Fat Bastard, c’est le 3e album de Leon Rousseau, sorti en juin dernier.
Habitué aux combats en solitaire et fidèle à ses parti-pris artistiques, il a de nouveau concocté une galette home-made, produite par ses soins et dans laquelle il joue de tous les instruments… et ils sont nombreux !
Si d’aucuns musiciens se sont déjà risqués à cet exercice solo, rendant au final une copie où le manque de vitalité et de joie rivalisent avec le défaut de symbiose d’un groupe, Leon Rousseau évite cet écueil. Il navigue dans plusieurs univers où sa singularité et son savoir-faire témoignent d’un talent d’homme-orchestre-troubadour qui se livre.
Références
De prime abord on est frappé par la familiarité que nous rappellent les mélodies et les harmonies vocales aux accents pop Beatles, voire Electric Light Orchestra, XTC, ou même Dexy’s Midnight Runner années 80 à l’écoute des titres "35", "The Kid", "2 of You" ou au climat Tom Waits de "Brother".
On est aussi interpellé par la teinte punk rock façon Clash de "Fat Bastard" et de "Georges Clooney".
Une construction
Le terme est approprié pour qualifier la composition de l’artiste parce que ces références se muent en révérences. Il les imbrique à sa façon pour délivrer un album à la signature affirmée, habité d’un univers très personnel.
Il en résulte une tonalité d’ensemble punk-rock’n’roll, ce qui est assez surprenant pour une réalisation qui contient une majorité de ballades (7) qui balaient les nuances pop, rock, folk et country.
C’est naturellement et sans heurts que s’imposent les intonations punk rock précitées, illustrées également par "35".
Cela, avant que d’être embarqués par les titres ambiances aux allures de B.O. que sont "Ford Taurus" ; qui n’est, à vrai dire, pas une chanson mais une combinaison d’instruments et des voix en chœurs s’entremêlant, et "MonoMurderSong", qui se déroule en une sorte de litanie propice à accompagner un film de Wim Wenders.
Le riff et la plume
La couleur musicale mais aussi la plume : pudeur - élégance - droit au but, voici ce qui qualifie les 12 chansons.
Chacun des registres bénéficie de mélodies ciselées et accrocheuses et de riffs enlevés.
Pour se sentir en vie, rien de tel que de chanter sur "Sunday", ballade pop sautillante (bonne humeur garantie) et puis d’alterner avec "This Bed" qui vous fera vibrer d’émotion.
Leon Rousseau expose des textes emplis de désolation, d’espoir et de dérision pour explorer de façon lumineuse la quête de l’autre : "Sunday", "Fat Bastard", (ah l’amour et son lot d’aléas !) "Brother", la quête de soi-même : "Eugène", "The Greatest", "35", "The Kid", "This Bed", "2 of You", "George Clooney" ou encore la quête de l’évasion : "Ford Taurus".
"MonoMurderSong" qui clôture l’album se singularise par sa noirceur. Cette chanson aux relents de vengeance nous engage à faire partie du camp des amis de Leon !
C’est une expédition rock’n’roll empreinte de sensibilité à laquelle nous convie Fat Bastard.
Un voyage pour lequel les 12 étapes méritent non seulement qu’on les parcourent dans leur intégralité mais également dans leur ordre de passage... et que l’on s’y arrête. Un voyage à destination de soi-même.
Une belle découverte par conséquent. Leon Rousseau nous surprend en apposant une signature personnelle et inventive sur les désormais classiques registres pop, rock n’roll, pop.
Fat Bastard signé sur le label irlandais Ruby Music est disponible en LP vinyle uniquement. L'achat de l'album permet le téléchargement d’une version numérique en qualité Studio Master. On peut aussi se le procurer sur le site de Leon Rousseau
TRACK-LIST
- 35
- The Kid
- Brother
- Eugene
- Sunday
- The Greatest
- Fat Bastard
- This Bed
- 2 of You
- George Clooney
- Ford Taurus
- MonoMurderSong