La vague vintage a de beaux jours devant elle, preuve en est avec le premier album éponyme d'Imarvic, un groupe nous venant tout droit de Tour. Mixée maison, cette galette réveille les effluves du rock des 70's : des rythmes chauds et lourds, des guitares bien énervées délivrant des riffs endiablés et une grosse caisse qui prend aux tripes. Quoique ici, en devinant l'âge moyen des membres du groupe, on peut aisément deviner que les gars n'essayent pas de raviver la flamme d'une époque qu'ils regrettent de n'avoir jamais connue, mais que plus simplement, ils sont déterminés à jouer la musique qu'ils aiment en en tirant un maximum de plaisir.
Mais commençons d'abord par ce qui, d'un point de vue personnel, sonne comme le gros point négatif de l'album : la partie vocale. Déjà sur «Music Is Your Guide », piste d'ouverture qui démarre d'une note enjouée, le chant s'avère trop lisse et donne au refrain un air plus pop que rock. Impression qui ne fait malheureusement que se renforcer sur «The Bitch Of The Band », où Max Goor est accompagné de Phil Collas aux chœurs. Un morceau qui confirme cependant la maîtrise des musiciens. Mais l'apogée du refrain pop sur un air profondément rock arrive à la troisième piste de l'album, j'ai nommé : «Our Decibels». On y croyait pourtant avec l'accroche, mais dès la deuxième phrase nous voilà reparti pour ce qui s'assimile plus à un hymne de pom-pom girls qu'aux vocalises d'un James Hetfield (« Hey, Ho ! ») ! Mais maintenant que je suis parvenue à poser des mots sur cette spécificité qui me taraudait tant, nous allons pouvoir nous attarder sur l'instru en elle-même, un superbe solo de gratte venant de m'y faire penser.
Et ce n'est pas «Brave New World », avec ses paroles percutantes et poétiques, qui va venir mettre le doute sur le talent des musiciens (ainsi que du compositeur, Pat Marty le guitariste du groupe). Appuyant sur le côté 70's du groupe, cette piste tend également un parallèle avec les allemands de Scorpions, en particulier leurs ballades. On associerait d'ailleurs presque la voix de Max Goor à celle de Klaus Meine, ce qui atténue dans la foulée le contraste saisissant qui existait entre chant et instru. Ou peut-être m'y suis-je tout simplement habituée... Enfin.
Vient le tour du très drôle «Formula One », qui nous surprend par une petite démonstration électro au clavier, (en retrait jusque là) et nous montre que l'album a bien été composé en 2012. Rien de bien folichon, mais l'on sent Max Goor plus énervé derrière son micro, ce qui, agrémenté de guitares saturées, réconcilie l'album avec le (hard) rock. Chez Imarvic, l'utilisation de la voix est peut-être... spéciale, mais les paroles sont, elles, très travaillées. Comme le montre «The Banker », sonnant comme une comptine acoustique chantonnée autour d'un feu, qui aurait pu être la traduction d'une chanson de Renaud.
Viennent ensuite (puis promis je m'arrête) les deux bijoux de la galette. Tout d'abord l'instrumental bluesy (ce qui n'est pas pour nous déplaire) «Inner Storm », long de 7 minutes 12, mettant en valeur une belle production de Music Paradise (qu'on salue au passage), puis «A hero's Denial», une très jolie ballade racontant le traumatisme d'un soldat américain d'une manière sobre mais émouvante car embellie de riffs lourds et dramatiques en première partie, avant de reprendre de plus belle, alors que tout semble éteint, sur un rock enjoué et péchu pour clore le tout en beauté. En somme, un bel album, réalisé par des musiciens, et même artistes, de talents, malgré un petit chiffonnement côté chant, qui peut virer à l’obsession selon l'oreille.
Rendez-vous sur le myspace du groupe pour vous en faire votre propre opinion, et bonne écoute !
Tracklist :
1. Music Is Your guide
2. The Bitch Of The Band
3. Our Decibels
4. Brave New World
5. Formula One
6. The Banker
7. Straight To The Bait
8. Inner Storm
9. A Hero's Denial