Le Prince Miiaou à  la Flèche d’Or (26.11.2013)

Un pré-release show. À l'occasion la soirée Ricard SA Music à la Flèche d'Or, Le Prince Miiaou a présenté son prochain album qui sortira le 27 janvier prochain. Après les groupes Balinger et Bow Low, le groupe a investi la scène et la salle, remplie pour l'occasion. Une soirée bien garnie en problèmes techniques et en émotions.

Photos par Elise Schipman http://www.schipmanelise.com/

À peine les lumières éteintes que les premières difficultés techniques apparaissent. Apparemment, les réglages ne sont pas tout à fait au point et le premier morceau se fait attendre. Bienveillant, le public lance des miaulements en choeur, attendant l’entrée en scène du groupe.

Soudain, Le Prince Miiaou apparaît. "Le Prince Miiaou", c’est à la fois le groupe et le pseudonyme de la chanteuse, aux grands yeux sur un visage lunaire, aux cheveux rasés du côté gauche, une mèche devant les yeux et une tresse du côté droit.
On l’appellera "Elle" pour deux raisons. Déjà, pour ne pas confondre avec le groupe. Mais aussi parce qu’un article indéfini traduit bien le mystère qui englobe ce petit bout de femme, impassible en surface
mais qu’on devine bouillonnante à l’intérieur.

© Elise Schipman

Le groupe commence le concert par son dernier single : "Happy Song For Empty People". Un titre electro-rock dans une ambiance orangée, où les refrains aigus succèdent aux couplets graves. Elle troque sa basse - trop grande pour elle - pour une guitare. "Bro" est un autre morceau du prochain album, qui sortira le 27 janvier 2014.

Au fur et à mesure du concert, on devine que l’artiste compose sa musique à son image, celle d’un chat. Un chat tout mignon, qui nous berce par son ronronnement, puis qui d’un coup sort ses griffes pour nous cracher à la figure. Mais quoi qu’il fasse, il restera toujours attachant.

"On va faire un vieux titre."OK. Dans le public : "C’était cool les nouveaux morceaux !". C’est vrai. "On a plus de son." Ah merde. Situation cocasse pour le morceau "Turn Me Off". Elle s’empare d’une flûte à bec ; la même qu’on avait au collège. En attendant que les problèmes techniques se règlent, elle interprète des chansonnettes ; les mêmes qu’on avait appris au collège. On entend même les canards et fausses notes d’antan, qui nous faisaient sourire alors qu’on ne faisait pas mieux. Elle redresse sa tête, et lance "S’il vous plaît restez." Fascinante. Au final, "Turn Me Off" est très bien accueilli. Certains connaissent déjà les paroles par c(h)oeur et le font savoir.

© Elise Schipman

Place à "JFK". On a récemment fêté les 50 ans de sa mort. "Ca parle des adieux qu'on fait quand on quitte un pays." Le guitariste commence un arpège, interminable (encore un problème de son ?) Finalement, un violoncelle se fait entendre et elle commence à chanter. Ambiance à la The XX ou London Grammar. Le guitariste joue avec ses pédales d'effet, faisant sobrement sautiller ses notes."I've lost too many things today" répète-t-elle. Presqu'a capella, elle lance des cris très faibles et suraigus. Le ton se durcit, les musiciens reviennent à la charge et l'ambiance se fait plus pesante pour finir sur des vocalises.

"Tout va bien se passerÂ…… Mon cul  !" se lamente-t-elle avant de nous présenter le prochain morceau  : "Hulrik". Inspiré de la série suédoise Bron, le morceau impressionne encore une fois par sa progression.  La douce ballade se transforme en déchaînement de son pour retomber sur un quasi-silence, pesant. Le tout dans une parfaite cohérence. Sur "Beloved Knife" et "Country Bliss", on frôle même la magie de Sigur Ros.

© Elise Schipman

Ce moment a du marquer les esprits. "No compassion available" n'est pas un nouveau titre, mais un OVNI. Il s'agit d'un morceau parlé, à la manière de FAUVE en plus calme et moins caricatural. Accrochée à ses lèvres, tout la salle se tait pour écouter l'histoire. « Je commence à me remplir par le pied gauche généralement. Ca monte doucement  :  cheville, genou, trois quarts de la cuisse… » On retrouve la même montée en puissance que sur les autres titres, une émotion démultipliée par les paroles en français.

Manifestement, la soirée est un calvaire pour Le Prince Miiaou  : "Ce sera mieux le 13 mars, à la release party au Café de la Danse… - Mais c'est déjà super bien, là  !" rétorque un membre du public. C'est l'heure d'un des titres les plus connus  : "J'ai deux yeux". Un deuxième titre en français. Certains reprennent les refrains avec joie.

© Elise Schipman

Le concert s'achève sur "Alaska", un titre qui dénote par ses sonorités R'n'b et son approche plus radiophonique. Le groupe salue, s'eclipse puis revient pour un petit rappel sur "We Both Wait", dernier titre du deuxième album. Une jolie chansonnette pleine de candeur. Après avoir esquivé les coups de griffe, on finira donc la soirée sur un doux ronronnement.

Le groupe se confond en excuses sur scène et sur les réseaux sociaux, sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Des problèmes techniques, il y en a tout le temps. Mais de si belles découvertes, c'est bien plus rare et précieux.

© Elise Schipman



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