Et voilà, La Grosse Radio vous annonçait il y a peu le retour des Ecossais, c’est maintenant chose faite. Après cinq ans d’absence, on avait vraiment hâte de découvrir cet album. Ce hiatus a-t-il permis à la bande de se ressourcer et de trouver l’inspiration pour revenir encore plus fort ? Ou leur a-t-il plutôt fait perdre la main ? Verdict…
Si We Need Medicine était un tableau, cela serait une peinture des années 50, avec couleurs vives et jaunies par le temps, représentant des jeunes gens dans un café perdu quelque part en Amérique, en train de danser et de s’amuser avec insouciance. Car cette atmosphère joyeuse, conviviale, vintage et chaleureuse est exactement celle dans laquelle on plonge avec le nouvel opus des Fratellis. Le tableau semble appétissant, mais jusqu’à un certain point seulement.
De manière générale, c’est un album tout à fait plaisant à écouter. L’ensemble est vif et pétillant. Ce disque est un disque pour danser. En témoignent « This Old Ghost Town » ou « Seven Nights Seven Days », parés d’un habit indie pop dynamique. Le piano vient très souvent égayer l’atmosphère. On constate que le groupe n’a rien perdu de sa pêche et de sa joie de vivre, mais il a en revanche perdu de sa folie.
Cet album regorge de titres efficaces, et tous ont le potentiel pour devenir des singles. On passe entre autres d’un « She's Not Gone Yet But She's Leaving » nous rappelant le bon vieux rock brut des Arctic Monkeys à un retro sixties « Wiskey Saga ». Mais aucun n’a le charme fou d’un bon vieux « Flathead » ou d’un « Chelsea Dagger » qu’on aimait pour leur côté plus agressif et déjanté. Certains morceaux, pourtant, semblaint être prometteurs au début. « Halloween Blues » ouvre l’album avec une superbe intro bluesy, mais le refrain se transforme trop vite en hymne pop/rock. Comme si le groupe semblait un peu perdu. La même déception avec un « Jeannie Nitro » aux superbes couplets, mais au refrain beaucoup plus faible. Ici il n’y a pas LA chanson, LE titre qui nous excite du début à la fin.
Au final le groupe s’en sort bien, même si les influences cafouillent un peu entre elles. Pourtant, cela n’a pas perturbé la formation pour créer des titres entraînants. L’ensemble est simple et direct, sans aucune prétention autre que de nous faire danser. Le tout est frais et coloré. On a le temps de savourer les morceaux, car tous durent entre trois et cinq minutes. Il n’y a pas vraiment de temps morts, si ce n’est pendant la ballade « Rock N Roll Will Break Your Heart ».
S’il n’est pas le disque le plus emballant de tous les temps, les Fratellis montrent que l’on peut quand même compter sur eux. Ce disque ne va pas les confirmer comme groupe de référence, mais, sans être spécialement innovateur, le son n’est pas mauvais, loin de là. Et puis le groupe arrive toujours à nous plonger dans son univers avec facilité. We Need Medicine a au moins le mérite d’être un bon remède contre la dépression, à défaut de casser la baraque.
Tracklist:
1 - Halloween Blues
2 - This Old Ghost Town
3 - She's Not Gone Yet But She's Leaving
4 - Seven Nights, Seven Days
5 - Shotgun Shoes
6 - Whisky Saga
7 - This Is Not the End of the World
8 - Jeannie Nitro
9 - We Need Medicine
10 - Rock 'n' Roll Will Break Your Heart
11 - Until She Saves My Soul