Comme prévu, l'album des déjantés Sarah Connors est désormais disponible sur Casual Record, soit un peu moins d'un an après leur premier opus. On avait aimé le côté vintage qui se dégageait de leurs créations, les différents genres comme le rocksteady, le jazz, la funk, le reggae et le ska qui s'y entremêlaient pour former un genre qualifié de « Dirty Jamaican Rock'roll », ainsi que l'énergie et l'originalité qui faisaient de chaque piste un morceau unique et rafraîchissant. C'est donc pleine d'enthousiasme et d'empressement que je me suis plongée dans l'écoute de cette nouvelle galette, The Revenge Of The Black Squid.
Le premier constat qui s'impose très vite est que le groupe n'a pas perdu un gramme de pep's au cours de cette année pourtant très chargée. En effet, en parallèle de la composition de cet album, les Sarah Connors ont enchaîné les concerts, du Rock'n'Stock à des scènes allemandes ou hollandaises. Les guitares sont toujours aussi remontées, le chant énervé, les effets hyper-vitaminés pour des rythmes endiablés. Une pêche qui n'a rien perdu de sa superbe, même si le premier effet de surprise, lié à la découverte du groupe, est passé : l'auditeur est désormais en terrain connu et place donc plus d'attentes dans ce nouveau bébé. Si l'on est maintenant habitué au mix d'influences proposé par le combo, il n'en reste pas moins que l'on est toujours surpris par les mille et un détails fourmillant sur chaque plage. C'est par exemple une démonstration déjantée de gratte qui nous étonne sur « Cash and Class », la présence d’une voix féminine sur « Reach The Ground », ou un air plus rock, plus lourd tout au long de « Boogie Berry ».
Autre remarque, le groupe s’est davantage orienté vers des influences reggae sur ces quinze pistes, comme l’indique le skank plus marqué présent sur de nombreux morceaux (« F.Y.A », « The Girls Are Getting Uptight »), délaissant un peu le rock seventies qu’on retrouvait sur The Sarah Connors. Sans totalement l’abandonner cependant, comme le montre le très bon « Run, Baby, Run !!! » qui donne des envies de twist et de rock endiablé tant son rythme est prenant, ou l’air plus ballade rock de « Some Day Long ». Un léger virage artistique sans grand bouleversement, qui, tout en maintenant ce deuxième album dans la lignée du premier, permet de diversifier encore un peu plus leur musique. Certes, les parisiens n’ont pas pris d’énormes risques en tentant de nouvelles choses dans de nouvelles ambiances ou univers, mais ils gagnent en maturité et en maîtrise tout en donnant la sensation de prendre encore davantage de plaisir à jouer et distillent toujours un regg’n’roll énergisant, voire même addictif, dont l’écoute d’une seule piste suffira à vous revitaliser. The Revenge Of The Black Squid se révèle donc être dans la continuité du premier album dont, heureusement, la recette ne lasse pas encore. Il me tarde de voir ce que le groupe ferait sur une troisième création, et en particulier si les musiciens relèveraient le défi d’un album plus novateur. Même si, j’insiste, ce deuxième opus reste très réussi, et comble toutes les attentes.
Cependant, les refrains se révèlent être plus lisses, plus répétitifs ce qui d’un côté les rend terriblement efficaces (je vous mets d’ailleurs au défi de ne pas chanter à tue-tête les refrains de « Cash and Class » ou de « FYA »), mais laisse moins de place à l’impression d’improvisation que l’on trouvait sur le premier album. Attention, ces opposants à l’omniprésence des nouvelles technologies ne se contentent pas pour autant d’un simple couplet-refrain-couplet, et proposent des morceaux construits constituant un véritable bol d’air frais au beau milieu de la grisaille automnale. Mais on sent que comme souvent avec les deuxièmes l'albums réussis, l'énergie suscitée par les bons retours est mise en avant.
Enfin, il me faut vous parler de la piste étrange de la galette, vous savez celle dont on ne parvient pas à s’expliquer l’existence mais qui, par sa différence, apporte plus de profondeur à l’album en le rendant moins linéaire et en devient ainsi indispensable. Ici, j’ai nommé (seule piste à l’intitulé français) : « Les Calamars de l’espace », qui comme son nom l’indique consiste en des effets électroniques délirants pour une piste uniquement instrumentale et plutôt brève.
Les pistes s’enchaînent donc toutes avec fluidité et allégresse, entraînant l’auditeur dans un tourbillon de rythmes chauds et enjoués, de refrains prenants et de mélodies addictives. The Revenge Of The Black Squid confirme le talent du groupe, et annonce également un avenir très prometteur. Et si vous n’en êtes toujours pas convaincus voici un extrait live de leur prestation au Rock’n’stock en Septembre qui vous donnera probablement envie de voir les cinq garçons sur scène :
Si mes prédictions se sont avérées exactes voilà les prochains concerts des Sarah Connors :
Le 31 Octobre au Skalloween Festival au Luxembourg
Le 6 Novembre au Glaz'art de Paris avec The Slackers.
Le 8 Novembre à La Pêche de Montreuil avec The New Town Kids
Le 23 Novembre au Dance Crasher Vol:II Festival de Bamberg en Allemagne avec JokerFace, Rudy et The Lickshots
Le 28 Novembre à Le Bar Du Matin de Bruxelles
Le 6 Décembre à Le Chinois de Montreuil
Le 4 Janvier 2014 au Dumplins Live Ska Club de Londres
Le 1 Février à la Cave à Zic de Sains en Gohelle avec Skarbone 14 et Skarah-B
Tracklist :
Face A
1. All Night We Stand
2. Cash and Class
3. The Girls Are Getting Uptight
4. Run, Baby Run !!!
5. Should I Give In
6. You Shine
7. You Got Right
8. Reach The Ground
9. Les Calamars Dans l’Espace
Face B
10. Boogie Berry
11. Crazy Guy
12. F.Y.A
13. Some Day Long
14. Hold
15. One way Left
16. Tourbitron