Interrupt est déjà le quatrième opus des Bleeding Rainbow. Bleeding Rainbow, c’est le groupe de Sarah Everton (chant), Rob Garcia, Al Creedon et un petit nouveau à la batterie, Ashley Arwine, qui a remplacé Robi Gonzalez (A Place to Bury Strangers). Le combo s’inscrit dans une mouvance punk pop avec des touches grunge et noisy. Interrupt marque la volonté de retourner aux bases du style. Le dogme punk du "Do It Yourself" a été la ligne de conduite de l’enregistrement qui s’est fait en un laps de temps très court. Voyons un peu ce que nouveau Interrupt a dans le ventre…
Dès la première écoute, le coté noisy saute aux oreilles. Avec "Start Again", on peut penser aux Pixies mais aussi lorgner du coté de Blondie. Nirvana n’est pas loin non plus. "Images" nous propose un rock poilu et noisy qui part sur les chapeaux de roue. Du punk rock avec des relents de garage. Ca braille sévère, on ne fait pas dans la finesse. Idem avec "Monochrome", gros rock sale avec des solos bien sentis qui illuminent le morceau, qui malgré son nom se trouve être haut en couleurs sonores. Avec des titres comme "Cut Up", des similitudes avec les Cranberries se retrouvent. On trouve un mur de grattes ou la voix se pose délicatement. La voix féminine se fait ensorceleuse sur "Tell Me", un morceau qui pourrait bien être le single. Elle peut rappeler Dolores O’ Riordan sur certains titres comme "So You Know" bien que le background musical soit globalement plus pêchu. Encore un single en puissance.
A coté de cela, on trouve des ambiances pop, avec des relents psychédéliques. Mais les guitares restent saturées. La chanteuse porte bien les morceaux. "Time And Place" est agréable à écouter mais ne livre pas beaucoup de surprises. C’est un bon morceau pop. L’univers peut se rapprocher des travaux de Debbie Harry.
"Phase" s’inscrit dans la lignée des morceaux planant sous acide avec une intro pouvant rappeler certaines épopées lyriques des Cure comme "Plainsong" mais dérivant dans une deuxième partie vers de la noise bruitiste pour finir en rock plus classique mais énervé. C’est un des morceaux de bravoure de l’album. "Dead Head", nous offre encore une ambiance planante initiée en grande partie par la chanteuse et soutenue par une rythmique fuzzy du plus bel effet.
Autre corde à leur arc, les Bleeding Rainbow peuvent aussi produire des chansons plus intimistes. "Out Of Line" démarre comme une ballade pop vaporeuse. Le timbre de voix de la chanteuse porte vraiment le morceau. Les Bleeding Rainbow nous emmènent dans des ambiances éthérées. C’est réussi. On obtient un morceau dans lequel on se laisse embarquer sans résister et sans s’en apercevoir on se retrouve trois minutes trente plus tard dans des sonorités beaucoup plus énervées et distordues. Bien joué.
Avec Interrupt, les Bleeding Rainbow nous offrent un bon moment. L’album est très facile d’accès et même si le groupe ne révolutionne pas le genre, il offre une lecture personnelle de punk pop noisy portée par une chanteuse dotée d’une voix qui ne laisse pas indifférent.
Note réelle : 7,5