Les Dirty Fonzy, qui fêtent leurs 10 années d’existence, ont sorti leur dernier album Riot in The Pit, le 15 décembre.
Leur 1er LP, fin 2003 annonçait la couleur Playing Punk Songs. Les 3 qui ont suivi s’ouvraient au reggae, ska, hip-hop et à la country, voire même au folk en acoustique. Riot in the Pit marque la décennie et ce 5e album est présenté par leur label comme étant "pur punk-rock".
Il n’y a pas duperie sur la marchandise. Les DF ne sont pas lassés de jouer leur musique emblème. Et oh satisfaction ! ils consacrent aussi une amélioration au niveau du son affichant ainsi un parti-pris d’évolution du style punk. Fred Norguet, au mixage (Lofofora, Sidilarsen) apporte un son profond et chaleureux qui semble pour ainsi dire traiter "dans le détail" les instruments - voix comprises - pour un rendu au service de la puissance.
Voyage en punkitude
Selon sa sensiblité musicale, on peut appréhender l’album pour satisfaire d’entrée son "côté punk", alors on est à son affaire avec "Another day on the road", "What the fuck", enjoué et sans fioriture (comme le laisse entendre son titre). Le parfait "Better tomorrow" sera très certainement entonné en concert par le public gagné par son énergique partie de chœurs. Une parenté avec The Offspring, en moins lisse.
Riot In The Pit témoigne des influences des garçons : The Ramones, The Clash, The Dead Kennedys, The Sex Pistols, tout ça c’est là... avec une constante… en plus speed !
Je rajouterai volontiers que l’on peut trouver un cousinage avec Rancid pour la couleur plus mélangée de leur musique.
"One Spirit" sauvage et excellent manifeste et "Sleepless night" ouvrent la voie aux morceaux d’esprit punk-rock. Sortes de bœufs Clash-The Who !
"She makes me crazy", le titre hardcore de la galette s’apprécie par ses puissants et agressifs riffs de guitares aux brillantes sonorités .
Dirty Fonzy, on s'en aperçoit ici, forme un combo parfait : un jeu punk énergique, droit au but, agrémenté avec ce qu’il faut d’arrangements vocaux pour donner à l’ensemble une dimension rock ou pop-punk.
De plus, Riot in The Pit traduit de façon constante une musique à l’ambiance de fête loin du nihilisme prôné par la punk-attitude.
On peut avoir envie de se laisser embrigader par le punk en mettant du résolument rock dans son punk. Il faut alors porter son choix sur les titres qui rendent plus accessibles la prime écoute. Avec "Riot in the pit", "Gone wrong", "Tell me why you did it" on plonge dans une croisée des genres qui fonctionne bien.
Et puis, si on a vraiment envie de se laisser séduire par un climat parfois similaire à celui d’Underground City, le précédent album, dirigeons-nous vers les morceaux les plus "tubesques" que sont les garage "Comix Tattoo, tout de bonne humeur festive, sur lequel on se trémousse et "Kreuzberg blackout" aux tonalités très british.
Il y a eu Tom et Jerry, Souchon et Voulzy… mais pour rester dans l’univers qui nous occupe, il y a Dirty Fonzy. La composition actuelle du combo révèle une complémentarité qui constitue une unité, une cohésion avec, toujours, cette sacrée énergie qui explose tout au fil de l’album.
En guise de salutations, pour clore Riot in the Pit, "Peanuts and rolling papers", sur le mode rock alternatif - grunge - pop, flamboie de singularité. 9 minutes de tournerie (presque) paisible, tout en contraste avec le restant de l’album. Les instruments y tiennent une place distinctive, se répondant parfois, comme la mélodie entêtante du chant qui alterne avec ses parties de chœurs, cassant la linéarité du genre punk.
Alors Riot in the Pit, il faut s’abstenir de bâcler la 1ère écoute, foncer vers la couleur musicale pour laquelle on a plus de sensibilité (punk-punk ? rock ?) puis se laisser captiver parce qu’au final Dirty Fonzy les font se rejoindre avec enthousiasme et délectation semble-t-il.
Sans en avoir l’air, Les Dirty nous déroulent quelques pages de l’histoire de la musique et à la façon dont ils nous la racontent on n’a pas envie de sécher les cours.
Un conseil, guettez la tournée 2014 !
Une compil We are a Fonzy family est offerte avec l'album. 12 groupes copains des DF : Justin(e), Forest, Undergang, The Rebel Assholes, Bad Chickens, Uncommonmenfrommars, No Guts No Glory, This Lifes, Billy Hornett......à retrouver sur le bigcartel de DF.
