From Oceans to Autumn – A Perfect Dawn

Formé en 2006 en Caroline du nord, From Oceans to Autumn (FOTA pour les intimes) est un groupe de post-hardcore atmosphérique particulièrement prolifique puisqu'il s'agit déjà de son 4e album, sans compter deux EP et un split. Reste à voir si cette boulimie créative est une bonne chose, notamment dans un style aussi passionnant mais aussi suranné que le post (post-rock, post-métal, post-hardcore, bref). En clair, le groupe propose une musique instrumentale atmosphérique orientée vers des mélodies planantes, mais sans oublier de mettre du rythme dans son moteur. En ce sens, on pourrait hâtivement rapprocher la formation de groupes comme Pelican, Guns of Brixton, voire, à l'écoute de cette nouvelle galette, de formations de post-rock, tant la mélodie est centrale du début à la fin, même quand le rythme s'alourdit singulièrement. Si ce courant musical est véritablement passionnant et que les Etats-unis se sont depuis longtemps avérés être une terre fertile en la matière, le nombre de formations véritablement intéressantes n'est pas bien grand, la faute à un manque terrible d'originalité qui plombe une fois de plus une galette qui avait pourtant des attraits prometteurs.


On les imagine bien les musiciens dans leur salle de répète, en train d'envoyer des grands riffs planants, de longues plages hypnotisantes qui semblent nous inviter à entrer dans une autre dimension. Mais montrer la porte et réussir à donner envie d'entrer sont deux choses bien différentes. Car autant jouer ce genre de trucs est certainement grisant, autant il serait temps que certaines formations comprennent qu'il faut un véritable talent ou au moins une prise de risque pour parvenir à s'extirper de la masse de groupes qui font ce genre de musique depuis presque 20 ans maintenant. A croire que les leçons des précurseurs que sont Isis, Neurosis (notamment dans leurs deuxièmes parties de carrière), Pelican voire Sigur Ros n'auront pas tant servi. 

From Oceans to Autumn dispose de certaines qualités, ses compositions ne sont pas désagréables, la production est de qualité, l'ambiance est là... Mais une ambiance passe-partout, sans couleur, sans véritable personnalité. De sorte que les riffs s'enchaînent, s'enchaînent, les titres défilent sans que l'on éprouve le moindre déplaisir, mais aussi sans qu'aucun ne parvienne à se détacher et à faire éprouver de frissons à l'auditeur qui se contente de contempler ces vagues se briser sur les rochers sans en retirer aucune inspiration. Qu'il s'agisse de titres longs et lents ou au contraire plus courts et énergiques, c'est avant tout une impression de terrible répétitivité qui prédomine, de sorte que l'ennui finit par s'installer et que parvenir au bout de l'album en une traite est un petit exploit. Seuls les acharnés pourront y trouver un véritable intérêt. Quant aux autres, on leur conseille de passer leur chemin, FOTA n'ayant pas réussi à s'extirper du piège dans lequel les courants post-quelque chose semblent sacrément embourbés, malgré les exploits de quelques illustres représentants.

NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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