The Taikonauts – Mysteriis Alienis Mundi

Beware !!! The Taikonauts are back on Earth !!! Ca y est, l’invasion des Taikonauts recommence. Après Surf Music From Outer Space, les quatre astronautes chinois (de Toulouse) nous reviennent avec Mysteriis Alienis Mundi leur nouvel opus.

Les Taikonauts, c’est du surf instrumental pur jus. Avec "Attack!" les bases sont posées. On tient là du bon gros surf  façon "Miserlou" de Dick Dale pour utiliser les clichés les plus populaires. Ca twange de partout, le vibrato est poussé dans ses derniers retranchements. Une bonne dose de riffs de guitare au son fenderien des plus purs, un tempo soutenu et surtout pas une parole. Ca évoque obligatoirement les grands noms du genre comme les Phantom Surfers, prince héritier du genre. Les Taikonauts mettent le paquet. Un titre comme "Kay Pachacuti" lâche la grosse cavalerie avec des cris en guise de vocaux pour illustrer un riff d’une sauvagerie extrême. Un modèle du genre. Quelques ajouts de samples  complètent l’ouvrage. Bien joué les mecs.
 


 

Leur nom le laisse bien évidemment transpirer une atmosphère  de films des sixties connotée science-fiction. On se revoie en période guerre froide en plein bagarre pour la conquête de l’espace. Ce Mysteriis Alienis Mundi pourrait d'ailleur se ranger à coté de la B.O. de Plan 9 From Outer Space ou encore mieux de Planète Interdite avec Robby le Robot. Niveau musique, la guitare solo cristalline fracasse tout sur un passage. The "Moai Walk" propose une ambiance un peu plus pesante mais on reste toujours dans l’héritage des films de science fiction. Les samples s’imbriquent parfaitement dans les morceaux comme ce "UFO Stomp" que n’auraient pas renié les célèbres Man Or Astroman? qui semblent être une des références de nous petits frenchies des Taikonauts tant leur style est proche.

Des morceaux comme "Zona Del Silencio" ralentissent le tempo et se rapproche un peu plus de certains instrumentaux des Trashmen, autre gloire du surf intrumental. On s’approche aussi de l’ambiance de certains cocktails lounge. Gageons qu’en bande sonore à l’apéro ce Mysteriis Alienis Mundi fera merveille. Mention spéciale au gratteux qui a une main droite de feu. "Fatal Radiation Overdose" est toujours dans le même style. "The Wrestler, Final Round" nous emporte dans un combat de catch endiablé. Le thème du catcheur est fortement relié à la surf music et nous ramène aux Straitjackets, adeptes du déguisement de catcheur lorsqu’ils sont sur scène.

"Coconut Beach" illustre cette ambiance de plage indissociable de la surf music. Je m’imagine bien en décapotable longeant les plages de la Coté Ouest ou plus exactement celles des Pyrénées-Orientales dans ma vieille 306 vitres ouvertes et musiques à fond en allant se rafraichir au bord de l’eau. La classe. De la musique comme ça, l’été, on en redemande.

Petite incursion dans le domaine des Monstres et Compagnie, les morts-vivants sont à l’honneur avec "Zombie Prophecy". Une intro samplée et on envoie par dessus un riff d’outre-tombe avec force vibrato. La classe. A tout le coté futuriste des Taikonauts s’ajoute donc la dernière composante d’un surf intru de qualité, les monstres. La boucle est bouclée.
 


 

Tous les poncifs du genre sont revus, intégrés et même parfois corrigés par ces Taikonauts qui nous livrent donc un excellent Mysteriis Alienis Mundi. Ce que l’on pourrait appeler un album de genre. Mais il faut reconnaitre que le style est quand même très spécifique. Comme un néophyte qui écoutera du classique va trouver cela parfois répétitif et aura du mal à comprendre la nuance entre le concerto pour piano No.2 in Si Majeur K.39 et le divertimiento en Si Majeur K.254 de Mozart, ici, le risque est de se lasser du style. Mais en tout cas, force est de constater que le style, si restrictif qu’il puisse être, est grandement maitrisé par ces Taikonauts. Comme beaucoup d’autres combos inscrits dans une mouvance punk, rock, garage, c’est certainement en live que leur musique prend tout son sens. En tout cas, c’est un très bel album.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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