Le trio écossais était de passage au Trianon à Paris pour leur unique date française de cette année. Malgré leur titres géniaux et un show lumineux, le groupe a fourni un concert très court et avec peu d'émotions.
Photos par Elise Schipman
Le trio fait son entrée sur des flashs verts turquoises. Entrée sur scène à contre-lumière, puis résonnent les premières notes de "Lies". La poursuite dévoile le visage de Lauren Mayberry, angélique et juvénile. La chanteuse de 25 ans en paraît 18. Impassible, elle récite avec justesse les paroles de ses titres. Malgré sa joie de jouer "so far from home", elle manque cruellement d'expression. Un comble au vu des émotions vocales qu'elle déploie sur "We Sink" ou "Gun". On notera quelques mouvements répétés mécaniquement qui en rajoutent au manque de spontanéité : de profil, le poing en l'air en rythme ou faisant tournoyer son fil de micro. Mais Lauren Mayberry ne fera pas plus de trois pas pour occuper le reste de la scène. Heureusement, les titres sont excellents, mêmes si les versions live sont identiques à l'album.
Les deux acolytes qui l'entourent semblent plus enjoués. Martin Doherty, celui de droite, s'empare du micro sur les deux titres "Under The Tide" et "By The Throat", reléguant sa consoeur aux synthés. Il lui vole la vedette avec une bien meilleure présence scénique et notamment une folle danse, sorte de moonwalk gestulant. Aux trois quarts du concert, il parvient enfin à remuer la foule sur "Under The Tide", qui écoutait sagement jusque là. Iain Cook, l'acolyte de gauche, quitte de temps à autre son armée de synthés pour une basse ou une guitare. On notera des choeurs fort réussis sur "Lies" ("Say-say-say!") et "The Mother We Share".
Le show visuel est quant à lui remarquable. Ce qu'on pense être des chiffres "7" s'illuminent et se rassemblent pour former le visuel du groupe. Tel un totem, il s'adapte en rythme et en couleurs aux atmosphères du concert. Des flashs psychédéliques verts sur Science/Visions aux paisibles scintillements sur By The Throat. Les ingénieurs se sont cassés la tête pour décliner le sigle dans toutes ses formes, dégradés rouges ou fragments bleus.
Après un rappel qui suivait le fameux "The Mother We Share", le concert s'achève sur les deux derniers titres de l'album, "You Caught the Light" et "By the Throat". Le show aura duré à peine plus d'une heure. Pas très étonnant : le trio ne compte pour l'instant qu'un seul (et excellent) album, The Bones Of What You Believe. Ils en ont donc joué l'intégralité, y compris la chanson bonus "Strong Hand". Reste à Chvrches de composer de nouveaux titres pour étoffer la setlist, et de continuer son chemin pour améliorer sa prestance scénique, point faible de la soirée.