Un live-report de notre collègue Ananta de LGR métal, qui a assisté à la performance de The Gathering au nouveau casino de Paris. Grand merci à lui !
La Hollande n ‘est pas que l’autre pays du fromage mais aussi celui des autres chanteuses et ce depuis presque 20 ans. Ce soir dans la sympathique salle du Nouveau Casino (qui a eu la bonne idée de retirer ces arbres du plafond, merci !) nous avons le plaisir de voir les pionniers du métal à chanteuse, ceux que l’on ne présente plus, les excellentissime The Gathering mais également la nouvelle génération avec Lesoir, chacun venant du pays du Gouda, des tulipes et des… Enfin bref ne nous égarons pas et parlons plutôt : musique !
- Lesoir
Et pour débuter cette soirée passablement fraiche à l’extérieur, un jeune groupe talentueux et très intéressant pour nous réchauffer ce soir, les bien nommées Lesoir. C’est leur première date en France. Bons riffs, bon son, et une flûte, un instrument qui fait tout de suite référence à un certain Jethro Tull assez créatif, un style très rock avec des passages progressifs planants fort bien amenés qui vous accompagnent progressivement lors des passages instrumentaux, le joli timbre de voix de la chanteuse, bon show ! Seul instrument que l’on entend peu c’est cette espèce de tambour vertical que prend parfois la 2ème guitariste Eleen Bartholomeus, dommage car il aurait été intéressant de voir ce qu’apportait cet instrument. Le chant de Maartje Meessen, qui comme l’autre demoiselle du groupe est, elle aussi, multi-intrumentiste (piano et flûte) et possède une voix intéressante à laquelle on accroche bien. Mais celui que l’on remarque c’est le guitariste Ingo Dassen qui assure des parties de lead avec brio et un enthousiasme communicatif. Ce jeune groupe est très prenant et vivant sur scène, sans nul doute promis à un brillant avenir, c’est en tous cas ce qu’on leur souhaite.
- The Gathering
La salle s’est bien remplie pour accueillir nos amis de The Gathering et le public est même international, car lorsque Silje demande d’où vient un fan durant le show, il dit Argentine, un autre Chili puis un Portugal, preuve de l’aura qu’a toujours eu le groupe, en particulier en Amérique latine. On sent le groupe très content d’être ici et ils le prouvent dès le premier morceau "Paper waves" qui enflamme très vite l’audience ! Car ce soir, la part belle sera faite à l’excellent Disclosure, au mépris de leur dernière sortie Afterwords, confirmant qu'il s'agissait plus d'un gros EP pour les fans qu'un véritable nouvel album.
C’est ainsi pas moins de 5 titres que nous aurons le plaisir de découvrir, et de très belle manière. Car s'il y a bien une chose que The Gathering a toujours su faire c’est mettre en valeur ses compos sur scène, que ce soit musicalement, car ils sont de fabuleux musiciens, mais aussi (et surtout) dans leur capacité à faire passer une émotion encore plus forte que sur album. Bien sûr cela était encore plus impressionnant avec le charisme et la voix incroyable de Anneke, mais la douce Norvégienne qui à pris sa place ne démérite pas car elle apporte quelque chose de différent, une sorte de fragilité et de douceur qui ce ressent d’ailleurs dans les titres écrits depuis son arrivée.
C’est le très catchy et virevoltant 2ème titre de Disclosure « Meltdown » et son break intimiste qui suivra « Paper Waves », avec en duo le claviériste Franck que l’on découvre agréablement en chant live. Ensuite retour dans le temps avec très costaud « shot to pièces" suivi par « All you are », qui sera l’unique morceau joué du 1er album en demi-teinte de l’ère post-Anneke (The west pole), enchaîné avec le titre phare de Disclosure et single video sublime « heroes for Ghosts », bourré de feelings et de douce mélancolie, un régal.
Les « vieux morceaux » sont bien évidement de la fête et, surprise, 2 morceaux de Mandylion parmi les pierres angulaires du groupe et du metal dit : à chanteuse. Et là, petit problème, pas musicalement car les morceaux sont, une fois n’est pas coutume, exécutés à la perfection (et cela nous fait un pincement au coeur de les entendre, notamment « Eleonor » et « In Motion #1 », des classiques), mais que la charmante Silje ne parvient pas à tenir l’instrument principal sur ces titres : la voix. Car force est de constater, sur les morceaux « période Anneke », Silje, malgré ces efforts, n’arrive pas à la cheville de sa mythique prédécesseuse (pas très beau ce mot mais il existe).
Elle n’a pas la puissance, ce « truc » unique dans la voix (que d’ailleurs peu de chanteuses ont). Ce n’est pas mauvais, bien au contraire, mais c’est juste « bon », ce n’est plus magique, vibrant, faisant frissonner l’échine… Mais loin de lui jeter la pierre, la tâche eût été ardue, voire impossible, pour n’importe quelle autre chanteuse car c’est un fait, Anneke est l’une des meilleurs chanteuses toutes catégories musicales confondues. Donc reconnaissons que Silje ne s’en sort pas si mal et est, par contre, absolument parfaite pour les chansons qu'elle a elle-même enregistrées. Alors ne boudons pas notre plaisir de réentendre ces anciens titres et les nouveaux interprétés avec coeur, vigueur, un plaisir de jouer et un goût pour faire partager leur musique si originale resté intact.
Après nous avoir quittés sur un énorme « Eleonor », ils reviennent avec en rappel la longue pièce "I Can See Four Miles" et son final instrumental enlevé et très inspiré, comme pouvait l’être « Black Light District ». Une belle cerise sur le gâteau pour un concert excellent, un grand BRAVO à tous !
Même si le fantôme d’Anneke planait quelque peu sur cette soirée, l’intensité dégagée, la communion avec le public et la grande qualité sonore, tout était réuni pour passer un moment (bien que très court, environ 1h15) exquis en leur compagnie, idem pour l’espoir du soir : Lesoir. On souhaite tous les revoir prochainement plus longuement cette fois, dans nos contrées, car un show aussi court après une aussi longue carrière c'est un peu dommage, reste que la qualité du concert fait qu'il et difficile de sortir frustrés. Une belle soirée qui rassure quant à l'état d'esprit et l'avenir du groupe.
Paper Waves
Meltdown
Shot to Pieces
All You Are
Heroes for Ghosts
Great Ocean Road
In Motion #1
Broken Glass
Souvenirs
Gemini I
Eléanor
Encore:
I Can See Four Miles