Trois petits nouveaux viennent de pointer le bout de leurs nez sur la scène rock française. Il s'agit de Fred, Jean-Louis et Karim, formant le groupe Push The Button, qui sortent tout juste leur premier EP Declic via le label Autoprod tout près d'Avignon. Cela est à peu près tout ce que nous savons sur eux... Ne reste plus qu'à, pour s'en donner une idée plus précise, écouter ces cinq pistes qu'ils nous proposent.
Et cela débute mal. En effet, malgré une introduction énigmatique et bien ficelée grâce à une voix robotique et un instrumental chauffé à blanc aux surprenantes sonorités orientales, les choses se gâtent lorsque la partie vocale démarre dès la piste d'ouverture : « Declic ». Problème que l'on retrouvera tout au long de l'EP et qui créée même un fossé entre mélodies propres et efficaces, paroles recherchées et parfois percutantes et la voix au timbre qui, personnellement me dérange et qui ne sonne pas très juste. De plus, il se trouve que sur «Declic », (cruelle ironie puisqu'on ne peu vraiment pas dire qu'il ait lieu, le déclic), le refrain casse la dynamique du morceau. Le choix de Jean-Louis au chant ne semble donc pas être le plus pertinent et nuit à l'instrumental.
Car il est très important de le souligner, et cela se confirmera avec les pistes suivantes : l'instru n'a que peu, voire même rien à se reprocher. Pouvant se faire rock brut et énervé grâce à Karim et ses (je cite) « cris sauvages », mais aussi plus moderne sur un même morceau (« Move and Action », en est l'illustration parfaite) puis davantage chaud et acoustique comme le long de «Cocoon», ou même saturé sur « Spirale », l'instru surprend autant qu'elle séduit. Les musiciens maîtrisent leur sujet, le tout est rondement mené, pêchu mais soigné. Cet EP est en fait un juste mélange entre douceur et énergie, force et subtilité. Le prouve la dernière piste « Venus Love » qui résume plutôt bien le tout : démarrant par une jolie mélodie secondée par un rythme à la guitare plus prononcé lui même troublé par une prise de pouvoir de la batterie, elle constitue ensuite une alternance entre moments survoltés et retour au calme, entre paroles explicites et romantiques le tout parsemé de riffs assassins. Malheureusement la voix me pose ici encore problème...
Cela s'arrange cependant sur « Cocoon » chanté en anglais, et où le chant est judicieusement secondé par les chœurs. Ce morceau forme d'ailleurs avec « Move And Action », également en anglais, un bel enchaînement, brisé par l'arrivée de « Venus Love » dont le chant irrite malgré des riffs assassins. Il n'en reste pas moins que ce groupe a des choses à proposer : un univers, des lyrics recherchées et parlantes, des mélodies et rythmes efficaces et intéressants, et ce malgré le gros point noir que constitue le chant...Alors n'hésitez pas à vous rendre sur leur bandcamp pour vous en faire votre propre avis.
Tracklist :
Declic
Spirale
Cocoon
Move And Action
Venus Love
Note réelle : 5.5
Bonne écoute !
