Difficile de trouver beaucoup d’informations sur le personnage Anda Volley, auteur-compositeur américaine. En effet, la frêle bostonienne est peu présente sur les réseaux sociaux, sa biographie se résume à quelque lignes et peu de photos ou vidéos d’elle sont disponibles. Snobisme ? Plutôt simplicité, à l’image de ses compositions. Car c’est à travers sa musique que le personnage d’Anda Volley se révèle, nul besoin d’en dire plus, à moi maintenant d’essayer de vous en dessiner les contours…
Et le mot venant spontanément à l’esprit lors de la première écoute d’Inside The Ghost Machine, son premier album, est « douceur ». Les neufs pistes qu’il comporte emportent en effet l’auditeur dans une jolie farandole de refrains mélancoliques, de rythmes folk parfois seulement soutenus par une guitare électrique (dont Samantha Milowsky de son vrai nom a seulement appris à jouer il y a de cela deux ans) le tout agrémenté d’une touche d’électro se traduisant surtout par un chant plus robotisé sur certaines pistes que d’autres.
Mais écoutez donc "Water Is Heavy" qui ouvre magnifiquement l'album de son rythme lourd et de son chant mélodieux pour nous plonger dans une ambiance sombre mais emplie de pureté, et même d'une certaine magie :
Se détachent également le sensuel « King Yellow Man » où la maîtrise de la guitare de l'américaine sublime la voix qui susurre de douces notes à notre oreille accompagnée d'un chœur masculin pour plus de profondeur, ainsi que « Laura Inside The Ghost Machine» , un morceau efficace qui se fait remarquer par un rythme bien marqué par la batterie, des paroles que l'on devine osées et une voix qui se fait particulièrement étrange. Car c'est par cela que se distingue Anda Volley : son timbre. Timbre qui, renforcé par des effets de mixage, donne l'impression de sortir tout droit d'un univers parallèle, ou en tout cas de la gorge d'un alien. Une impression confirmée par le morceaux digne d'une BO de science fiction « Star Of The Unborn », qui se présente aussi comme la piste la plus rock de la galette. Mais pour en revenir à sa voix, elle ferait même parfois penser, dans une version moins rocailleuse et énergique à celle d'Orly Chap. Cependant on aimerait qu'elle la pousse un peu plus, dans les aigus surtout, pour rendre moins monotone le tout et parce que le potentiel semble être là.
S'il fallait poser des mots spécifiques sur l'univers de la jeune fille on pourrait le décrire comme se rapprochant du trip hop, dans une définition plus tournée vers le folk légèrement psyché, un peu de country, et une touche d’électro, le tout mis en valeur par une sensibilité pop certaine qui donne cet air mélancolique à la galette, représentatif du courant trip hop. Et pour ceux ne pouvant s'empêcher de lier des comparaisons entre artistes (dont je fais partie), foncez sur Into The Ghost Machine si vous aimez des formations telles que Yeah Yeah Yeah ou l'univers de la chanteuse islandaise Björk. Si ce n'est pas le cas, jetez-y quand même un coup d’œil rien que pour l'enchaînement poétique de « Torck The Country Side » et d' « If I Turn Into A Black Rose » qui forment une jolie paire menant l'auditeur de flammes brûlant la campagne à un jardin plein de tristesse.
Enfin, je conclurai en disant que si chaque piste n'est pas un tube en elle-même, toutes constituent de petites perles qui finissent par former un bijou de mélancolie plein de douceur, fantaisiste et saugrenu, auquel la voix sert d'écrin.
Tracklist :
Water Is Heavy
Laura Inside The Ghost Machine
Torch The Countryside
If I Turn Into A Black Rose
Star Of The Unborn
Idol
King Yellow Man
Day Unfolding Within
Idol (Sonic remix)
Bonne écoute !