On les avait déjà repérés avec leur EP Fishing With Ghost et leur single "High On The Ground", ils sont de retour cet automne avec leur premier album, Helium Horse Fly tout simplement.
Au carrefour de multiples influences, difficile de cataloguer le groupe, oscillant continuellement entre métal, post-rock opératique et musique expérimental. Une constante du groupe est néanmoins son affection toute particulière pour les atmosphères lourdes et sombres, n'hésitant pas pour ce faire à cultiver une science du changement de rythme et un usage quasi obsessionnel de structures bien tortueuses. En résumé, c'est pas la grosse rigolade.
Alors même si l'amateur de funk risque de ne pas s'y retrouver, au moins la couleur est-elle clairement affichée. La grande force de l'album est l'univers qu'il propose. Cohérent, viscéral, l'album sait frapper là où ça fait mal ("The Fifth Season", "Surgery Plains") et ménager son auditeur avec des plages plus atmosphériques (Firelink Shrine) sans jamais se départir d'une violence qu'on dirait cathartique
tant elle nous explose à la figure à chaque fois. C'est aussi ce qui pourrait être la limite du disque. Au bout d'un moment, tant de noirceur finit par faire mal à la gueule. On se demande ce que donnerait une chanson d'Helium Horse Fly un peu plus apaisée qu'à l'habitude. Mais ce serait un contre-sens de penser une telle chose.
Helium Horse Fly n'est pas un groupe poli. Helium Horse Fly n'est pas là pour vous plaire.
Au mieux vous proposera-t-il un voyage dans ses limbes tourmentés. Et c'est bien comme ça, parce qu'il ne s'agit pas d'une posture. S'il y'a un bien un point su lequel le groupe ne peut être remis en question, c'est sa sincérité.
Il faut donc prendre cet l'album pour ce qu'il est, une proposition musicale qui aura la décence de ne pas chercher à rapporter tous les suffrages. Nul doute que les fans de musique bien hardcore y trouveront largement leurs compte; et comme dirait notre saint-patron, le bien nommé Johnny :
"Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir"!