetéenne pour quelques jours, histoire de vous donner un (petit) aperçu d'un des plus gros festivals européens !
 

Elise Schipman)


Lundi 5 août et mardi  6 août

Avant le début officiel du festival et sa déferlante d'artistes internationaux, il est possible pour le public fraichement débarqué de découvrir les jeunes groupes européens qui ont remporté les tremplins du Sziget. Pour la France, les deux rappeurs Bigflo & Oli (deux jeunes frères de Toulouse) se produisent le mardi. Issus d'une famille de musiciens, les deux rappeurs qui continuent de faire le buzz sur la toile, ont déjà une bonne maitrise du verbe (à la MC Solaar et IAM) et du flow. Leur punchlines sont plutôt intelligentes, loin des clichés.
Invités coup de cœur de l'équipe du Sziget, malgré leur deuxième place au tremplin, les Shafty Brothers (groupe qui a déjà assuré les premières parties de General Elektriks et de C2C) seront à l'affiche le premier jour. Le groupe d'électro fusion "vijiing" "joue" en temps réel et scratche sur une base de break beats des titres aux styles variés et hybrides (funck pop rock, samples orientaux, etc.). Certains morceaux de leur dernier EP # Censored, font penser à Daft Punk - comme "In Electro" dans lequel on retrouve des accents vintage 8bits. A voir sur scène pour pleinement apprécier la performance.
 

(Quimby In Wonderland - © Elise Schipman)


Le mardi, sur la thématique d'Alice aux Pays des Merveilles, déclinée un peu partout sur le site du festival, le groupe de la scène alternative hongroise Quimby "In Wonderland" pour l'occasion réalise un show enjoué très attendu du public local. La foule reprend en cœur la plupart des morceaux mais nous on ne comprend pas grand chose aux paroles. Le  groupe est souvent comparé à Noir Désir pour l'énergie qu'il dégage.  Un peu plus tôt sur la Main Stage, Firewater , groupe indé des USA joue 1h30 en pleine chaleur, une musique du monde métissée aux influences variées sur des airs de rock, folk, samba, ska. De quoi nous donner la gnak pour la suite du festival.

 

Mercredi 7 août

Après ces deux premiers jours de tour de chauffe, nous sommes fin prêts pour la suite.
Première tête d'affiche de la journée : Skunk Anansie. Skin de sa voix puissante soulève le public de la Main Stage et se perche littéralement sur les fans des premiers rangs. La diva toute d'or parée se laisse porter par la foule quelques instants avant de remonter sur scène. Elle semble aimer se mélanger à son public, descend à nouveau de scène et réussit le coup de maitre de faire asseoir les quelques dizaines de milliers de spectateurs présents. On attendait le titre "Hedonism" avec impatience, le groupe l'interprète à la perfection.

(Skunk Anasie - © Elise Schipman)
 

A deux pas de là, la voix planante de Jonathan Higgs et les nappes de synthé et d'électro (comme sur le titre "Choice Mountain"), du groupe art-rock britannique Everything Everything nous relaxent sous le sauna qu'est devenu le chapiteau A38. Le groupe est venu présenter son deuxième album Arc sorti cette année, avec quelques titres aux rythmes complexes comme "Cough Cough". Pour les curieux , Alt-J est l'autre groupe du genre qui a fait sensation cette année.

Le groupe nous fait oublier le rendez-vous de 19h sur la Main Stage pour la "Balloon Party" (premier des 4 rendez-vous festifs concoctés par l'équipe du festival), où 10000 ballons gonflés à l'hélium sont distribués aux festivaliers pour être libérés en même temps !
C'est donc sur le chemin de la Party Arena en voyant de minuscules points multicolores dans le ciel que nous réalisons que le lâcher s'est fait sans nous.

Elise Schipman)
 

Après un passage au pied du Sziget Eye et un arrêt ravitaillement au Wine & Fröccs Garden (le fröccs est un mélange de vin blanc ou rosé et d'eau pétillante, très rafraîchissant et plus ou moins corsé suivant le rapport vin/eau choisi...) nous nous frayons un chemin vers la scène de la Party Arena.

Autre chapiteau, autre ambiance, même chaleur torride. Les festivaliers se sont agglutinés et attendent avec impatience l'arrivée sur scène de Chase and Status.
Le duo londonien accompagné de son live band chauffe la foule à base de beats drum and bass avec un show visuel à la hauteur du niveau sonore : rétines et tympans surexcités dès les premières secondes. Le titre d'ouverture "No problem", reconnu de suite par les fans, débute tranquillement par quelques phrases déclamées surement par un jamaïcain sur des percussions, et s’accélère 15 secondes plus tard.
Le rythme redescend (légèrement) avec les chansons suivantes "Eastern Jam", "Hypest Hype" et "Flashing Lights" puis c'est encore l'explosion des tympans avec la reprise de "Killing In The Name Of".
On aura plus tard l'occasion d'écouter la fin du concert des Flogging Molly, groupe US Punk Celtique sur la A38. Ambiance très festive, la foule danse au rythme de la flûte irlandaise, du banjo ou de l'accordéon et des riffs punk. Presque tous les titres sont repris en choeur, le groupe se fait visiblement plaisir et ravit ses fans.
 

(Flogging Molly - © Elise Schipman)


On finira la journée sur la Main Stage accompagné par le poète classieux Nick Cave des Bad Seeds, qui de sa voix profonde livre au public une interprétation presque théâtrale, imprégné et possédé par ses chansons.
On retiendra surtout des standards comme "The Weeping Song" et "The Ship Song" tirés de l'album The Good Son, ou There Is a Kingdom où le violon électrifié de Warren Ellis assure la rythmique.
Les titres du dernier album Push The Sky Away sorti cette année sont aussi au programme et dès le second morceau Nick met le public dans sa poche avec le superbe "The Jubilee Street".
 

Jeudi 8 août

Histoire d'éveiller nos oreilles à d'autres sonorités, on passera pas mal de temps à écouter les groupes de la scène musique du monde, dont la programmation a permis au Sziget d'être élu meilleur festival pour les musiques du monde par le prestigieux magazine britannique Songlines.

C'est WARSAW VILLAGE BAND qui débute, pour le plaisir de la foule encore peu nombreuse mais conquise par  l'énergie de la formation polonaise. Leur musique (qu'ils qualifient de  "hardcore folk")  est marquée par des techniques de chants ancestrales ("voix blanche"- qui semble crier, un peu stridente même) et l'utilisation d'instruments traditionnels.

Puis c'est au tour du groupe de musique tsigane hongrois PARNO GRASZT (« cheval blanc » en rom), qui pour l'occasion partage la scène avec Latcho Drom (guitariste française de jazz manouche), de prendre le relais. On apprécie le rythme enlevé ainsi que les choeurs féminins et les voix masculines  en parfaite harmonie.

Elise Schipman)
 

Un peu plus tard, DONOTS le groupe punk rock allemand qui fête aussi ses 20 ans se déchaine  et pousse le public à en faire de même. Les deux frères du groupe Ingo (le chanteur) et Guido (l'un des guitaristes) ne tiennent pas en place sur scène.
On retiendra "Into The Grey" du dernier album. A la fin du concert sous la tente A38 en fusion le chanteur remercie le public d'être resté jusqu'au bout malgré la chaleur. Un groupe à voir absolument en live.

Entre temps sur la Main Stage, la « Pinwheel Party » est l'occasion pour 10000 festivaliers de se voir offrir un petit moulinet à vent aux couleurs du Sziget.

De retour sur la scène World Misc, notre gros coup de cœur est pour le ska band local PANNONIA ALLSTARS SKA ORCHESTRA, formation de 10 musiciens dont 4 cuivres emmenés par le chanteur KRZA (Kristóf Tóth, que l'on retrouve pour quelques featuring avec un autre groupe hongrois, Irie Maffia). Habitué du festival, le groupe reprend notamment  le thème de la série Games of Thrones.

Sur la Main Stage, l'une des têtes d'affiches du jour est SKA P. Lorsque nous arrivons le public saute déja en rythme sur la chanson "Cannabis", titre incontournable pour ce groupe qui se produit depuis plusieurs années. Le show est évidemment provocateur (on s'y attendait), la police et l'église sont singées. Le chanteur dreadeux Pulpul lève le poing à plusieurs reprises pour appuyer ses messages politiques à l'image du dernier album du groupe 99 %.
Dans tous les cas, que l'on aime ou pas le style, le groupe "altermondialiste" chauffe le public qui  pogotte sans arrêt.

(Ska-P - © Elise Schipman)
 

Éclectisme, vous avez dit éclectisme ? On poursuit la journée avec le Frenchy WAX TAILOR qui entame le dernier festival de sa tournée. Le DJ aux influences hip hop et son groupe prennent vraiment plaisir à jouer ensemble et le public le lui rend bien. Les 3 MCs d'ASM (A State of Mind) sont parfaitement calés, Charlotte Savary toujours aussi envoutante lorsqu'elle interprète "Forgotten Tales". Pendant le rappel, Wax Tailor fera chanter le public sur le refrain de "Que Sera Sera".

La soirée continue avec BAD RELIGION, qui assure cette année dans plusieurs festivals la tournée de son album True North.
Le bassiste ne chante pas toujours juste et le début du concert manque un peu d'énergie. Dommage, on part avant la fin, le groupe n'a pas réussi à nous hameçonner.
 

(© Elise Schipman)


Vendredi 9 août

Un peu avant 18 heures c'est au tour du groupe américain !!! (Chk Chk Chk ou Tchik Tchik Tchik, à vous de voir) de prendre les commandes de la Main Stage.
Le groupe de Sacramento en tournée pour son dernier album Thr!!!ler a choisi de nous offrir 6 titres de sa cuvée 2013 incorporés dans un set de 11 chansons haut en couleurs.
Le mélange de basses funky, de riffs à la limite du punk saupoudré de disco embarque illico le public qui ne peut s'empêcher de sautiller sur place.
Nic Offer qui officie dans un short (où est-ce un caleçon ?) rappelant la pochette de Some Girls des Stones s'offre un premier bain de foule sur Californiyeah qu'il continue de chanter au milieu des spectateurs.
De retour sur scène, il invite Emilíana Torrini à le rejoindre pour un duo sur One Girl / One Boy.
La chanteuse islandaise qui se prépare à jouer le lendemain sous le chapiteau A38 n'a eu que la journée pour apprendre le titre, elle réussit à apporter une touche de classe qui tranche avec le groove décomplexé de Nic qui ondule aux quatre coins de la scène. La foule salue la performance du couple, et se déchaine un peu plus tard sur le titre plus orienté dance/club "Slyd", tiré du dernier opus.
En fin de set, pendant que ses musiciens restent sur la scène et continuent à envoyer le punky funk de "Me And Giuliani Down By The School Yard (A True Story)", Nic descend à nouveau se promener dans le public micro à la main, enjambe tranquillement le rail de sécurité qui sépare en deux la foule devant la régie en continuant à chanter. Les spectateurs se font évidemment un plaisir de sacrifier leur bouteille d'eau pour rafraîchir le loustic.
Le chanteur déjanté revenu parmi ses compères finira par tordre son tee shirt au-dessus de sa bouche grande ouverte, pour prendre une grande rasade d'un succès bien mérité à l'arrière-goût salé ! A voir et à revoir en live sans modération.

Elise Schipman)


Il ya toujours de quoi divertir les szigetéens... ou les szigotos comme les appelle l'organisation.
Et pourquoi ne pas imaginer une immense partie de Beach Volley ?
A 19h, ce sont bien 1000 balles bleues fraichement gonflées qui rebondissent un peu partout devant la Main Stage !

Il est 21h30, les maitres de la pop britannique du groupe BLUR font leur entrée sur scène.
Dès les premiers accords de "Boys and Girls" la foule compacte les acclame et reprend d'une même voix les paroles connues par coeur depuis 1994.
Reformé en 2009 et tellement attendu par ses fans le groupe a fait quelques apparitions cette année dans les plus grands festivals.
Blur se produit pour la première fois au Sziget, et Damon Albarn, à la vue de tous les drapeaux qui flottent dans les airs, apprécie le mélange des nationalités.
Quatre choristes accompagnent les musiciens et teintent le concert d'un voile légèrement soul. Damon Albarn n'en peut plus de la chaleur lourde qui annonce l'orage (il répètera à plusieurs reprises qu'il fait chaud), mais la météo ne l'empêche pas de prendre un bain de foule en descendant de scène sur Country House. La déferlante de tubes submerge le public ("Beetlebum", "Coffee & Tv", "Tender, To the End", "Parklife", "End of The Century", "This is Low"). Pendant le rappel, entre "Under the Westway" et "For Tomorrow", Damon brave la tempête et prend le temps d'offrir un sympathique Happy Birthday à une des membres de son équipe.
Le concert s'achève sur "The Universal" suivi de l'incontournable "Song 2" qui fait sauter tout le public transcendé, des premiers rangs jusqu'au pied du Sziget Eye.
Meme si on attendait un peu moins de "ballades" et plus de titres pêchus, écouter et voir Blur se produire reste un moment inoubliable.

(Blur - © Elise Schipman)


Tous les concerts de la Main stage n'étaient pas aussi mythiques. Si groupe de dancehall allemand SEEED assure sans conteste le show sur scène (look à la Blues Brothers, chorégraphies tellement chaloupées que le chanteur Peter Fox finira par craquer son pantalon), on a du mal à comprendre dans quelle direction artistique le groupe nous emmène (une reprise de "Wonderful Life de Black", un cover du "Harlem Shake"...tout cela est-il nécessaire ?). De notre point de vue, les titres les plus appréciables sont sans conteste les chansons plus authentiques et roots comme "Aufstehn".

Samedi 10 août

Au programme de la journée, le dernier des 4 rendez-vous de 19h de la Main Stage : la « Color Party ». Des milliers de sachets de poudres colorées distribués aux festivaliers explosent devant la scène principale lors d'une joyeuse bataille courte mais intense...Bien plus tard certains festivaliers de retour dans le centre ville de Budapest porteront encore dans leurs cheveux et sur leurs vêtements les traces du joyeux grabuge !

Sous la Party Arena, l'australien DUBFX - Benjamin Stanford de son vrai nom - a le sens du rythme et sait le transmettre.
Depuis 6 ans DUBFX s'est construit une réputation de performer de rue aux quatre coins du monde en attirant les spectateurs dans sa bulle sonore improvisée. Les réseaux sociaux ont fait le reste.
Le jam man auto-produit et sans label fait aujourd'hui appel au crowfunding pour financer son prochain album Theory of Harmony.
Ce virtuose du Beatbox affublé de sa myriade de pédales crée ses morceaux sous nos yeux brique par brique, loop après loop en osmose avec les attentes du public.
L'artiste seul sur scène nous offre un set puissant aux forts accents de Drum n Bass, Hip Hop et Dub.
La foule saute en rythme et bouge la tête d'un bout à l'autre du chapiteau dans une ambiance survoltée.
Un artiste qui révèle toute sa force évidemment en live, à retrouver en interview sur La Grosse Radio !

Elise Schipman)


En cette avant-dernière soirée de Sziget, tout festivalier qui souhaite optimiser son parcours sonore de scène en scène sait depuis quelques jours maintenant que la gestion du timing est un paramètre à maîtriser pour accéder à la Party Arena ou à la A38, sous peine d'échouer au ras des barrières d'entrées des chapiteaux.
Un temps de parcours sous-estimé de quelques minutes nous prive de Parov Stellar Band... mais nous donne la chance de prendre en route le spectacle Firebirds de la Theater Titanick à deux pas du Colosseum (scène circulaire de musique électro-house-techno) : la compagnie allemande nous embarque dans l'histoire de cinq pilotes loufoques loin d'être des modèles de fairplay qui se disputent la faveur du public pour savoir qui a la plus belle machine volante, et à qui revient la première place sur la ligne de départ... Quelques explosions pyrotechniques ont raison de ces fous volants qui devront revenir l'année prochaine pour espérer enfin décoller !

La soirée se poursuit du côté de la Party Arena sur des beats électroniques avec l'anglais John DIGWEED tout d'abord, le DJ producteur qui mixe une house progressive racée (idéale pour les festivaliers un peu allumés à cette heure de la nuit).

Nous finissons devant NOISIA sur l'A38, trio culte du dubstep originaire des Pays-Bas. Le rythme trop fluctuant entre drum'n'bass et dubstep empêche la montée en puissance comme nous l'expliquent certains aficionados, même si le remix tonitruant de "Smack My Bitch Up" en colle plus d'un au plafond !

(Kabatronics - © Elise Schipman)
 


Dimanche  11 août

Imaginez une fanfare balkanique formée par d'anciens militaires d'Albanie avec son lot de cuivres, un sitar, des congas, des toasts reggae/ragga pimentés de quelques sons électro : c'est cet alliage façonné depuis deux ans sous le nom de KABATRONICS que FANFARA TIRANA et le groupe britannique précurseur de l'asian beat TRANSGLOBAL UNDERGROUND sont venus présenter ce soir devant les spectateurs de la scène musique du monde du Sziget. La fusion des deux formations produit une musique curieuse et détonante, un mélange improbable de styles et d'influences mais qui fonctionne . Au premier abord, l'écoute n'est il est vrai pas forcément aisée car inhabituelle, mais le concert et les rythmes infusent dans nos oreilles au fur et à mesure des titres. Pour ceux qui sont intrigués par ce que peut donner ce fameux mélange, les titres "No Guns To The Wedding" et "Three Beauties" sont à glisser dans votre mp3.

(Empire of the Sun - © Elise Schipman)
 

Quelques minutes avant 21h00, Party Arena. Le chapiteau est déjà plein à craquer, la sécurité va bientôt faire des déçus parmi les retardataires. EMPIRE OF THE SUN s'apprête à lancer son show d'un moment à l'autre.
La formation électro-pop créée par le duo australien Luke Steele et Lord Littlemore connue pour ses performances scéniques extravagantes est déjà venue se frotter au public du Sziget en 2011, sa réputation la précède cette année encore.
Depuis quelques temps Luke Steele est seul aux commandes de la tournée, Lord Littlemore ayant décidé de ne pas participer aux concerts depuis la tournée du premier album Walking On A Dream sorti en 2008.
Précédé de son batteur, de son guitariste et de ses quatre danseuses qui arborent une crête dorée, l'empereur Steele coiffé d'un casque doré très découpé aux allures incas a choisi "Lux", premier titre de l'album Ice In The Dune sorti en juin 2013 en Australie pour nous plonger dans son univers.
Sa combinaison dorée scintille entre les jets de fumée, derrière lui les images de cerveaux colorés en rotation et les planches anatomiques entrecoupées de vidéos galactiques s'enchainent... Difficile de ne pas se laisser absorber par la faille spatio-temporelle qui vient de s'ouvrir sous nos yeux.
 

(Empire of the Sun - © Elise Schipman)
 

Côté musique, le cadran de destination temporel s'est bloqué dans les années 80-90.
C'est du moins ce que laissent entendre les synthé et la plupart des articulations rythmiques et mélodiques, et même si quelques titres nous ramènent vers des horizons plus proches de la planète MGMT, on jurerait par moments reconnaitre une version boostée d'"Africa" de Rose Laurens.
Au bout de quelques titres on comprend que la musique n'est pas ce qui nous marquera le plus, ce sont bien la débauche d'effets visuels et les costumes improbables que l'on gardera en mémoire.
Sur "Celebrate", l'écran vidéo prend des allures de cockpit de vaisseau spatial, puis s'affichent des voies ferrées psychédéliques, plus tard remplacées par des trous noirs en 3D filaires et des méduses rouges.
Les guitares à doubles manches et les pieds de micro sont bardés de leds, les danseuses se changent pratiquement entre chaque titre, et réapparaissent en costumes blancs à plumes avec casques à visières métalliques ou en combinaisons moulantes à tête d'espadons pour illustrer le titre "Swordfish Hotkiss Night".
Un costume surdimensionné à tête de monstre squelettique dont les bras crachent de la fumée fait son apparition, entre temps Steele vient d'empoigner le manche de sa guitare pour la fracasser au sol.
C'est déjà l'heure du premier rappel.
Le groupe ne se fait pas trop attendre et de retour devant ses fans prolonge sa performance avec "Walking on a Dream" suivi de "Tiger by my Side". Un dernier rappel, cette fois c'est bien évidemment "Alive", titre le plus catchy du 2ème opus que tout le monde attendait qui clôture l'incursion dans l'Empire du Soleil. Back to reality !

Elise Schipman)


"Hello we're FRANZ FERDINAND"... le groupe écossais vient d'arriver sur la Main Stage, pour cet avant-dernier concert qui précède le show de clôture de David Guetta.
Quelques heures plus tôt, la participation du groupe était encore incertaine.
Plus tôt dans l'après-midi, le chanteur Alex Kapranos a en effet du être soigné par l'équipe médicale du festival pour une sévère  réaction allergique à l'huile d'arachide.
Le groupe entame son set par "No You Girls" devant un public ravi, puis vient "Right Action", single du quatrième album Right Thoughts, Right Words, Right Action dont la sortie est calée au 26 août. L'accueil du titre est bon mais sans plus.
Les extraits du premier album sont évidemment présents, à l'image de "The Dark of the Matinée" et "Tell Her Tonight" qui relancent la ferveur du public.
Sur quelques morceaux comme "Evil Eye" sorti de la cuvée 2013, Nick McCarthy délaisse sa guitare pour passer aux claviers. L'anglais de Blackpool arbore ce soir une chemise rouge pétante imprimée d'animaux blancs et des cheveux gominés qui lui donnent un faux air d'Ace Ventura.
Les reprises de "I feel love" de Donna Summer et de "What Time Is Love" des KLF se mélangent au refrain de "Can't Stop Feeling" pour un résultat très convaincant.
Le groupe alterne entre anciennes et nouvelles chansons. "Bullets" sera le dernier titre issu de l'album de 2013, puis vient la rafale des tubes attendus par les festivaliers : "Michael", "This Fire" et "Take Me Out" font trembler l'ile Óbudai.
Sur "Outsiders", le groupe nous offre une performance que les connaisseurs réclament et acclament de tous leurs cris. Nick McCarthy troque sa guitare pour une paire de baguettes, imité par Bob Hardy.
Ils sont vite rejoints par le leader du groupe, et c'est tout Franz Ferdinand qui joue sur la batterie de Paul Thomson pendant plus de 2 minutes 30.
Le groupe revient après quelques instants sur scène pour un rappel qui commence par cette phrase d'Alex Kapranos : "c'est notre troisième venue au festival Sziget, et chaque fois c'est de mieux en mieux !"
Le public s'enflamme sur "Jacqueline", "The Fallen" et "Ulysses" qui concluent le set.
Franz Ferdinand nous aura fait passer l'un des meilleurs moments de cette journée, grâce à une technique impeccable et une énergie qui fait honneur à ce groupe à l'aise lors des gros événements.

Le festival clôture la programmation de la Main Stage sur le concert de David Guetta, qui réunit le plus de personnes. Que dire...il avait de chouettes feux d'artifices et aussi des flammes...
Ce concert n'est pas ce que l'on retiendra du Sziget, mais plutôt l'ambiance festive bon enfant, de mélange des nationalités, et une programmation diversifiée et de qualité.
Rendez-vous l'année prochaine !
 

La Team Applefish


Photos : © 2013 Elise Schipman
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.


Elise Schipman)



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