Ambiance bizarre pour ce concert vendu comme celui du retour triomphant des Fall Out Boy. Mais l’attraction ce soir pour moi comme pour quelques milliers d’autres spectateurs, c’est plutôt la première partie : The Pretty Reckless. Et soyons honnêtes, sans vouloir manquer de respect aux musiciens qui l’accompagnent, on veut voir Taylor Momsen. Pour l’anecdote, la prod’ de la demoiselle en est bien consciente et, caprice de star certainement, les photographes ne sont autorisés à rentrer dans le pit photo que pour le concert des Fall Out Boy. Déception…
Bien évidemment gros battage médiatique, c’est quand même une ex-actrice d’une série américaine à succès qui tient le micro. Ajoutons à cela le fait qu’elle est quand même plutôt bien gaulée, mannequin de son état et surtout adepte d’une provoc’ bien portée sur le cul… Résultat, un wagon de minettes pas forcement majeures fringuées comme des p….. et un tas d’adolescents boutonneux à la recherche du grand frisson.
Pourtant, les Pretty Reckless, venus défendre leur album annoncé pour la semaine suivante, sont un vrai groupe de rock. Je sens que je vais en décevoir certains, pour la tournée Going To Hell, fini les bas résilles, les sous-tifs, les corsets sortis de boutiques de lingerie de luxe, les fins de set à moitié à poil… Cette fois-ci, la Momsen tente de réussir plus avec la musique qu’avec son corps. Intention louable. De plus cela lui permet de présenter sa propre ligne de fringues. Y a pas de petits profits…
Allez, c’est parti pour 40 minutes de set. Pas bien long pour s’imposer. D’entrée, plantons le décor. Le Zénith devient noir et la sono nous déverse les sons orgasmiques d’une jeune fille apparemment satisfaite du traitement administré à ses parties intimes. C’est l’intro de "Follow Me Down", nouvelle compo et premier titre de l’album Going To Hell. Miss Momsen investit la (trop) grande scène du Zénith et pose sa voix sur une rythmique lourde martelée par des musiciens semblant de 10 ans ses aînés. Après cette entrée en matière puisé dans le nouvel album, un petit retour aux déjà classiques "Since You’re Gone" et "Miss Nothing" et Taylor nous prouve que sa voix est à la hauteur de l’évènement.
Puis la salle s’enflamme avec "Heaven Knows", dernier extrait en date de la promo Going To Hell. Le titre est maîtrisé sur le bout des doigts par le parterre du Zénith qui ne boude pas son plaisir lorsqu’on lui demande de participer. On embraye sur "Sweet Things". Attention ce titre du nouvel album n’a de "sweet" que le nom. Taylor s’y époumone littéralement et nous prouve qu’elle a du coffre.
La fin de set fera la part belle à deux singles du précédent opus. Tout d’abord "My Medecine" où le public s’invite et surtout "Make Me Wanna Die" qui a révélé Taylor comme chanteuse au grand public. Les musiciens, d’une qualité technique irréprochable, font le boulot. On sent qu’à la baguette, c’est bien miss Momsen du haut de ses maintenant 20 printemps qui gère la boutique. Une lourde tâche. Et si musicalement Pretty Reckless propose des compos de qualité et une interprétation qui tient la route, il semble difficile au groupe de se montrer à l’aise sur une scène aussi grande que celle du Zénith. Les années précédentes, dans des salles plus restreintes, le show gagnait en convivialité. Mais les Pretty Reckless étaient en tête d’affiche, Taylor Momsen chantait quasiment à poil… Le contexte était différent.
Ce soir, les Pretty Reckless ont chopé une invitation dans la cours des grands. Mais seulement une première partie. Le chemin est encore long pour être reconnu en tant que vrai groupe de rock 'n' roll. Et les écueils sont encore nombreux. Effacer un passé d’actrice pour teenagers et gagner une légitimité dans le monde des hard rockeurs n’est pas chose aisée. Taylor a choisi de vendre un spectacle axé beaucoup plus sur sa voix que sur son physique. Respect. Et en plus, ça fonctionne. Reste encore à travailler le jeu de scène très statique et à arrêter de se contenter de se cacher derrière son micro, Il faudra travailler aussi l’interactivité avec les musiciens qui semblent relegués au second plan. D’accord, dans un groupe il faut un patron. Là, on sait où il est. Pour cloturer le set, "Going To Hell", titre du nouvel album viendra en remettre une couche pour un public qui en a eu pour son argent. Ce soir, je n’aurai pas aimé être à la place des Fall Out Boy car le public présent n’était pas tout acquis à leur cause, ils étaient là (comme moi) pour Miss Momsen…
Setlist :
Follow Me Down
Since You’re Gone
Miss Nothing
Heaven Knows
Sweet Things
Cold Blooded
My Medecine
Make Me Wanna Die
Going To Hell