On attendait avec impatience un nouveau bébé des Babyshambles. Et cinq ans après, le voici enfin, ce tant attendu successeur de Shotter's Nation, qui porte plutôt bien son nom : Sequel To The Prequel (qu'on pourrait traduire par "Suite Du Prologue").
Cette nouvelle production des Babyshambles n'a rien à envier à son prédecesseur. Bien sûr, plus la peine de vous présenter le titre "Nothing Comes To Nothing", que beaucoup de radios rock nous ont déjà passé et repassé, à tel point qu'en écoutant l'album, on pourrait presque être déçu de l'entendre à nouveau. Heureusement, le morceau est en début d'album et cela ne nous fait pas perdre l'énergie avec laquelle "Fireman" avait commencé à nous envoyer dans le monde de Doherty et de sa troupe. Après cela, l'athmosphère se détend, les guitares et les rythmes se font plus doux, et on tombe dans des morceaux, dont certains semblent sortis de l'album solo de Peter Doherty (Grace/Wastelands), comme "Sequel To The Prequel" ou "After Hours", aux airs un peu jazzy. On peut même entendre la même sorte de début dans "Minefield" que dans "Last Of The English Roses".
Pour ce qui est du reste de l'album, on y retrouve surtout des morceaux tranquilles, preuve d'une évolution du groupe qui nous avait sorti un premier album avec une vraie puissance musicale. Toutefois, on retrouve bien sûr quelques morceaux qui nous mettent vraiment la pêche comme "Maybelline", "Seven Shades" ou encore "The Very Last Boy Alive", vraiment rock. Les anglais s'essaient même avec bonheur au reggae sur le titre "Dr No", troisième tentative après "Pentonville" ou même "Sticks Ans Stones", que l'on peut retrouver sur Down In Albion, premier album du groupe. Bien sûr, c'est le rock que l'on préfère chez les Babyshambles, mais il est toujours plaisant de voir un groupe réussir à s'approprier d'autres influences avec talent. La voix de Doherty se marie magnifiquement bien au style tandis qu'Adam Falkner, Drew McConnell et Mick Whitnall nous livrent une musique qui sent bon les good vibrations de la Jamaïque. Ce titre est donc dans la lignée de l'album : très bon !
La Doherty's Band a donc sorti un troisième album très haut en couleur (tout comme sa pochette, remarquable dans les rayons de votre disquaire au milieu de tous ces albums aux pochettes sombre et bien rock'n'roll) qui nous prouve qu'une longue absence n'est pas forcément signe d'un retour plus dur. Dans la lignée de ses deux prédecesseurs, Sequel To The Prequel est l'un des incontournables de cette année (qui nous promet pourtant beaucoup de belles choses, entre l'excellent album des Arctics Monkeys ou le prochain Arcade Fire). Pour ceux qui ne le posséderaient pas encore, il est très vivement conseillé au moins d'y jeter une oreille pour passer un pur moment et oublier un peu tous ces groupes éphémères qui nous balancent toujours la même daube.
