Moins exposés que les Barb Wire Dolls, les Bits Of Shit relèvent eux aussi le flambeau du punk revival. Leur Cut Sleeves enfin pressé pour l’Europe (merci Dangerhouse Skylab et Casbah Records) apporte un peu de fraicheur dans ce monde de brutes.
Cut Sleeves est un album punk, même dans sa construction. D’abord, quelques entrées en matière instrumentales, histoire de poser les bases bien distordues de l’édifice. On n’est pas là pour plaisanter. C’est pas des mous du genou, les Bits Of Shit. Au niveau de l’appellation, d’origine punk contrôlée bien évidemment, on pouvait difficilement trouver plus provoc’. Alors Bits Of Shit : revival punk ou musique de merde ?
Passée la blague instrumentale, on durcit le son. Dès les premières notes de "Rock Sing", on retrouve l’âme des Pistols. Sid Vicious n’est pas loin. Les morceaux peuvent être courts et intenses comme "Ownership" qui délivre son message en guère plus d’une minute. Clair, net et précis.
Avec "Wedding Song", c’est distordu, ca cisaille, sur une rythmique de basse façon Peter Gunn Theme. C’est comme ça, les Bits Of Shit revisitent la chanson de mariage. En écoutant ce son, on pense immanquablement aux hommes de Johnny Rotten mais plutôt version Great Rock N Roll Swindle que Never Mind The Bollocks, qui, 35 ans après s’est un peu aseptisé. Ici, c’est des vrais punks, encore pur et durs.
Rajoutez un 1-2-3-4 au début de “Patrol" et vlan, voila la chanson transformée en un brulot des Ramones. Bien joué. On braille on crie, parfois on crée quelques dissonances. Mais on est des punks et on envoie du pâté.
"Tallys World" propose une intro de basse au son bien crade qui sert de tremplin à un morceau rappelant Rage Against The Machine avec sa voix empruntée au rap, le tout effectué en moins d’une minute.
"Red Blade" est le slow punk des Bits Of Shit. Une chanson d’amour mais distordue. Plus de trois minutes 30, véritable exploit. Le son rappelle parfois les Toy Dolls. Le mid tempo des punks… A rapprocher du "My Way" par les Pistols. Les puristes noteront un des rares solos de l’album (sans trop de notes quand même). Pas mal pour des keupons…
Mais les Bits Of Shit osent se diversifier. Attention, on trouve aussi sur Cut Sleeves des morceaux de près de 5 minutes ou les gars se sont retroussés les manches pour envoyer du gros. Derrière l’intro façon tronçonneuse au travail de "Traps", se cache un morceau à tendance trippante. La guitare propose une rythmique scie sauteuse et pour finir avec les métaphores sorties tout droit de chez Brico Dépôt, la batterie enfonce le clou. Ce "Traps" donc ressemble un peu à des vocaux punks posés sur un inédit de Black Sabbath. C’est intéressant.
On finit sur du poilu pour cet "Orphanage" qui devrait mettre tout le monde d’accord. Rythmique abrasive qui emporte tout sur son passage. Les Bits Of Shit ne sont définitivement pas là pour plaisanter. C’est puissant, dans l’esprit punk très souvent mais avec quelques incursions chez les hard rockers (ou encore les skaters de Venice Beach à la Suicidal Tendencies). On parle quand même d’un groupe australien et il y a fort a parier que Bon Scott ait aussi un peu marqué l’esprit du combo. Un mélange détonnant à découvrir et c’est plutôt pas mal !!!