Do You Love Rock ‘n’ Roll? Si la réponse est oui, vous connaissez forcement au moins un morceau de Joan Jett et les Blackhearts. "I Love Rock ‘n Roll", le tube planétaire, c’est elle. Après ça, les bases sont posées. Bien que cette vision de l’œuvre de Joan Jett soit un rien restrictive, elle en reste un angle d’approche intéressant pour pouvoir aborder son seizième album avec les Blackhearts : Unvarnished.
"Any Weather 606 Version", co-écrit par le frontman des Foo Fighters Dave Grohl, ouvre le bal avec un gros rock à guitares et claviers (aïe, j’en entends déjà qui tiquent sérieusement). Ce titre nous prouve que la Dame aime toujours le rock ‘n’ roll. Le riff est accrocheur, la voix de la belle est toujours de qualité et on retrouve les mêmes intonations que sur le fameux "I Love Rock ‘N’ Roll" qui suffit à faire penser aux incultes que miss Jett n’a écrit qu’un seul titre dans sa vie. Et des morceaux de cette veine, ce nouveau Unvarnished est en rempli. On peut citer en exemple "TMI", gros rock porté par les guitares ou Joan Jett traine sa voix un peu plus rocailleuse que par le passé de fort belle manière.
"Hard To Grow Up" pourrait se poser comme un hymne pour teenager. C’est du rock easy listening et ça fait du bien pour une fois de pas écouter les œuvres d’un torturé, alcoolique suicidaire dépressif comme cela nous est souvent proposé.
Autour de ce rock pur et dur d’autres influences se font sentir. Pas de doute, Joan Jett est ses troupes savent composer une chanson autour d’un riff simple et mettre en valeur en valeur les qualités vocales de la chanteuse. "Soulmate To Stranger" pourrait être qualifiée par les puristes d’incursion vers le domaine de la pop mais reste agréable à écouter. "Make It Back" se situe dans le registre du punk mélodique (j’en entends encore qui disent hard Fm !!!) mais je préfère ma dénomination tant je trouve l’écoute de cette album fraîche et facile d’accès.
"Reality Mentality" avec sa rythmique et son riff fuzzy rappelle les morceaux garage punk et font du morceau un single en puissance. Le solo gorgé de wah wah renvoie à un son plus seventies. En tout cas c’est encore du bon rock bien retro. Le coté punk des morceaux "Bad As We Can" n’est pas non plus sans rappeler les premiers Blondie.
On durcit un peu le ton sur "Different". On se rapproche du son des débuts de Joan Jett lorsqu’elle officiait chez les Runaways drivés par Kim Fowley et dans lesquelles on retrouvait à la guitare Lita Ford qui se fera un nom dans le heavy metal quelques années plus tard.
"Every needs a Hero" est la partie sensible de l’album avec un titre mid tempo. Dommage de clôturer un album rock par un titre plus mou… Enfin nous on a eu l’édition deluxe avec 4 titres en plus donc on s’en fout.
On finit donc sur quatre morceaux live qui nous prouvent bien que comme pour beaucoup de groupe de rock c’est sur scène que tout se joue. On couvre toute la carrière de la dame, notamment avec "Bad Reputation", super morceau garage du début de sa carrière solo (1980), on revient sur "Cherry Bomb", fer de lance des Runaways qui vaut toujours son pesant de cacahuètes tant il est fièrement exécuté en concert. "TMI" nous montre que les dernières livraisons font aussi bonne figure live. Il est vrai que ce "TMI" à vraiment la patate d’un gros morceau rock ‘n’ roll. Enfin "I Hate Myself For Lovin You" est un hymne rock de Joan Jett depuis la fin des années 80 et son exécution live se prête toujours à diverses digressions des solistes et sollicitations du public. Idéal pour nous donner envie d’attendre l’annonce d’une tournée française…
Miss Jett nous sert donc un très bon album de rock ‘n’ roll vitaminé. On pourrait certes lui reprocher de ne pas apporter grand-chose à l’édifice rock ‘n’ roll mais ceci me semblerait hors propos. Critiquer les Stones ou AC/DC parce qu’ils font ce qu’ils savent faire me semble une hérésie. Si vous êtes de ceux-là, passez vous chemin ou déversez votre fiel sur le dernier Joan Jett. Moi, j’aime le rock énervé, les Rolling Stones, AC/DC et ce dernier Joan Jett, il me plait…